Lucs-sur-Boulogne | Condamné à 2 ans avec sursis pour agressions sexuelles incestueuses

oui

Pédocriminel En liberté

Le père alcoolique avait l’habitude de toucher le sexe et les seins de sa fillette
Belfort : un ex-directeur d'école privée condamné à 6 ans de prison pour agression sexuelle envers 13 élèves
Un père de famille a été condamné pour attouchements sexuels sur sa fille de 11 ans. La garde de ses deux filles lui a été retirée ainsi qu’une partie de l’autorité parentale.

L’enfant a été reconnue victime d’inceste par le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon. Le père a été condamné.

Mains dans les poches, peu disert et nerveux, l’homme de 40 ans qui se présente à la barre du tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon, lundi 18 septembre 2023, se défend sans avocat.

Il est poursuivi pour « agression sexuelle incestueuse sur mineure de moins de 15 ans », en l’occurrence, sur sa plus jeune fille, alors qu’elle n’avait que 11 ans.

Des faits qui se sont déroulés entre l’été 2020 et février 2021, à son domicile des Lucs-sur-Boulogne.

Un climat de violence dans la famille

C’est une fessée que le père a donnée à sa fille « qui refusait de débarrasser la table », qui a décidé sa femme à quitter le domicile.

Mais depuis longtemps, l’autoritarisme du père, son alcoolisme et sa façon de rabaisser les enfants instauraient un climat de violence dans la famille.

La mère, malade, est décédée à l’été 2022, alors qu’une plainte avait été déposée depuis plus d’un an contre son ex-conjoint, suite aux révélations de Karen*, la cadette de ses filles.

Des attouchements répétés

L’enfant accuse son père d’inceste, par attouchements sexuels répétés.

« Le samedi soir, quand sa mère dormait, vous lui touchiez la poitrine et la nénette sur le canapé du salon »

résume la présidente du tribunal, Isabelle Jubineau, en lisant l’audition de la fillette.

Entendue le 15 mai 2021, l’enfant raconte ces attouchements sexuels récurrents, toujours quand son père avait bu. Elle décrit aussi les violences.

La grande sœur témoigne avoir vu par le « trou de la serrure », ces agressions sur sa petite sœur, qui s’était confiée à elle.

Le père crie aux mensonges

A la barre, le père de famille continue à nier ce dont on l’accuse.

« Ce sont des mensonges ! » s’indigne-t-il.

Il minimise son attirance pour la boisson.

Je ne buvais pas tous les jours, je travaillais. Je prends l’apéro deux à trois fois par semaine, c’est tout, déclare le prévenu

Du pastis. Sauf que dans les auditions, les enfants racontent que le père est en réalité « complètement bourré » tous les soirs.

Les filles et votre ex-compagne vous décrivent comme quelqu’un de violent verbalement et physiquement, rétorque la présidente du tribunal, Isabelle Jubineau

L’ancien plombier chauffagiste a dû liquider récemment son entreprise et ne travaille plus depuis le printemps dernier.

Empêtré dans les problèmes financiers, le prévenu ne voit plus non plus ses deux filles depuis un an et demi. Elles sont placées chez une assistante familiale. Les correspondances lui sont également interdites.

La constance du témoignage de l’enfant

Maître Solène Hermouet, qui plaide pour l’intérêt de Karen* au nom de France victimes 85, insiste sur la constance du témoignage de la fillette.

Elle répète systématiquement les mêmes choses à trois personnes différentes, avec une grande précision : quand, où et comment ça s’est passé, « elle n’en rajoute pas » affirme Maître Solène Hermouet, avocate qui défend les intérêt de l’enfant.

Et le conseil de pointer les conséquences de ces agressions sur la jeune fille, « très marquée par ces faits », qui souffre de « réminiscences le soir en se couchant », de « cauchemars » et d’un profond mal-être.

« Les faits ont réellement existé. Et ce que Karen* souhaite aujourd’hui, c’est que son père soit déchu totalement de ses droit parentaux. Qu’il  ne puisse plus rien décider pour elle », demande Maître Solène Hermouet.

« Elle ne ment pas »

Le procureur de la République n’a aucun doute, il déclare :

Il y a des éléments extérieurs qui viennent attester que l’enfant ne ment pas.

L’audition crédible de la victime, l’audition de sa sœur qui a vu les faits, la « consommation d’alcool minimisée » du père.

Il requiert trois ans de prison dont 18 mois de sursis probatoire pendant deux ans, une peine non aménageable, « car on ne touche pas aux enfants ».

Il ajoute le retrait total de l’autorité parentale, ce que réclame la partie civile.

« Cela veut dire que je vais prendre 18 mois ferme pour des mensonges ?! » s’insurge le prévenu à la barre, sans rien ajouter pour sa défense.

Deux ans de prison avec sursis

Après délibération, le tribunal le condamne à deux ans d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans.

Il devra aussi se soigner et indemniser la victime.

Il a interdiction de contacter ses deux filles et l’autorité parentale lui est retirée sur sa plus jeune fille.

L’homme est également inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, le Fijais.

Il a dix jours pour faire appel de cette décision.

* Le prénom a été changé

Source(s):