Nice | Un animateur de d’école Saint-Barthélémy agressait sexuellement des CM2

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Pédocriminel En liberté

“L’expert psychiatre a évoqué une structure comportementale pédophile”
L’homme, 35 ans, pratiquait des jeux dans les heures de midi durant lesquels il en profitait pour agresser sexuellement des jeunes filles, toutes élèves de l’école Saint-Barthélémy à Nice.

La mère de famille est en larmes à la barre. En face d’elle, dans le box des prévenus, Damien (1), un animateur de 35 ans.

Il animait le temps périscolaire de midi à l’école Saint-Barthélemy à Nice.

En septembre 2021, lors d’un café avec des mamans de l’école, elle découvre que l’animateur a agressé sa fille sexuellement. Ses copines, qui avaient assisté à la scène, s’en étaient ouvertes à leurs parents. La jeune fille, honteuse, n’avait pas osé en parler.

Le début de la procédure

Digne mais bouleversée, la maman raconte : les deux mains sur les seins de sa fille -en faisant “pouët-pouët” (sic)- lors d’un exercice qui devait consister à mettre en garde les garçons contre les gestes déplacés.

La main sur l’entrejambes de sa fille lors d’un porté.

Damien qui passe à quatre pattes entre les jambes des gamines dans le gymnase, regard vers le haut, pour le jeu dit du “cavalier”.

“J’étais debout face à lui, il a mis ses mains sur mes deux seins. Après on a joué, il m’a soulevée, sa main tenait mes fesses et mon sexe. Après cela je me sentais mal”, avait témoigné la jeune victime en procédure devant les policiers.

Nombre de ses camarades avaient remarqué le comportement inhabituel et “dérangeant” de l’animateur et l’avaient fait remonter.

“Je ne reconnais plus ma fille”

À la barre, Damien, qui s’est présenté en short devant ses juges, apparaît tremblant. Il reconnaît les gestes, mais pas l’intention sexuelle.

Quelques minutes auparavant, la maman, sollicitée par le président du tribunal, Édouard Levrault, avait évoqué les conséquences de ces actes :

“Je ne reconnais plus ma fille. Elle était très sociable. C’est une enfant qui avait besoin de câlins. Maintenant j’ai du mal à la prendre dans les bras, elle est complètement fermée, parfois agressive. Elle a des crises d’angoisse, des idées noires. Elle veut mourir.”

La famille a déménagé pour ne plus avoir à prendre le risque de croiser l’animateur qui était sous contrôle judiciaire, suspendu depuis les faits par la mairie de Nice.

Face aux questions, Damien est ambigu.

“Je me comportais plus comme un gamin avec eux que comme un animateur”, tente-t-il.

“Leur interprétation est erronée?”, interroge le président.

“Elle n’est pas erronée s’ils ont ressenti ça.”

“J’ai un gros problème de maturité”

Dans un moment de vérité, l’un de ses deux avocats, Me Pierre Dini, secouera leur client :

“On a l’impression que vous essayez de minimiser. Vous êtes conscient que vous avez un problème? ! Il faut appeler un chat un chat!”.

Damien s’ouvre un peu :

“J’ai un gros problème de maturité, je comprends que j’ai un travail à faire. Je tiens à comprendre pourquoi je suis comme ça.”

Ce “comme ça”, ce sont aussi des comptes Instagram de jeunes filles dénudées, de 13 à 17 ans, basées à l’étranger, qu’il suivait assidûment.

La procureure s’inquiète :

“L’expert psychiatre a évoqué une structure comportementale pédophile.”

Le second conseil du prévenu, Me Eva Scolari, minimise cette expertise et en brandit une autre, plus favorable et évoque une “immaturité affective”.

Damien a finalement été condamné à un an de prison avec sursis, interdiction de rentrer en contact avec les victimes, interdiction définitive d’exercer toute activité en contact avec des mineurs. Il devra en outre indemniser les victimes.

(1) Son prénom a été modifié.

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