Nevers | Un enseignant condamné à 10 mois de sursis pour corruption de mineur

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Un surdoué qui ne sait plus compter. Il dit qu’elle était majeure
Le tribunal correctionnel de Nevers a condamné, mardi 15 décembre, un enseignant nivernais à du sursis pour avoir entretenu une relation avec une ex-élève mineure.

Le 15 décembre, un enseignant nivernais de 36 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nevers pour avoir détenu une photo à caractère pornographique d’une adolescente qu’il a eue comme élève lorsqu’il était en région parisienne.
L’homme n’exerce plus. Il a été suspendu et est en arrêt maladie.

L’enseignant aurait échangé des messages et entretenu une relation avec elle alors qu’elle avait entre 14 et 16 ans, entre 2013 et 2015.

L’homme détenait aussi une photo du petit frère, 4 ans

À un moment, on avait même envisagé de se pacser, on avait envie de marier. Mais c’est compliqué. Il y avait sa famille.

À la barre, il conteste les faits qui lui sont reprochés. Pour lui, la jeune fille était majeure lorsqu’il a reçu sa photo. Lors de son audition, l’enseignant a dit qu’il l’aimait « toujours » et parle de « couple » avec l’adolescente, devenue une jeune femme de 21 ans aujourd’hui.

« Vous dites : “Comme on est en couple, elle a accès à mon ordinateur à distance”. Donc vous, vous vous pensiez en couple, vraiment ? », l’interroge la présidente. « Ben oui. À un moment, on avait même envisagé de se pacser, on avait envie de se marier. Mais c’est compliqué. Il y avait sa famille. »

Alors que d’autres élèves, dans la Nièvre cette fois, lui reprochent d’avoir été insistant, par des SMS notamment, la présidente demande :

« Est-ce que vous vous projetez dans une relation sentimentale avec des adolescentes ?
– Oui.
– Et avec des adultes ?
– Oui
– Sexuelles ?
– Oui, mais c’est douloureux ».

 

Vous dites que vous tapez “teen” sur internet et que vous tombez sur des photos de jeunes filles de 18 à 20 ans. Elles n’ont pas toutes 18 à 20 ans, on ne va pas se mentir !

La présidente du tribunal correctionnel

L’homme assure que ses soucis de santé physique ne lui permettent pas d’avoir de relation sexuelle. « L’expert psychiatre a des doutes », rétorque la présidente. Elle montre une page avec des photos pornographiques de jeunes filles.

« Vous dites que vous tapez “teen” (adolescent en anglais, NDLR) sur internet et que vous tombez sur des photos de jeunes filles de 18 à 20 ans. Elles n’ont pas toutes 18 à 20 ans, on ne va pas se mentir ! », s’agace la présidente.

« Comme quelqu’un qui parlerait une autre langue »

Le psychiatre qui a expertisé le professeur précise qu’il est autiste Asperger. C’est-à-dire avec un haut niveau.

« Il a eu la meilleure note de France au bac », lit la présidente.

« Il n’a pas pu poursuivre sa scolarité en prépa, mais il aurait pu devenir chercheur dans son domaine » constate le rapport. Mais le trentenaire éprouve des difficultés relationnelles.

« Il est dans la vie comme quelqu’un qui parlerait une autre langue, tentant de s’intégrer dans un pays étranger, n’en comprenant pas les us et les coutumes », note le rapport psychiatrique.

Tout en soulignant qu’il « n’est pas curable mais réadaptable ».

Il l’a emmenée à Eurodisney, il porte autour du cou un petit cœur qu’elle lui aurait offert…

L’avocate de l’enseignant

S’appuyant sur le constat de l’expert, son avocate plaide l’irresponsabilité psychique. Argumentant sur le fait qu’il n’a pas la même perception de la catégorie « teen » dans le porno, ou de sa relation avec la jeune fille que les autres adultes.

« Il l’a emmenée à Eurodisney, il porte autour du cou un petit cœur qu’elle lui aurait offert… »

détaille l’avocate. Elle met aussi en doute l’âge de la victime sur la photo. Était-elle bien mineure ? Impossible à démontrer pour la défense.

« La dernière fois que je correspondais avec elle, c’était en octobre 2019 (la jeune fille avait vingt ans, NDLR) et elle mesurait 1,50 m. Donc elle a toujours été petite », précise l’enseignant. Pour cela, son avocate a demandé la relaxe.

Relaxé pour la détention de photo

La procureure a requis dix mois de sursis probatoire de deux ans.

Le tribunal a relaxé l’enseignant pour la détention de la photo, mais l’a condamné à dix mois de prison avec sursis probatoire de deux ans pour la corruption de mineur, avec interdiction d’enseigner et d’exercer une activité en contact avec les mineurs et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

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