Pégomas | Un ex-gendarme de 41 ans accusé de viol et corruption de mineurs a été condamné à 4 ans ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 21/09/2019
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- 06 | Alpes-Maritimes, Alpes-Maritimes, Condamnation, Conseiller municipal, Corruption de Mineur, Décision de Justice, Europe, France, Gendarme, Indemnisation Financière, Internet, Jugement, Pédocriminalité, Pédopornographie, Prison avec Sursis, Prison Ferme, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Tribunal Correctionnel, Viol sur Mineur
L’ex-gendarme de 41 ans a écopé de 4 ans de prison au tribunal de Grasse. Il était poursuivi pour viol et corruption de mineurs. Il avait contacté une centaine de jeunes filles via les réseaux sociaux.
La voix assurée, le ton calme. “Je suis là pour dire la vérité, pas pour me défendre!”, confessait mardi Laurent A., un Cannois de 41 ans, devant le tribunal correctionnel de Grasse présidé par Michaël Janas.
Poursuivi pour viol commis sur un mineur de 15 ans, et corruption de mineurs par un réseau de communication, à Pégomas et Peymeinade entre 2008 et 2017, il reconnaissait les faits en affirmant:
“Je sais que j’ai fait des choses abjectes!
Et ce Monsieur [en parlant du père d’une des victimes qui a porté plainte et présent pour témoigner, Ndlr] a bien fait de prévenir les autorités.”
Pendant toute l’audience, qui a duré plus de trois heures pour examiner ce dossier délicat, les témoins et victimes, souvent effondrés et en pleurs, se succéderont pour décrire leurs calvaires.
Sans que le mis en cause ait éprouvé quelques regrets ou présenté ses excuses.
Un profil immature avec des tendances à la dissimulation, ainsi le décrira le rapport d’expertise psychiatrique.
Cet ancien gendarme, ex-conseiller municipal d’opposition à Pégomas, sans mention à son casier judiciaire, père de famille avec quatre enfants à charge, en procédure de divorce recrutait ses victimes, la plupart mineures, sur les réseaux sociaux.
Avec plusieurs pseudos, il contactait ses proies sur Facebook.
Se faisant passer pour un directeur de casting à la recherche de personnes pour “des séries familiales”, il entrait en contact avec plus d’une centaine de jeunes filles.
“C’était un choix de viser des mineures ou le hasard?”, demandait le président.
“Je ciblais les mineures de plus de quinze ans.
C’était une période de ma vie pas glorieuse, j’assume totalement ces actes.”
“Pendant votre garde à vue, poursuit le magistrat, vous affirmiez que les ados sont plus malléables, c’est plus facile qu’avec un adulte.”
“Je ne comprends pas comment un père de famille comme moi a pu se comporter ainsi”, dira-t-il.
Entre sidération et crédulité, les parties civiles, représentée par Me Leslie Perot Lerda et Me Isabelle Sivano, regrettaient les réponses du prévenu, tant ses assertions avouées avec conviction expriment “une incroyable froideur, ça fait peur.”
Découvert grâce notamment à son adresse IP et des recherches sur les réseaux sociaux, Laurent A. demandait, après avoir mis ses correspondantes en confiance, des photos en maillot de bain, voire dénudées en proposant:
“Si tu enlèves le haut, t’auras le rôle!”
L’une des ados, 13 ans à l’époque, en parlait à son père qui prenait le relais pour poursuivre la conversation virtuelle équivoque.
Il se retrouvait confronté aux demandes sexuelles de son mystérieux interlocuteur qui croyait toujours échanger avec sa fille.
“Montrer ses seins, bran…, su…, mettre ma b… dans ta bouche”, ces quelques extraits de dialogue, avec des invitations à se rencontrer rendent compte du discours pervers et obscène du prévenu.
Sept jeunes victimes avaient porté plainte.
Deux d’entre elles céderont à la tentation du pervers manipulateur et sans scrupule: en costard cravate et bouteille de champagne, il avait convaincu la première de le suivre sur un chemin carrossable et infligeait attouchements et caresses à cette jeune fille de 16 ans à l’époque, qui courageusement témoignait à la barre.
“Elle a accepté que je la caresse, elle avait même l’air d’apprécier, je n’ai pas senti de refus.
Pour moi elle était consentante”, se défendra Laurent A.
Pour l’autre victime, 15 ans au moment des faits :
“En rupture familiale, j’ai accepté parce que je croyais qu’il m’aimait.
Il m’a menti sur son âge.
On faisait ça sur un parking.
J’étais humiliée, réduite à l’état d’objet”.
Pour le procureur de la République, Marie Nina Valli :
“Il n’est pas malade, on est dans le fonctionnement du prédateur.
Il tente de créer un lien affectif.
Ses propres enfants le disent menteur, manipulateur, brutal.
Les victimes ont eu le courage de survivre en venant dire ce qu’il s’est passé.”
Elle requiert 6 ans de prison dont un avec sursis, mise à l’épreuve, maintien en détention, obligation de soins, interdiction de contact ou d’exercer une profession en contact avec des mineurs, inscription au FIJAISV (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, ndlr), interdiction des droits civiques et de famille pendant cinq ans.
Aux intérêts de son client Me Luc Tran Duy fait remarquer :
“Ce n’est pas le monstre qu’on veut décrire, je l’ai vu changer depuis presque deux ans, en détention provisoire.
Il veut assumer mais une partie des faits sont contestés.
J’entends la souffrance des victimes mais en ce qui concerne les faits d’agression sexuelle on est sur du déclaratif.”
Le tribunal condamnera Laurent A. à 5 ans de prison dont un avec sursis, mise à l’épreuve pendant 3 ans avec maintien en détention, obligations de soins, interdiction de contact ou d’exercer une profession en contact avec des mineurs, inscription au FIJAISV et il devra indemniser ses victimes.
Source : Nice Matin
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