Montbéliard | Correctionnalisation de viols sur mineure. Le pompier n’ira pas en prison

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Pédocriminel En liberté

Condamné à quatre ans de prison avec sursis !
Le parquet demande l'abandon des poursuites pour viol sur mineure visant deux pompiers AFP - PHILIPPE HUGUEN
L’homme de 30 ans était le formateur d’une jeune fille de 14 ans lorsqu’il lui a imposé, a jugé la justice, un « rapprochement » physique qu’elle a dénoncé deux ans plus tard. La victime a également déposé plainte contre un deuxième sapeur-pompier professionnel.

Il n’a assurément pas le profil. Du reste, les expertises psychiatriques corroborent la chose : aucune tendance perverse, à la violence et encore moins pédophile. « Il a dérapé », entend résumer son conseil, Me Guichard.

La présidente poursuit.

« Nous ne sommes pas habitués à voir ici des gens comme vous poursuivis pour de tels faits et même si cela semble être un cas isolé, c’est très grave ».

À la barre du tribunal de Montbéliard, les mains sagement croisées devant lui, un solide gaillard d’une trentaine d’années tente d’expliquer comment il s’est entiché d’une jeune fille de 14 ans. Avec cette circonstance aggravante qu’il était le formateur de l’adolescente au sein d’une caserne des sapeurs-pompiers du pays de Montbéliard.

Un homme, à la solide expérience chez les soldats du feu, avec qui elle s’est progressivement rapprochée.

L’avocate du papa de la jeune fille, Me Tronchet, expose :

« Elle le prenait pour son grand frère, elle était à cette époque fragilisée par le suicide de sa maman ».

Mais lui, manifestement, y perçoit autre chose. Alors, en ce jour de février 2019, lorsque ce père séparé l’invite à passer une journée chez elle, il passe à l’acte. Bisous, caresses, masturbation, pénétration digitale…

Elle va mettre plus de deux ans pour déposer plainte. C’était en septembre dernier. Du reste, à cette occasion, elle s’attaque à un autre pompier professionnel, toujours en fonction, lui, avec lequel des photos de l’un et l’autre nu auraient été échangées.

Mais pour l’heure, il est question de l’ex-formateur, lequel a reconnu les faits au terme de sa 3e audition.

« J’ai vraiment cru qu’il y avait un sentiment partagé, j’ai aussi compris que j’avais fait une connerie ».

La présidente tonne :

« Parce que lorsqu’elle vient chez vous, ce n’est pas pour se faire mettre la main dans la culotte, mais pour faire du sport ».

Me Tronchet soutient :

« Il a profité de la situation, elle avait peur et a laissé faire ».

Le procureur détaille le « cadre de contrainte » qui s’impose à ses yeux : « différence d’âge », « fonction donc autorité statutaire » ou « relation de confiance ».

Et requiert trois ans de prison à l’encontre du trentenaire dont le casier judiciaire porte une mention liée à un excès de vitesse.

La défense objecte :

 « Il n’aurait pas dû faire ça, c’est sûr, mais il ne faut pas pour autant faire passer la victime pour aussi naïve que vous voulez le dire ».

Elle sollicite un « jugement bienveillant ».

En ce sens, elle a été entendue puisque le tribunal, compte tenu de la personnalité du prévenu, l’a condamné à quatre ans de prison avec sursis assortis de cinq ans de mise à l’épreuve, à l’interdiction de travailler avec des mineurs, d’entrer en contact avec la victime et de privation du droit d’éligibilité. L’intéressé figure désormais dans le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

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