Perpignan | Il abusait des jeunes filles placées chez lui par les services sociaux

L’une des deux jeunes filles témoigne avoir été victime d’agressions sexuelles depuis 2015. Le mari de l’assistante familiale l’aurait obligée à le toucher et se serait livré à des attouchements.

© (Photo d’illustration NR)

L’homme jugé est une personne ayant autorité sur les victimes. Il avoue certains faits ad minima, mais affirme que les jeunes victimes étaient consentantes !

L’histoire est tout simplement mortifère. Deux jeunes filles placées pour se reconstruire se sont retrouvées face au pire…

“Il n’a pas conscience que ce qu’il a fait est abject”, dira la procureure de la République lors de son réquisitoire mercredi 6 novembre au tribunal de Perpignan.

Ce qui a amené le quinquagénaire devant le tribunal est en effet terrible pour les deux jeunes filles qui ont dénoncé ses agissements.

Voici plusieurs années, alors qu’elles étaient adolescentes, âgées de plus de 15 ans, elles ont été placées chez une assistante familiale.

L’une a déjà subi des atteintes sexuelles de la part de son beau–père et essaye de se reconstruire. L’autre est épileptique et tout aussi fragile que sa camarade.

Lundi dernier, l’une d’elles se présente à la gendarmerie. Elle explique avoir été victime d’agressions sexuelles depuis 2015. Le mari de l’assistante familiale l’aurait obligée à le toucher et se serait livré à des attouchements. Une seconde jeune femme, convoquée par les militaires suite aux déclarations de la plaignante, livre une version similaire.

L’homme est interpellé. Il avoue certains faits ad minima. En affirmant qu’elles étaient consentantes.

Le témoignage des jeunes filles relativise vraiment le sens du mot consentant.

“ J’avais peur, je ne savais pas quoi faire. Quand nous avons quitté la famille, il nous a trouvé un logement près de chez lui. Parfois, il passait et demandait des… services. Je n’osais pas refuser. Je faisais ce qu’il voulait ”.

Circonstance aggravante : l’homme est une personne ayant autorité sur les victimes

« Elles disent ça, pour mettre mon épouse au chômage, car elles s’étaient disputées ».

« Il s’agit d’une personne ayant autorité, tonne la procureure, du moins en ce qui concerne les faits commis chez lui. Il n’assume rien, il trouve des subterfuges, reporte la culpabilité sur les jeunes filles. Il a imposé des actes, abusé de son autorité. Elles n’ont pas consenti, elles se sont pliées aux exigences ! ”

Elle requiert 24 mois avec maintien en détention.

Me Sow estime que les jeunes femmes ne sont pas fiables car :

“ Elles disent avoir peur, mais l’ont reçu chez elles. Et, s’il était un prédateur pourquoi ne s’en est-il pas pris aux autres jeunes filles qui ont été placées dans leur foyer? Elles se sont concertées pour avoir des versions similaires”.

Le tribunal ne voit pas les choses de la même manière, il condamne le prévenu à 18 mois de prison dont la moitié avec sursis. Il lui est interdit d’entrer en contact avec les jeunes filles, de paraître dans la commune où elles résident, doit se soigner et est inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.

Il n’est pas maintenu en détention, le juge d’application des peines définira les modalités de la sanction.

Source : lindependant.fr

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