Motteville | 5 ans de sursis pour agressions sexuelles contre les deux tontons pédophiles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 08/09/2023
- 18:18
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À la barre, Jacques* et Paul, deux frères qu’un an à peine sépare, se terrent dans le silence.
Ces explications, que les victimes attendent depuis trop longtemps, ne viendront pas.
Les faits sont anciens. Ils remontent à 1991 et dureront jusqu’en 1998.
À l’époque où Julien, né en 1983, sa sœur Mathilde, née en 1986, et leurs cousins Pierre et Clara du même âge, étaient gamins.
Ils étaient les neveux et nièces des deux prévenus.
Chaque week-end, ils les côtoyaient dans la maison familiale des grands-parents à Motteville, petite commune du pays de Caux.
Et chaque week-end, se souviendra Julien, son oncle Jacques les emmenait dans la caravane.
Des jeux dans le noir, qui n’en étaient pas.
Et des attouchements sexuels à répétition.
Toucher le sexe, se frotter jusqu’à éjaculation, peloter les seins et les fesses des deux jeunes filles.
Jacques, c’était plutôt avec les deux garçons. Et son frère Paul, les deux jeunes filles.
Une plainte en 2016
Les actes ont longtemps été tus.
Enterrés dans le cocon familial. Julien a bien tenté à deux reprises de prévenir ses parents.
À l’âge de 11 ans, puis à 18 après une tentative de suicide.
Ils ne l’ont jamais cru.
Alors Julien quitte la Normandie.
Fuir au plus loin sa famille. Direction le sud de la France:
« J’ai dégringolé dans les soirées et la drogue, confie-t-il au tribunal correctionnel de Rouen le 5 septembre. Ma sœur m’envoyait des messages. Elle avait le sentiment que je l’avais abandonnée. »
En 2016, Julien entreprend une thérapie et décide de porter plainte.
Il raconte tout. Les attouchements sexuels vécus par lui, sa sœur et leur cousin et cousine.
Entendus par les gendarmes, Jacques et Paul reconnaissent la plupart des attouchements.
Mais réfutent les pénétrations digitales évoquées par Julien.
« On leur a volé leur enfance »
Pour l’audience, seuls Julien et sa sœur Mathilde se sont constitués parties civiles.
Ils n’entendront que des aveux pour réponses.
« Oui c’est vrai, lâche Jacques. Ce qu’on a fait, c’était pas bien. Je peux pas l’expliquer. »
« J’y pense encore », pour son frère Paul. Ce sera tout.
En peu de phrases, Julien parlera « d’un trou noir, d’une dépression dont je veux sortir ».
« Je n’arrive pas à me reconstruire sentimentalement, et sexuellement c’est l’enfer. Je leur en veux énormément.»
« On leur a volé leur enfance », résume Me Chaillé de Néré, conseil des parties civiles
Qui lors de sa plaidoirie insistera sur des dommages et intérêts « à la plus juste hauteur », pour les victimes.
Suivant les réquisitions de la procureure de la République, les deux frères ont été condamnés par le tribunal à cinq ans de prison intégralement assortis d’un sursis probatoire de trois ans et à une indemnisation envers Julien et Mathilde à hauteur de 10 000 € chacun.
Ils ont également interdiction d’exercer une activité avec des mineurs.
*Tous les prénoms ont été modifiés
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