Nancy | Bébé tué, les parents n’ont pas d’explications

Ce 22 novembre 2011 à Jarny, Heather-Lee, née trois mois plus tôt, rend son dernier souffle.

Le décès est prononcé par le médecin urgentiste à 20 h 10.

Anthony-Lee Koucha, le père, avait passé l’après-midi avec sa fille, alors que la mère était à son travail.

Il lui donne le biberon vers 15 h.

Vers 17 h 30, il lui fait prendre son bain.

C’est là, dit-il dans ses dépositions, qu’il remarque un bleu sous le menton, côté gauche.

Il met le bébé dans son berceau et vers 18 h 30, il quitte le domicile familial pour se rendre chez ses parents, qui habitent 3 km plus loin.

Au motif d’aller chercher un DVD d’Esprits criminels chez eux.

Laissant du coup sa fille toute seule.

Le temps de faire l’aller-retour.

Une petite demi-heure.

Mais Virginie Parisot, toujours d’après les dépositions des accusés, rentre plus tôt que prévu de son travail.

Et constate que Heather-Lee est restée seule.

Anthony-Lee rentre à son tour et doit se justifier.

Il dit ensuite à Virginie qu’il a constaté le bleu sur le nourrisson.

Tous deux s’approchent du berceau et là, Virginie voit un « énorme hématome sur le côté droit du menton »

C’est ce dernier acte qui a mis le père, 33 ans, en difficulté hier devant les assises de Nancy, où le couple est jugé depuis lundi pour meurtre et maltraitances.

Ce second bleu resté sous silence.

Hier soir, après plus de 10 heures de débats, la présidente Thouzeau a renvoyé Anthony-Lee Koucha dans les cordes.

« Pourquoi avez-vous attendu le 15 décembre 2011, dans le bureau du juge d’instruction, pour parler de cette seconde ecchymose qui était d’ailleurs la plus grosse ?

Jusqu’à cette date, vous aviez déclaré n’avoir remarqué qu’un seul hématome, le plus petit côté gauche, quand vous vous êtes penché sur le berceau avec votre concubine ? »

« Je ne sais pas, je suis fatigué », grimace le père.

« C’est trop facile », rétorque la présidente.

Elle pose ouvertement cette hypothèse : le papa a parlé tardivement de ce second hématome devant le juge pour accuser Virginie Parisot, 31 ans, qui s’était elle aussi retrouvée seule avec leur fille alors qu’Anthony-Lee s’était vite absenté chez ses parents.

« Il n’a jamais parlé de ce second bleu qu’il a remarqué car on ne lui a jamais posé la question », tente Me Vautrin, son avocate.

La suite des débats devrait permettre d’y voir un peu plus clair dans ce drame.

Source : L’est Republicain

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