Nanterre | Un animateur périscolaire jugé pour viols et agressions sexuelles sur mineurs

Un ex-animateur de loisirs de la ville de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, comparaîtra à partir de vendredi à Nanterre pour des viols sur deux enfants et des agressions sexuelles sur 13 autres, notamment dans des écoles où il travaillait après la classe.

© LOIC VENANCE / AFP/Archives

Des centaines d’enfants entendus

L’accusé, aujourd’hui âgé de 29 ans, était animateur dans une structure communale, le VAL (Vacances-Animation-Loisirs), depuis 2012. En octobre 2015, des parents se rendent au commissariat pour dénoncer des soupçons d’abus sur leur enfant. L’animateur est mis en examen et écroué.

Au cours des mois suivants, des centaines d’enfants, scolarisés dans les quatre écoles primaires où l’animateur avait travaillé, sont entendus.

Quinze garçons au total rapportent des abus sexuels ayant eu lieu entre 2011 et 2015, dont deux lors de babysittings et les autres à l’école, sur le temps périscolaire.

Procès jusqu’au 14 septembre

L’accusé va comparaître aux assises des Hauts-de-Seine jusqu’au 14 septembre pour viols et agressions sexuelles, ainsi que pour corruption de mineur de moins de 15 ans et détention d’images à caractère pédopornographique.

Le jeune homme reconnaît “l’ensemble des faits d’agressions sexuelles” mais “conteste les faits de viol”, indique son avocat, Me Sammy Jeanbart, qui ajoute qu’il “admet le principe d’une punition” et “espère pouvoir bénéficier de soins”.

“C’est un dossier qu’il faut replacer dans une réalité judiciaire et un parcours de vie qui n’est pas simple”, souligne l’avocat.

Pour Me Marie Grimaud, avocate des familles des enfants, “l’enjeu du procès est d’obtenir, de la part de cet accusé, des précisions sur les agressions subies par les enfants, nécessaires pour engager le travail thérapeutique”.

“Les familles souhaitent aussi comprendre comment” la structure communale “a pu permettre de tels agissements”, ajoute-t-elle, précisant que ses clients n’ont pas l’intention de demander le huis clos.

Un premier signalement en 2012

Lors de l’enquête, il est apparu que des signalements avaient été réalisés auprès de l’employeur de l’animateur en décembre 2012, puis en août 2013, dont la justice n’avait pas eu connaissance à l’époque.

Ainsi, “au-delà de la responsabilité pénale de l’animateur”, l’association La Voix de l’enfant, partie civile, “s’interroge sur l’efficacité des mesures d’embauche, de prévention et de signalement, mises en place par l’employeur”.

A ce titre, plusieurs témoins, dont le maire de Courbevoie, doivent être entendus, selon l’association.

En parallèle, une enquête a été ouverte contre X le 26 octobre 2017 pour non-dénonciation à l’autorité judiciaire d’agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans. Cette enquête a été clôturée par les enquêteurs en février et remise au parquet, selon une source proche du dossier.

L’avocat du VAL, partie civile au procès, n’était pas joignable jeudi. En janvier, il avait jugé que cette seconde enquête était une “démarche tout à fait naturelle et cohérente de la part du parquet”.

Source : bmtv.com

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