Niort | Un quinquagénaire prend 3 ans fermes pour l’agression sexuelle de 2 enfants de 6 et 7 ans

L’homme de 52 ans avait poussé deux enfants de 6 et 7 ans à venir chez lui avant de se déshabiller devant eux.

L’histoire aurait pu finir bien plus mal sans l’intervention providentielle d’un joggeur.

Un homme de 52 ans était jugé hier pour des faits d’agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans, commis le 26 mai dernier à Niort, dans le quartier du Clou-Bouchet.

Habitant au rez-de-chaussée, il se baladait torse nu derrière sa baie vitrée, alors que deux cousins de 6 et 7 ans jouaient sur la pelouse devant chez lui.

Il les a forcés à entrer chez lui, les tirant par le bras, avant d’enlever son bermuda et de leur demander de lui faire une fellation.

Un joggeur passant dans la rue par hasard a d’abord trouvé étrange de voir un homme nu en présence de deux enfants.

Et son sang n’a certainement fait qu’un tour lorsqu’il a vu l’homme poser sa main sur la tête de l’un des enfants afin de l’attirer à lui.

Il est immédiatement intervenu et a confié les enfants à leurs parents, avant d’appeler la police, qui a interpellé le suspect.

En garde à vue, le prévenu a reconnu une partie des faits, arguant toutefois que les enfants étaient venus spontanément chez lui.

L’homme étant sous tutelle, une expertise psychiatrique avait été demandée.

Les conclusions de l’expert sont pour le moins glaçantes : l’individu ne souffre pas de troubles psychiatriques, son discernement n’est pas altéré et il présente une « attirance pédophilique caractérisée ».

De plus, il n’a manifesté « ni empathie ni regrets ».

« Sa personnalité m’inquiète énormément », explique Jérôme Aimé pour le ministère public, avant de rappeler que l’expert parle de « dangerosité criminologique importante ».

Dans son casier judiciaire, 36 mentions, mais aucune n’ayant un caractère sexuel.

Il n’empêche, il semble « ancré dans l’interdit », analyse Jérôme Aimé, qui demande deux ans de prison ferme et 5 ans de suivi sociojudiciaire.

Les faits requalifiés en tentative d’agression

Pendant sa plaidoirie, l’avocat des parties civiles, Me Ambroise Garlopeau, raconte des enfants restés très perturbés par l’agression : réveils nocturnes, cauchemars, agressivité…

Même leurs frères et sœurs « vivent dans la peur que cela leur arrive aussi », ajoute-t-il.

À la barre, la mère de l’une des victimes, en larmes, raconte que son fils lui demande souvent « si le monsieur va revenir », bien qu’elle l’assure qu’il est désormais en prison.

L’avocate du prévenu, Me Gaëlle Kerjan, n’hésite pas à parler de dossier « choquant », voire « sordide », mais tentera de comprendre la personnalité de son client, « au parcours de vie difficile ».

Placé très jeune en famille d’accueil, il a sombré dans l’alcoolisme à 18 ans, lorsqu’il a rencontré sa famille biologique.

Depuis 1985, sa vie se résume à des allers-retours en prison.

Elle tentera aussi de convaincre le tribunal qu’il ne s’agit pas d’une agression sexuelle mais d’une tentative d’agression, puisque l’action a été interrompue par le joggeur.

Et ce, même si le prévenu a reconnu que sans intervention extérieure il serait certainement allé au bout de son geste.

Après délibération, le tribunal a effectivement requalifié les faits en tentative d’agression sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans mais a été plus loin que les réquisitions du procureur.

L’homme a été condamné à 3 ans de prison ferme, assortis de 5 ans de suivi sociojudiciaire avec injonction de soins, interdiction d’entrer en contact avec des enfants et inscription au fichier des délinquants sexuels.

De plus, il devra verser des dommages et intérêts aux parents des petites victimes, 2.500 € par enfant, en réparation du préjudice moral.

Source : La Nouvelle République

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