Le Havre | Un homme condamné pour proxénétisme de mineur

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La demoiselle, avec laquelle il a des relations sexuelles, lui aurait aussi dit qu’elle était escort
L’homme jugé au Havre vendredi 14 janvier 2022 reconnaît notamment avoir loué une chambre et aidé la jeune fille à faire une annonce sur un site de rencontres. Mais il dit avoir ignoré qu’il commettait un délit et avoir agi pour aider une personne en souffrance.

Un homme de 28 ans est dans le box du tribunal correctionnel du Havre, vendredi 14 janvier 2022, jugé en comparution immédiate pour proxénétisme.

Un proxénétisme aggravé par le fait que la victime présumée de ce dossier est mineure.

Les magistrats ont ainsi à juger s’il a incité, aidé, assisté, protégé ou encore tiré profit de la prostitution de cette Havraise âgée de 17 ans.

 « Le visage boursouflé »

Originaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le prévenu s’est mis en couple il y a deux ans avec une habitante du Havre.

Il explique aussi y avoir trouvé un travail, au sein d’une plateforme téléphonique, en octobre 2021.

C’est au printemps 2021 qu’il rencontre la mineure, dans le quartier du Rond-Point.

Le suspect raconte:

«  Elle m’a interpellé. Ça s’est enchaîné assez vite. Elle s’est confiée sur ses problèmes familiaux. M’a dit que ses parents l’avaient mise à la porte. Elle était en détresse  »

La demoiselle, avec laquelle il a rapidement des relations sexuelles, lui aurait aussi dit qu’elle était « escort », puis, plus tard, qu’elle était dans ce cadre sous l’influence d’un autre homme.

Il rajoute:

«  Je l’ai vue le visage boursouflé. Je lui ai dit d’aller porter plainte, de retourner chez ses parents  »

 Téléphone, préservatifs et chambre d’hôtel

Les contacts se seraient bientôt coupés.

Pour reprendre en novembre 2021.

La jeune fille, qui se serait libérée de son souteneur, a toujours la même activité.

Il poursuit:

«  Elle m’a dit qu’elle était à la rue. Je lui ai proposé mon aide  »

Mais durant les dix jours où le proxénétisme lui est reproché, entre le 18 novembre et le 1er décembre 2021, il lui achète un téléphone, l’aide à rédiger une annonce sur un site de rencontre, lui fournit des préservatifs.

Et lui loue une chambre.

Il insiste:

«  Pour qu’elle ait un toit. Je lui ai dit à maintes reprises que je ne voulais pas qu’elle soit escort. Je n’ai jamais tiré d’argent de ses ébats. Je n’ai pas su tout de suite qu’elle était mineure  »

En disant qu’il avait «  compris après  » avoir participé à sa prostitution.

 « Vous auriez pu faire un signalement à la police »

«  Je suis trop gentil  », lance celui qui a aussi convaincu un client violent et parti sans payer de revenir illico régler sa dette.

Son avocate affirme:

«  Il n’a pas eu la sensation de commettre un délit  »

Le président rebondit:

«  Vous auriez pu faire un signalement à la police, vous rapprocher de ses parents  »

Rappelant que cet homme, certes jamais condamné, est mis en examen avec sa compagne pour une affaire de maltraitance concernant leur enfant.

Les parents de la mineure, très fragile psychologiquement, se sont constitué parties civiles après avoir pris connaissance d’un dossier qui les a atterrés, dixit leur avocat.

Eux-mêmes bénéficient de mesures d’assistance à l’éducation de leur fille.

Qui a vécu entre famille, foyer et fugues.

Poursuivi dans cette affaire après la dénonciation d’un patron d’hôtel, le prévenu a été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement dont douze avec un sursis probatoire d’une durée de deux ans.

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