Benny n’est que l’un des nombreux jeunes et autres enfants peuplant les camps de Roms de Lille. Comme d’autres malheureux de ces bidonvilles, Benny est acculé à la prostitution.
« Je sais que des gens sont attirés par des très jeunes, confie cet étrange professionnel. Alors, je dis à mes clients que j’ai 17 ans. »
Des clients, le petit prostitué en a (au moins) un habituel. Un Lillois de presque 30 ans.
« Je suis fasciné par les pieds »
Cet homme a l’apparence un peu paumé erre également sur des sites de rencontres. C’est là qu’il croise Mandengue. De chat en chat, naît l’idée d’une partie à la lilloise. « Je suis fasciné par les pieds », admet le Gargeois, né à Paris, face au président Jean-Michel Gentil.
Les détails de ce projet intime seront confiés par Benny à un travailleur social qui se dépêchera d’alerter la police.
L’amant lillois charge le jeune Rom de trouver des partenaires encore plus juvéniles : treize ans, dix, voire sept ou cinq ans. Direction un appart-hôtel du quartier des gares. Mandengue doit débarquer et s’enfermer avec cette équipe.
Finalement, Benny et ses « petits frères » feront faux bond à ce rencart estival. Pas les policiers.
Un casier vierge
Voilà Anthony Mandengue, défendu par Florian Regley, confronté à son propre téléphone gavé de fichiers pédopornographiques sans équivoques. Ou à des écoutes encore plus explicites.
« Est-ce que c’est du soft ? demande le Francilien. Du sans douleur ? » L’homme présente, à ce jour, un casier judiciaire vierge. « Je promets de me soigner », implore le géant.
Le procureur Franck Charon requiert trois ans de prison, dont la moitié avec sursis et mise à l’épreuve. Ce sera deux ans, dont un SME. (Sursis avec mise à l’épreuve)