Une mère accusatrice
La thèse développée par la défense est que les deux jeunes femmes ont ourdi un complot dans le but d’obtenir de l’argent. Le père l’a affirmé, la mère l’a dit à la barre, des amis de plus ou moins longue date, mais tous Témoins de Jéhovah et même une jeune fille qui les connaît depuis trois ans, ont entrepris de convaincre les magistrats des mauvaises intentions des deux parties civiles.
« Mes enfants ont des griefs envers moi et mon époux. Ce qu’elles veulent c’est de l’argent, a soutenu la mère. Mon mari est une personne très aimante, très attentive. »
« Vos filles sont donc des menteuses ? », interrogeait Me Aurore Baudry. « Absolument », a répondu la mère avec fermeté.
Ce que Xavier Chavigné a qualifié de « mauvaise théorie du complot » a également été battu en brèche avec détermination par les avocats des deux jeunes femmes. Me Jamal Bourabah a notamment démontré que la prescription des faits, invoquée en début d’audience par la défense, ne tenait pas depuis la loi du 9 mars 2004 qui a prolongé les délais dans les cas de viols ou d’agressions sexuelles sur mineurs.
« Dans les affaires d’agressions sexuelles avérées, il est fréquent que les plaintes soient tardives soulignait l’avocat général Xavier Chavigné. Dans ce dossier, ils se sont déroulés entre 1990 et 1997. Mais l’attitude de la grand-mère et de la mère a empêché que des plaintes soient déposées plus tôt. Quant au prévenu qui affirme qu’il a été contraint d’avouer par les enquêteurs, il omet de dire qu’il était assisté d’un avocat et que l’audition a été filmée. »