Nieppe | L’ ancien abbé Vincent Sterckerman écope de 8ans de prison pour viols

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La jeune fille était âgée de 15 ans à l’époque des faits
En février 2018, une plainte pour viols sur mineur était déposée contre l’abbé Vincent Sterckerman, qui officiait à la paroisse des Rives-de-l’Aa depuis 2011. Rapidement mis en examen, son procès s’est tenu ces lundi 22 et mardi 23 mai 2023.

Accusé de viols en 2018, l’ancien abbé des paroisses de Gravelines et Nieppe, condamné à huit ans de prison

Avant d’officier à la paroisse des Rives-de-l’Aa entre 2011 et 2018, il avait officié à Nieppe entre 2004 et 2011. C’est à cette période-là que le viol avait eu lieu sur une mineure de 15 ans. (Archives)

L’affaire remonte à 2018.

Le 20 février de cette année-là, une plainte pour viols sur une jeune femme de 15 ans est déposée à l’encontre de l’abbé Vincent Sterckeman, qui officiait depuis 2011 à la paroisse des Rives-de-l’Aa.

Mais les faits remontent à l’époque où il officiait à la paroisse de Nieppe, entre 2004 et 2011.

Deux jours plus tard, il était présenté devant le juge d’instruction et mis en examen. Interrogé furtivement à l’époque, l’abbé se disait « confiant et serein ».

Ces lundi 22 et mardi 23 mai, comme le révèlent nos confrères de la Voix du Nord, le procès de l’homme, originaire de Bourbourg, s’est tenu devant la Cour criminelle départementale. Il a été condamné à huit ans de prison ferme, avec mandat de dépôt à un suivi socio-judiciaire pendant trois ans et injonctions d’obligation de soins avec deux ans d’emprisonnement encourus pour le non-respect de ces obligations. Il est désormais inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (fijais).

Le diocèse de Lille a quant à lui, bien pris « acte de cette condamnation de justice » et va communiquer le jugement à Rome qui déterminera la sanction canonique.

L’archevêque de Lille, Laurent Le Boulc’h, a lui aussi réagit à l’annonce du jugement :

« Mes premières pensées vont à la personne victime et à sa famille. Je leur exprime ma sincère compassion. J’assure tous les paroissiens concernés et qui se trouvent ébranlés par ces tristes événements de ma sollicitude. Je redis ma détermination à œuvrer pour que l’Eglise devienne une maison toujours plus sûre pour tous ceux et celles que le Seigneur lui confie. Je sais l’ensemble des prêtres, diacres, consacrés et laïcs du diocèse de Lille impliqués aussi dans cette lutte contre les abus de toutes natures. Ils s’engagent à témoigner auprès de tous du seul message de l’Evangile en paroles et en actes. »

À la sortie des messes peu après la révélation, tant du côté de Nieppe que de Gravelines, les paroissiens étaient stupéfaits. « J’ai pris une claque », confiait une paroissienne, sous le choc, à la sortie d’une messe à Nieppe en 2018.

« C’était un bon prêtre, il faisait tout pour la paroisse. Je n’aurais jamais pu imaginer ça. Ça fait mal pour ceux qui croient. »

À Gravelines, à la messe du samedi suivant, maintenue et suppléée par le prêtre Bruno Cazin, tout le monde n’avait que cet événement en bouche. L’émotion était palpable et certains paroissiens lui attachaient un soutien sans faille, ne croyant pas à sa culpabilité.

Malgré le soutien de quelques fidèles, le Diocèse de Lille, quant à lui, prenait des sanctions immédiates. L’archevêque de Lille l’ayant suspendu de ses fonctions le 24 février 2018.

« Tant que la procédure est en cours, l’abbé Vincent Sterckeman est suspendu de ses fonctions de curé et de l’exercice du ministère sacerdotal. La paroisse est administrée provisoirement par le doyen du littoral dunkerquois ouest », réagissait, à l’époque par courrier, Monseigneur Ulrich.

En parallèle, l’abbé Cazin, doyen du littoral dunkerquois ouest en 2018, s’était adressé aux fidèles au nom du diocèse pour :

« Exprimer sa compassion à l’égard de la plaignante et de ses proches. Je regrette qu’un prêtre commette des actes qui contredisent les paroles de paix et de bienfaisance que son ministère voulait signifier ».

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