Nantes | Laxisme pour l’oncle qui a violé sa nièce de 16 ans

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Pédocriminel En liberté

Viol de mineure correctionnalisé
Un quinquagénaire de Nozay (Loire-Atlantique) a été condamné ce mercredi 14 septembre 2022 par le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir violé sa nièce à deux reprises, en 2015 et 2016, alors que celle-ci dormait chez lui.

L’homme de 53 ans, était précisément jugé pour « agressions sexuelles incestueuse par personne ayant autorité sur a victime » : sa nièce avait accepté la « correctionnalisation » de la procédure pour que les faits soient jugés plus rapidement… Ils l’ont finalement été six ans après la plainte de son père, déposée le 23 septembre 2016, contre son propre frère.

L’adolescente, âgée à l’époque de 16 ans, avait été « retournée sur le ventre » puis « pénétrée plusieurs fois » par son oncle, selon le récit qu’elle avait fait aux gendarmes, alors qu’elle dormait chez lui par souci de praticité : le domicile de son oncle était plus proche du restaurant où elle travaillait alors en apprentissage.

Après avoir « repoussé » son oncle en « menaçant de prévenir son père » et en le « traitant de pervers », la jeune fille avait obtenu qu’il « arrête » ses méfaits et « présente ses excuses », avait-elle encore relaté.

Aucun examen médical ou gynécologique n’avait été ordonné pour vérifier les dires de l’adolescente, mais le psychiatre qui l’avait interrogée n’avait pas décelé chez elle de « tendance à la mythomanie et l’affabulation ». Surtout, elle avait pu décrire « le dragon » que son oncle s’était tatoué « dans le bas du dos »… et rapporté des faits similaires en 2015 qu’elle avait alors tus.

Entendu en 2017, l’homme avait admis avoir « touché accidentellement » sa nièce « en tentant de vérifier si elle dormait » : ils étaient dans le même lit car il avait « mal au dos » et qu’il « ne pouvait pas dormir dans le canapé ».

L’examen de son ordinateur avait permis de voir qu’il avait tapé l’expression « Petite salope » sur son moteur de recherches, et la mère de la victime avait dit elle-même avoir eu des relations « contraintes et forcées » avec son ex-beau-frère en 2014.

Ces relations sexuelles avec son ancienne belle-sœur étaient en réalité « consenties » et ont eu lieu « deux week-ends de suite » dans un cadre adultère, a corrigé le prévenu ce mercredi 14 septembre 2022 devant le tribunal correctionnel.

Jusqu’alors inconnu de la justice, ce fils d’alcoolique a juste admis avoir envoyé après les faits un SMS « assez bizarre » pour dire qu’il allait mettre fin à ses jours, mais c’est juste parce qu’il était « en dépression » à cause de son « surendettement ».

« Victime d’abus sexuels » par un de ses frères lors de leur enfance, il a aujourd’hui « une vie sexuelle de solitaire » depuis sa dernière rupture amoureuse il y a dix-sept ans.

« Moi, ce que j’aime bien, c’est ma tranquillité », a-t-il dit aux juges nantais.

Le président du tribunal, à la lecture des pièces du dossier des gendarmes, a confirmé :

« Votre réseau amical est assez ténu ».

Me Antoine Barrière, l’avocat de la partie civile, a recadré :

« Objectivement, ces faits sont des faits de viol ».

Il avait donc sollicité 7.000 € de dommages et intérêts pour la nièce, 2.000 € pour son père et 800 € à chacun pour leurs frais de justice.

« On se passera des aveux de monsieur pour le déclarer coupable : ce n’est pas une nécessité dans un dossier comme celui-ci », avait commenté pour sa part le procureur de la République.

Le procureur de la république a clamé :

“Même si la condamnation survient trop longtemps après les faits, ils doivent être sanctionnés.”

Il avait donc requis deux ans de prison ferme et deux autres avec sursis simple.

L’avocat de la défense, Me Pierre Huriet, avait lui fustigé l’enquête menée par un juge d’instruction « peut-être pas passionné par un énième dossier d’abus sexuels » et qui avait décidé de « ne pas s’embêter » en matière de recherche de preuves.

Me Antoine Barrière, l’avocat de la victime, avait d’ailleurs lui-même regretté avant lui que ce même juge « n’avait visiblement pas envie de travailler » : il n’avait par exemple « pas vérifié » les SMS du prévenu où celui-ci menaçait de mettre fin à ses jours, alors que le père de l’adolescente avait « encore le téléphone » pour lui prouver leur existence.

Me Pierre Huriet, l’avocat du prévenu, s’est donc dit « consterné » et « agacé » par ce dossier qui atteint « un degré de je-m’en-foutisme inégalé » à ses yeux. L’expertise psychiatrique de son client – qui le présentait comme un homme « frustre » et « renfermé » – n’était d’ailleurs « ni faite ni à faire ». Il avait donc plaidé la relaxe de son client « au bénéfice du doute ».

Mais le prévenu a finalement écopé d‘un an de prison ferme et de trois autres avec sursis simple. Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par mois pendant vingt ans à la gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche de son domicile. Sur le plan civil, il devra verser 7.000 € de dommages et intérêts à sa nièce, 1.500 € à son frère et 700 € chacun pour leurs frais de justice.

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