Nantes | Un pédocriminel est acquitté pour le viol d’une adolescente ivre à Nantes

Le prévenu, qui vit dans le Pays de Châteaubriant (Loire-Atlantique), avait agressé sexuellement l’adolescente, ivre au moment des faits, au Hangar à bananes à Nantes.

À l’issue de son procès, le prévenu, originaire du Pays de Châteaubriant (Loire-Atlantique), a été interné en hôpital psychiatrique. (©Pixabay)

Le parquet de Nantes (Loire-Atlantique) a renoncé à faire appel de l’acquittement d’un habitant du Pays de Châteaubriant (Loire-Atlantique), qui avait violé une adolescente ivre morte au Hangar à bananes en mai 2016 en raison de « l’abolition » totale de son discernement au moment du crime.

Un homme « plutôt introverti »

Le verdict de la cour d’assises de la Loire-Atlantique – qui a été rendu le 10 mai dernier – est donc définitif : le délai d’appel de dix jours est désormais expiré. Seule la victime a fait appel du montant des dommages et intérêts que devra lui verser l’assurance responsabilité civile de l’accusé, a-t-on appris mardi 21 mai 2019 de source judiciaire.

Le prévenu – qui a déjà purgé trois ans d’emprisonnement dans le cadre de sa détention provisoire – n’a toutefois pas été remis en liberté à l’issue de l’audience : il a été interné d’office en hôpital psychiatrique, sur décision expresse des trois juges professionnelles du jury.

Il lui a également été interdit d’entrer en contact avec la plaignante pendant dix ans.

Lors de l’audience, l’avocate générale avait requis six ans d’emprisonnement et un long suivi socio-judiciaire à sa sortie de détention à l’encontre de cet homme sans emploi, bénéficiaire de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). Âgé de 36 ans, il est décrit comme « plutôt introverti », « calme » et « timide » par ses proches.

 

Une décision rarissime

Cet acquittement est d’autant plus rare qu’il survient contre l’avis des trois experts psychiatres intervenus dans le dossier : tous avaient conclu à une simple « altération » du discernement de l’accusé au moment des faits.

« En vingt ans de carrière, je n’ai jamais connu de tel cas de figure »,

confirme Me Loïc Cabioch, l’avocat de la défense.

Il est déjà assez exceptionnel qu’une cour d’assises prononce une irresponsabilité pénale, mais c’est encore plus rare quand c’est contre l’avis de trois experts psychiatres : le plus souvent, ils sont partagés sur l’abolition du discernement. »
La psychologue appelée à la barre de la cour d’assises avait néanmoins estimé, pour sa part, qu’elle aurait certainement conclu à une abolition « très claire » du discernement de l’accusé si cela lui avait été demandé par les enquêteurs.

Le viol avait en fait eu lieu entre 4 h 30 et 6 h 30 du matin, alors que la victime avait perdu ses amis au cours de la nuit. L’accusé avait soutenu à l’audience qu’il l’avait rencontrée plus tôt dans la soirée et qu’elle lui avait proposé « par l’intermédiaire d’un tiers » d’avoir une relation sexuelle, ce qui n’a toutefois été confirmé par aucun élément du dossier.

 

Un « état délirant » constaté par les médecins

Le prévenu avait par ailleurs donné son prénom à la victime et était resté sur place après l’arrivée des pompiers, « faisant montre d’un comportement agité et virulent » relève la cour d’assises de la Loire-Atlantique dans son arrêt.

Il répétait qu’il voulait aller au CHU, empruntant finalement le chemin de l’hôpital à la vue de tous. »
Les médecins qui l’avaient reçu aux urgences trois à cinq heures plus tard, sans savoir qu’il venait de commettre un viol, avaient alors noté son « état délirant », son « discours désorganisé » et son « inaccessibilité à tout entretien ».

Ses parents avaient aussi confirmé qu’il était dans le même état deux jours plus tôt, quand il avait quitté leur maison sans prévenir.

« Il est manifeste que l’ensemble de ces éléments témoignent d’une réalité, telle que perçue par l’accusé, totalement distordue », en concluent les jurés. Ils sont « en lien direct et certain avec la pathologie dont souffre [l’accusé] depuis de longues années »,

et lui avaient déjà valu d’être relaxé pour le même motif en 2014 pour le « vol » d’une voiture.

« Les psychiatres n’ont nullement confronté les éléments [donnés par l’accusé] avec la réalité objective du dossier, qui permet de dire avec certitude qu’aucune des explications données par l’accusé n’est conforme à la vérité »,

conclut la cour d’assises de la Loire-Atlantique dans son arrêt.

GF (PressPepper)

Source : Actu.fr

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