Montauban | Il a consulté 80 000 photos pédopornographiques en trois mois, un pédophile condamné à 3 ans ferme

Écroué en août 2018 pour agression sexuelle et consultation d’images pédopornographiques, un quadragénaire a été condamné à 3 ans ferme avec maintien en détention, 5 ans de suivi sociojudiciaire et le retrait définitif de l’autorité parentale, ce lundi devant le tribunal correctionnel de Montauban.

«En trois mois de mars à août 2018, il a consulté plus de 80 000 photos pédopornographiques, soit 1 500 par jour».

Les mains dans les poches, Arnould, un conducteur d’engin dans le Tarn-et-Garonne, père de deux enfants, nie encore les évidences. «C’est vrai, cela m’arrivait de les regarder, je passais d’une photo à l’autre», répète le quadragénaire sans dévoiler aucune émotion.

«Regarder des petites filles violées, vous trouvez cela normal?», l’interroge le président Michel Redon rappelant au prévenu les mots retrouvés sur le moteur de recherche de son téléphone ou de son ordinateur portable: «Raper» (viol) 77 fois, «inceste» plus de 100 fois, «porn teenager» (porno adolescent). «Je n’ai jamais écrit, ce sont des pages qui viennent», certifie maladroitement le Magistérien finissant par concéder regarder ces images tous les soirs, et tous les matins avant de partir au travail. «Et les 2 000 enregistrements de sites zoophiles que l’on a retrouvé», appui le juge.

«Elle avait dénoncé les faits»Des aveux a minima qui deviennent néant lorsqu’est abordée l’agression sexuelle de la fille du quadragénaire. «Elle avait dénoncé les faits lorsqu’elle avait 5-6 ans, on ne l’a pas cru», confirme Michel Redon. En 2018 après une dispute avec sa mère, elle lui écrit une lettre confirmant les raisons de son mal-être, celui des agressions sexuelles de son père lorsqu’elle était fillette.

«Je n’ai jamais rien fait, je ne comprends pas», marmonne le père incestueux. «Pourquoi mentirait-elle?», poursuit le juge. «Je ne comprends toujours pas», ânonne Arnould. «Si elle ment à 4 ou 5 ans, on peut comprendre, à 12 ans, elle est consciente des choses qu’elle est son intérêt de vous envoyer en prison? Elle n’en a aucun», insiste le président qui obtient inlassablement la même réponse.

«Je ne comprends pas» «Pourquoi votre femme vous a quitté?», enchaîne le président. «Je buvais» «Quoi?» «Du Ricard» «Combien?» «Deux bouteilles par semaine» «C’est pas mal!» «Je n’étais pas tout seul».

«C’est la première fois que je vois un tel dossier avec autant de consultations et des images aussi choquantes»,

«Ces explications sont un peu pauvres», s’agace le substitut Emmanuel Ferrand regrettant que les parties civiles n’aient pas eu de réponses et d’excuses au terme de ce procès.

Un point de vue partagé par leur avocate, Me Marty-Holder. «Il dénie tout le temps sa responsabilité», tonne le magistrat requérant 3 ans ferme avec maintien en détention, 5 ans de suivi sociojudiciaire, et le retrait définitif de l’autorité parentale.

Revenant sur la faiblesse intellectuelle de son client qui ne sait «ni lire ni écrire», Me Antonescoux ne conteste pas le délit de consultation et de diffusion d’images pédopornographiques.

«C’est la première fois que je vois un tel dossier avec autant de consultations et des images aussi choquantes», atteste l’avocat de la défense plaidant toutefois la relaxe pour l’agression sexuelle de la fille de son client.

Après un bref délibéré, le tribunal suit les réquisitions auxquelles s’ajoute 6 000 € au bénéfice des parties civiles.

Source : ladepeche.fr

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