Nîmes | Brice Bidaud condamné à 15 ans de prison pour les viols de sa fille de 6 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 10/10/2021
- 17:00
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Accusé du viol sur sa fille de 6 ans, Brice Bidaud, est resté relativement taiseux et laconique au premier jour d’audience de la cour d’assises du Gard.
En quelques secondes, les écrans de télévision s’allument, le président des assises demande à la greffière de diffuser l’enregistrement du film de l’audition de la fillette abusée par son père. Assise à une table avec des jouets, des peluches et des poupées, à côté d’elle, une gendarme la questionne avec douceur.
Émotion accablante
Sans mièvrerie avec un vocabulaire simple, l’enquêtrice interroge l’enfant sous l’œil d’une caméra dissimulée dans un bureau spécialement équipé de micros et d’un miroir sans tain.
“Il mettait son zizi dans mon minou”,
dit l’enfant à la gendarme avec sa petite voix. À cet instant, une émotion sourde accable le prétoire.
L’accusé, lui, regarde l’un des 3 écrans et entend sa fille décrire comment elle a été abusée, les jurés semblent effarés, une des juges assesseurs, pourtant rompue aux affaires les plus sombres, joint ses mains et écoute le récit terrible de l’enfant que l’on voit en train de manipuler des poupées dénudées pour figurer les scènes de viol.
Sur la vidéo, la gendarme demande comment le père se positionnait. L’enfant prend la figurine qui la représente et montre son père l’asseyant sur elle.
“Est-ce qu’il était tout nu ?”,
questionne l’enquêtrice.
“Non, il enlève que son pantalon et son slip.”
La cour retient son souffle. Policiers, huissiers, famille de la victime, avocat général paraissent effarés par la restitution des abus sexuels. La petite fille ajoute que son père lui demandait de faire des “bisous sur son sexe”. L’accusé reste tête baissée. Silence de plomb dans la salle.
L’enquêtrice dit à la fillette qu’elle a parlé de l’affaire à école. L’enfant acquiesce mais dit :
“Je sais plus à qui j’en ai parlé à l’école.”
“Tu en as parlé à ton amie“, dit la gendarme.
“Oh, comment tu la connais ?”,
demande naïvement la gosse qui ne sait pas qu’un important travail d’enquête a été réalisé par les gendarmes préalablement à l’audition.
La militaire poursuit ses questions sur les douleurs ressenties par la fillette.
“Après ça pique. Aux fesses, ça fait plus mal qu’au minou”,
ajoute-t-elle. Le prétoire est sous le choc. L’accusé reste bras croisés, regarde parfois le président parfois les témoins. Il le réfute, mais il est aussi accusé d’une tentative d’agression sexuelle sur la copine de sa fille.
Teint livide ou laiteux, c’est selon, le trentenaire a présenté un personnage en retrait. Elocution difficile, regard charbonneux et inquiétant, calvitie naissante, chemisette noire, jeans bleu, bras croisés, lorsque l’accusé a répondu aux questions du président Emmanuelidis, on perçoit sa difficulté à articuler correctement.
Le magistrat fait observer qu’il semble un peu endormi et lui demande s’il prend un traitement médical.
“Que le soir. Du Valium… Quatre cachets”,
anone le trentenaire. Dans la salle d’audience, l’ex compagne de l’accusé semble atterrée par l’épreuve du procès.
“Elle voulait voir la mer”
Durant ces 2 années d’abus sexuels et de viol sur sa fille, elle n’a pas décelé le comportement déviant de son époux. Ce mercredi, la personnalité de cet employé occasionnel d’une manade a été passée au tamis des experts, des témoins et de l’enquêteur de personnalité.
Tous décriront, un homme travailleur mais rugueux voire rude avec des rapports en dents de scie – parfois tendus – avec son père et sa mère et une attitude souvent autoritaire avec son enfant.
L’ex compagnon de sa défunte mère se souviendra d’être intervenu pour calmer le jeu entre le trentenaire et sa fille. Autoritaire ?
