Nort-sur-Erdre | Sanction allégée pour un multirécidiviste accusé de “viols bestiaux”

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Elle s’est scarifié le mot VIOLEE sur la poitrine…
photo d'une femme agressée plaquée au sol maintenue et molestée
La cour d’appel de Rennes a atténué ce mardi 24 mai 2022 la peine qui avait été infligée à un ancien cadre territorial pour les « viols bestiaux » qu’il avait commis sur sa jeune compagne à Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique).

L’homme de 49 ans, avait été condamné en son absence à sept ans de prison par le tribunal correctionnel de Nantes : il n’était « pas au courant » de sa convocation en justice.

« En dépression », il était « dans une période pas bien », « n’ouvrait plus son courrier » et « ne répondait plus » aux appels de son avocat, avait-il dit lors de son procès en appel le 20 avril 2022.

La cour d’appel de Rennes qui l’a rejugé en sa présence après qu’il se soit constitué prisonnier a finalement prononcé six ans d’emprisonnement pour ces faits, assortis d’un maintien en détention.

L’homme aura interdiction définitive d’exercer une activité rémunérée ou bénévole en lien avec des mineurs.

Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer à intervalles régulier à la gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche de chez lui.

Elle avait 16 ans et lui 37

Sur le plan civil, les juges rennaises ont confirmé en tous points le montant des dommages et intérêts alloué en première instance à son ex-compagne.

Il devra également lui verser 2.000 € supplémentaires pour ses frais de justice en appel. L’homme avait en fait fait l’objet d’une plainte de la jeune femme le 16 mars 2014 : elle s’était inquiétée qu’il ait dit à sa soeur qu’il la « cherchait » toujours et encore, quatre ans après leur rupture, bien qu’elle ait coupé les ponts avec lui.

Cette lycéenne « gothique », alors fragilisée par la grave maladie de sa mère, était tombée sous son « emprise » alors qu’elle n’avait que 16 ans et lui 37.

Ce père de deux filles âgées aujourd’hui de 24 et 26 ans, est même à présent « grand-père »

Lors de son procès en appel, le prévenu a reconnu que c’était une « erreur » de « s’engager dans cette relation » avec cette lycéenne rencontrée sur le site de rencontres Badoo.com : il avait été condamné le 13 octobre 1999 par la cour d’assises des mineurs de la Loire-Atlantique pour avoir violé une fillette de 10 ans quand il était moniteur en camp de vacances.

Elle s’était gravée le mot « violée » sur la peau

L’enfant avait subi ses « assauts sexuels » – « pénétrations vaginales, anales et fellations » – pendant « quatre nuits », avait-il été dit en première instance.

Deux ans plus tôt, le 14 octobre 1997, l’homme avait également été condamné par le tribunal correctionnel de Libourne (Gironde) pour une « agression sexuelle commise par personne ayant autorité ».

Cet ancien moniteur de basket (1995-1996) avait aussi été « remercié » d’un club après avoir été « pressant avec la fille du maire » et « tenté de l’embrasser de force alors qu’elle allait boire dans les vestiaires », avait aussi relaté la présidente du tribunal correctionnel de Nantes en janvier 2022.

Malgré tout cela, cet ancien « éducateur pour personnes toxicomanes » en Gironde avait donc pu intégrer la fonction publique territoriale à partir de 2004.

Il est à présent reconnu travailleurs handicapé et touche une pension d’invalidité.

Lors de son procès en appel, où il comparaissait détenu, l’homme avait « réfuté catégoriquement » avoir « contraint ou forcé » la plaignante à avoir des rapports sexuels, tout en admettant lui « avoir fait du mal ».

Elle s’est en effet scarifié le mot VIOLEE sur la poitrine, et les lettres VI et LEE de part et d’autre de la « région pubienne », a-t-il été dit au cours des débats.

Il la menaçait de lui « ramener le Sida »

« Entre cinq et dix viols » avaient néanmoins été commis dans leur maison isolée de Nort-sur-Erdre à compter de septembre 2010, avait dénombré la plaignante.

Cette dernière a ainsi renoncé à devenir greffière, alors qu’elle avait pourtant « brillamment » obtenu le concours selon son avocate, de peur que le prévenu ne retrouve sa trace « au Bulletin officiel ».

Cet habitué du chantage au suicide l’avait aussi menacée d’aller « voir d’autres trous » et donc de lui « ramener le sida » si elle « n’écartait pas les jambes » lorsqu’il voulait avoir des relations sexuelles.

Cette dernière avait tenté de le quitter à plusieurs reprises mais cet homme la « harcelait » jusqu’à ce qu’elle revienne sur sa décision bien qu’il admette être « infidèle ».

Ces accusations de viols n’avaient pas étonné les ex-compagnes du mis en examen, qui se dit atteint d’ « hypersexualité » : celui-ci s’était par exemple « métamorphosé » en « une bête sauvage » qui « fonctionnait à la pulsion » et avec un « visage effrayant » lors de leur toute dernière relation sexuelle, avait témoigné l’une d’elles.

Pour rappel, l’homme a été cadre dans deux mairies de l’agglomération nantaise.

Il avait été licencié « pour des consommations d’alcool sur son lieu de travail », avait-il été dit en première instance. Selon son profil LinkedIn, il s’était reconverti comme « artiste photographe professionnel et indépendant. » .

 

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