À l’époque des faits, mais aujourd’hui encore, alors qu’il est âgé de 12 ans, Alexandre souffre de sérieux troubles psychotiques. En 2013, lorsqu’il est abusé pour la première fois par Patrick Fontaniol, il vit en foyer et ne rentre chez sa mère que les week-ends. Celle-ci, un peu dépassée par cet enfant difficile à gérer, ne voit aucun mal à ce que son voisin emmène Alexandre pêcher sur le Lot.
Pendant deux ans, le jeune garçon va subir, sans manifester. Il faudra que celui qui était dans le box des accusés mardi, embrasse sur la bouche une petite voisine et que celle-ci s’en ouvre immédiatement à ses parents, pour qu’Alexandre se confie enfin à sa mère. Démunie, elle rapporte les propos de son fils à l’éducateur et à l’infirmier psychiatrique.
Déjà condamné en Gironde
Alexandre n’est pas la première victime de Patrick Fontaniol. Le quinquagénaire a déjà été poursuivi à deux reprises et condamné à 14 et 10 ans de prison pour des viols, commis en Gironde. Mais, en raison de la concomitance des faits, et en vertu de la confusion des peines, il n’a effectué que dix ans de prison.
À Fumel néanmoins, tout le monde ignorait son passé judiciaire. Si l’accusé ne présente pas les caractéristiques du prédateur sexuel qui repère ses proies, il est en revanche incapable de maîtriser ses pulsions et de résister aux opportunités qui se présentent.
Une impardonnable faiblesse aux yeux de l’avocat général, Marie-Françoise d’Esparbès-Serny, qui a requis trente ans de prison.
À 16 heures, les jurés d’assises se retirent pour délibérer. Trois heures plus tard, le verdict tombe : vingt ans de réclusion criminelle et dix ans de suivi sociojudiciaire.
Une satisfaction pour Me Derisbourg et Annie Gourgue, la présidente de l’association La Mouette, désignée comme administrateur ad hoc d’Alexandre.