Niort | 18 mois avec sursis pour avoir agressé sexuellement la petite fille de 5 ans d’un couple d’amis

Hier comparaissait au tribunal correctionnel de Niort un homme d’une trentaine d’années, prévenu d’avoir agressé sexuellement un « mineur de quinze ans », selon la qualification de la justice, mais en l’occurrence de cinq à six ans à l’époque de la commission des faits.

Le prévenu est un proche des parents de l’enfant.

« On se connaît depuis le collège.

On est proches et parfois la petite venait dormir à la maison », explique-t-il.

Poursuivant qu’il « la considérait un peu comme sa fille » alors qu’il ne voit qu’épisodiquement la sienne.

Les faits qui lui sont reprochés, et qu’on se gardera bien d’évoquer en détail ici, il s’en étonne.

« Vous les reconnaissez ? », lui demande la présidente Sylvie Bordat.

« Je les conteste totalement », répond le prévenu.

« Alors comment expliquez-vous que cette enfant ait raconté tout cela ? », poursuit la magistrate.

Le tribunal essaie d’en savoir plus sur la personnalité de cet homme.

Un examen qui laisse apparaître qu’il est un consommateur régulier de cannabis – « de six à huit joints par jour » – et a, par le passé, consommé de la cocaïne.

Il est inconnu de la justice, excepté pour une lointaine affaire de vol.

Des débats ressort notamment un acte de masturbation devant un film pornographique que la petite a décrit.

« Vous ne pouvez pas vous passer de faire ça devant une enfant de six ans », lui demande un assesseur dans ses questions.

« Je n’ai pas vu qu’elle me voyait », obtient-elle pour réponse.

Le second assesseur prend la parole à son tour :

« Elle décrit des choses précises.

Vous pensez qu’une enfant de cet âge peut inventer ces scènes ? ».

Un rapport d’expertise explique que la petite fille a été « très choquée par ce type de faits ».

Le prévenu, qui se retranche toujours dans ses dénégations, reconnaît cependant qu’il « n’a pas de souvenirs précis de ce qu’il fait sous l’emprise du cannabis.

Mais je ne peux pas imaginer avoir eu un comportement pulsionnel ».

Me Chauvin, qui représente les parents de l’enfant qui se sont constitué partie civile, estime que l’enfant a été « une proie facile pour cet homme.

C’est une enfant qui est marquée et on peut se poser la question de futures séquelles ».

Elle réclame 5.000 € au titre du préjudice.

Laurence Lepez, procureure, s’engage dans la même voie :

« Vous avez devant vous un prévenu d’atrocités.

Comment peut-on imaginer ce qui s’est passé dans cet appartement.

Des faits qui se commettent dans un huis clos.

Et en plus aujourd’hui, vous n’avez pas d’aveux.

La justice doit donc avoir une réaction ».

Elle demande au tribunal une condamnation à trois ans de prison avec sursis mise à l’épreuve et des obligations de soins diverses.

« Oui, ces faits sont odieux », enchaîne Me Munoz pour la défense.

« Mais les a-t-il vraiment commis ? », poursuit-il en démontant point par point les éléments du dossier.

Après en avoir délibéré, le tribunal condamnera le prévenu à dix-huit mois de prison, avec sursis mise à l’épreuve de deux ans, obligation de soins, interdiction de rentrer en contact avec la victime, inscription au fichier des délinquants sexuels (Fijas) et à verser à la victime 1.500 € de dommages et intérêts qui seront déposés sur un compte bloqué jusqu’à sa majorité.

Source : La Nouvelle République

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