Moisdon-la-Rivière | Condamnés pour agressions sexuelles incestueuses sur 3 enfants

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Il lui demandait « avec lequel de ses enfants » elle ferait un « plan à trois »
Une habitante de Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique) et son ancien compagnon ont été condamnés jeudi 21 juillet 2022 pour des “agressions sexuelles” sur trois enfants.

Une habitante de Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique) et son ancien compagnon qui avaient des « fantasmes incestueux » ont été condamnés ce jeudi 21 juillet 2022 par le tribunal correctionnel de Nantes pour des « agressions sexuelles » commises de juillet 2019 à mars 2020 sur trois enfants de la première.

L’habitante était aussi poursuivie pour « non-dénonciation de crime » : elle avait vu sa fille de 18 ans violée par son compagnon mais n’avait rien dit.

Ils auraient dû être jugés par la cour d’assises pour ce seul fait, mais il avait été « correctionnalisé » avec l’accord de la victime en « agression sexuelle aggravée » pour pouvoir être jugé plus rapidement.

La jeune fille avait en fait raconté avoir été pénétrée « avec un godemichet et les doigts » de son beau-père, et de façon « pas du tout consentante ».

Sa mère, alertée par ses cris « à l’aide », n’avait donc pas réagi et avait même eu peu de temps après un rapport sexuel avec son ex-conjoint.

Les deux plus jeunes garçons, orphelins de père, se rendaient quant à eux chez leur mère dans le cadre d’un droit de visite quand ce chauffeur routier qui aimait à se présenter comme leur « père adoptif » leur avait « touché le sexe ».

Il était « accro » à sa compagne

Les investigations menées par les enquêteurs avaient permis de retrouver des images pédo-pornographiques « en quantité » sur son ordinateur, mais surtout un historique de recherches « explicites » sur son navigateur internet, de type « Mère enculée par son propre fils ».

Il était aussi apparu que l’homme appelait sa compagne « maman » au cours de leurs relations sexuelles, et qu’il avait l’habitude de lui soumettre une « salve de questions » pour savoir avec quel autre homme que lui elle serait prête à coucher.

La présidente explique :

« Tantôt c’était tel homme de sa connaissance, tantôt c’était un inconnu dans la rue à Châteaubriant »

Le couple était d’ailleurs parfaitement « connecté » et « sur la même longueur d’ondes » sur le sujet : alors qu’il lui demandait « avec lequel de ses enfants » elle ferait un « plan à trois », cette femme âgée aujourd’hui de 43 ans ne l’avait absolument pas rembarré et lui avait même répondu qu’elle « se laisserait faire » si son fils de 20 ans était « venu vers elle ».

Ce chauffeur-routier aux « tendances pédophiles et juventophiles », selon un psychiatre, a néanmoins réfuté à l’audience être « attiré par les enfants ».

Jusqu’alors inconnu de la justice, cet homme au physique imposant a dit avoir agi ainsi car il était « accro » à sa compagne de l’époque, qui lui a pourtant infligé « morsures », « griffures » et « coup de poing dans la gueule ».

Une « dynamique de couple très particulière »

Enfant « timide et réservé » quand il était plus jeune, décrit comme un « prédateur sexuel » par une avocate des victimes a expliqué être « tombé en dépression » quand la mère de ses trois filles l’avait quitté en 2015.

Il avait alors connu son ancienne compagne en juillet 2017 : l’ancien mari de celle-ci était « alcoolique, violent et incapable de s’occuper des enfants » selon la présidente, et le compagnon qu’elle avait eu par la suite était lui mort en février 2017.

Sur un plan professionnel, cette femme vient par ailleurs de retrouver l’an dernier un travail : elle a eu une longue période d’inactivité entre 2004 et 2021, c’est-à-dire entre ses 25 ans et ses 42 ans.

Un expert avait donc résumé la situation par une « dynamique de couple très particulière » et un contexte familial « sans limites ».

Il a constaté:

« Le tabou de l’inceste n’est manifestement pas convenablement assimilé »

« Affligé » par le comportement des prévenus à l’audience, Me Emmanuel Geffroy, l’avocat de la fille, avait demandé 10.000 € au prévenu pour son « viol » et 1.000 € à la mère de sa cliente pour sa « non-dénonciation de crime », il déclare :

Cette somme est « tout à fait raisonnable et totalement justifiée » pour une jeune femme « à la force de caractère exceptionnelle » et qui a accepté malgré tout de reprendre contact avec sa mère « pour qu’elle voie ses petits-enfants »

Un couple « auto-centré sur leurs plaisirs à eux »

le procureur de la République quant à lui avait retenu :

« C’est une jeune femme résiliente et mature, mais dont le stress post-traumatique perdure »

Pour ces faits « d’une particulière gravité », il avait requis trois ans de prison ferme et deux avec sursis probatoire pour le prévenu, alors que celui-ci avait d’ores et déjà purgé seize mois dans le cadre de sa détention provisoire.

Il n’avait par ailleurs pas demandé le retrait de son autorité sur ses trois filles nées de sa précédente union.

Pour son ex-compagne, qui avait toujours été laissée libre sous contrôle judiciaire, le représentant du parquet avait requis un an de prison ferme et deux autres avec sursis probatoire.

Son avocate, Me Flora Touron avait réagi :

Une peine « excessive » pour une femme « manipulée » qui était « dans l’impossibilité psychique de s’opposer » à son compagnon.

« A quel moment un homme peut-il être aspiré par son couple, auto-centré sur leurs plaisirs à eux ? », s’était quant à elle demandé celle du prévenu.

« Je sais que son discours n’est pas audible, mais la seule explication qu’il peut donner, c’est qu’il était fou amoureux de cette femme et qu’il était prêt à accepter un climat incestueux pour préserver sa relation. »

Le tribunal correctionnel de Nantes est finalement allé bien au-delà des réquisitions du parquet concernant son client : il a été condamné à cinq ans de prison ferme, avec maintien en détention, et à un suivi socio-judiciaire de dix ans quand il sortira de détention.

Une « injonction » de soins lui a été faite dans ce cadre, et il aura interdiction d’approcher des mineurs.

Les deux inscrits au fichier des délinquants sexuels

La mère a écopé de trois ans de prison avec sursis probatoire, sans peine de prison ferme donc, avec obligation pendant trois ans de se soigner et de continuer à travailler.

Ils auront aussi interdiction de se recontacter, et ont vu leurs deux noms inscrits au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui les obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans à la gendarmerie la plus proche de leurs domiciles.

Leurs autorités parentales respectives sur leurs enfants leur ont aussi été retirées.

Sur le plan civil, la fille de la prévenue touchera 6.000 € de son ex-beau-père et 1.000 € de sa mère, les deux autres enfants toucheront quant à eux 4.000 € chacun du premier et 1.000 € de la seconde.

Le jugement a été frappé d’exécution provisoire dans toutes ses dispositions, ce qui signifie qu’il s’applique dès à présent, même s’ils venaient à en faire appel.

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