Ligny-en-Barrois | Accusé d’agression sexuelle par trois jeunes filles, il nie les faits

Il encourt 30 mois d’emprisonnement ferme et 15 avec sursis.

Sur fond d’une dépendance forte à l’alcool, le prévenu aurait eu des gestes déplacés à l’encontre de trois jeunes filles.

« Quelle est l’opportunité de vous faire confiance si vous n’avez pas suivi l’obligation de soins ? », demande le procureur Glady à ce Linéen (Ligny-en-Barrois) de 45 ans poursuivi pour des actes remontant à 2009.

Car après avoir été détenu huit mois pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire, il avait recouvré la liberté en janvier dernier pour se soigner. Ce qu’il n’avait pas fait.

Les faits qui lui étaient reprochés par la justice sont graves : agression sexuelle sur mineur de 15 ans. Sur une voisine de 14 ans en 2009 et sur deux enfants de 8 et 14 ans, filles de sa compagne à l’époque. Le dossier représente des centaines de feuilles.

La question de la confiance soulevée par le procureur pose la question de la crédibilité aussi. Durant l’audience, le prévenu a presque tout mis sur le compte de l’alcool. Il a admis avoir été un énorme consommateur. Du deuxième semestre 2009, ses souvenirs sont flous, ou bien très nets pour répondre négativement selon les questions du juge et de son assesseur.

« Vous faites des réponses pour faire plaisir. Ça, c’est inquiétant », observera le président Buzon.

” Comment expliquez-vous que votre fils et les trois jeunes femmes vous accusent ?”

Durant le procès, le juge s’est attardé longuement sur le cas de la petite voisine. Une personne fragilisée par une enfance très compliquée, sans repères, qui venait voir quasi quotidiennement le prévenu chez lui ; même après les premiers gestes déplacés.

Le prévenu nie toute proposition, « à aucun moment », en accompagnement sa parole d’un hochement de tête. Un hochement de tête très souvent revenu lors de l’audience. Puis il ajoute : « Sauf en chahutant ».

Autre volet de l’affaire. Durant deux mois, fin 2009, le prévenu avait fréquenté une personne chez qui il a habité. Il avait eu une proximité avec la plus âgée au bout d’un mois.

Là aussi, il reconnaît des attouchements « involontairement, en chahutant » ou des caresses dans le bas du dos.

« Comment vous expliquez que votre fils ( N.D.L.R. : qui l’accuse de coups) et les trois jeunes femmes vous accusent ? » a ensuite demandé le procureur. « Je me pose la question », a-t-il répondu.

« Certains émettent des hypothèses pour se défendre… Vous restez placide. Aujourd’hui, huit ans après, ces jeunes sont encore là. Pourquoi Monsieur ? », poursuit le procureur.

« Pourquoi ces jeunes mentiraient tous contre vous », appuie le président Buzon. Le procureur enchaîne : « Ça ne vous semble pas curieux, vous, un adulte, et cette adolescente de 14 ans… On se rend compte que vous avez touché tout le monde, sans faire exprès… ».

Les victimes n’ont pas eu de réponses

« On a cherché des réponses, on n’en a pas eu », regrettait l’un des deux avocats des victimes, Me Bourel. « On a cherché à inverser les rôles, que le prévenu devienne la victime et que les victimes soient des complotistes ».

Le procureur a requis une peine de 30 mois d’emprisonnement dont 15 en sursis avec diverses obligations.

Son avocat, Me Hel a défendu l’absence « de preuves objectives » qui pourraient « condamner un innocent ». « On arrive à un stade où on devient parano. Il peut y avoir des petits accidents quand il y a jeu. » Me Hel a demandé la relaxe.

Le jugement sera rendu le 20 juin.

Source: L’Est Républicain

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