“Par moments, c’était exagéré. Nous étions près du sanatorium du Grau-du-Roi (sic), elle voulait aller voir la mer, il s’est énervé alors que c’était à peine à 50 mètres de la plage, c’était en hiver, cela ne risquait rien, il n’y avait pas de monde.”
Le président interroge l’accusé sur le contexte des tentatives de suicide racontées par l’accusé : une fois au volant et les autres épisodes par absorption de médicaments (des années précédant la révélation de l’affaire).
“J’en avais marre”, répond Brice Bidaud.
Aussi, c’est un portrait peu flatteur qui a émergé des témoignages. A la barre, une femme, tatouages sur le bras, talons compensés, robe noire, ne manque pas de le décrire comme un être d’une rare pingrerie et se montrait très radin avec son épouse et sa fille.
“C’était tout pour sa gueule.”
L’expert psychiatre est interrogé par les avocats de la partie civile pour savoir si l’accusé se serait arrêté de lui-même s’il n’avait pas été stoppé par la dénonciation qui a contribué à son arrestation. Le docteur Layet répond par la négative.
“J’ai tellement honte, je regrette, c’est impardonnable, le mal que j’ai pu faire”,
dit l’accusé avant de répondre sur sa situation en détention. Il révèle en revanche des violences infligées par sa mère. Le président demande comment il envisage l’avenir avec sa fille, s’il compte la revoir.
“je ne la mérite pas”, dit l’accusé.
Dans la salle, la maman fond en larmes. Les faits ? Des attouchements mais surtout des pénétrations de toutes sortes et des fellations. Le procès continue ce jeudi.
Pénétrations péniennes
Brice Bidaud est accusé d’avoir imposé des pénétrations péniennes à sa fille durant environ 2 ans. La fillette avait 6 ans et cela a duré jusqu’à ses 7 ans quand l’affaire a été révélée. Les faits se sont déroulés dans une commune de la petite Camargue.
L’accusé a été confondu après la révélation d’une mère de famille qui avait reçu la confession de sa fille à qui la victime avait dit que son père lui “léchait le sexe” et frottait son sexe sur le sien. L’accusé, né à Nîmes, en 1984 a reconnu avoir violé sa fille.
Le passé de l’accusé passé au crible
“Il avait la réputation de coucher avec tout ce qui bouge”,
dit son ex-femme à la barre pour raconter le début de sa liaison avec Brice Bidaud. Elle explique
“je n’étais pas trop portée sur la chose”.
L’accusé aurait évoqué une forme de vengeance pour justifier les abus sexuels sur la fille comme une réponse aux refus.
“Mais il y a des prostituées sur le chemin des Canaux, il n’avait qu’à aller les voir”,
dit-elle à la barre.
Le président a par ailleurs questionné Brice Bidaud sur un antécédent d’agression sur un mineur.
“J’avais passé mes mains sur les fesses d’un petit garçon qui avait 6 ou 8 ans, j’avais 16 ans”.
La procédure a par ailleurs retenu que le trentenaire avait (en janvier 2019) essayé de commettre des attouchements sur une fillette.
Mes Mattler et Jullien, les avocats des parties civiles, ont rappelé comment la vie de cette mère de famille avait explosé depuis que l’affaire avait été révélée. Ils ont demandé à la cour de rendre justice aux 2 victimes. Lors des viols,
“il a perçu des signes de souffrance physique et il a continué”.
Condamné à 15 ans de réclusion
L’avocat général, Pierre Couttenier, estime que l’accusé est entièrement responsable et doit écoper de 12 ans (assorti de 8 ans de sûreté) et un suivi socio-judiciaire de 5 ans. La défense a essayé de souligner et de comprendre les failles de cet accusé qui porterait un secret de famille et aurait été abusé dans son enfance. L’accusé a écopé de 15 ans de réclusion (deux tiers de sûreté) avec 5 ans de suivi socio-judiciaire et retrait l’autorité parentale.
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