Loir-et-Cher | 12 ans de prison pour le tonton pédo accusé de viols sur 4 nièces

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« L’accusé ne pleure pas pour les victimes, mais pour lui-même »
Reconnu coupable de viols et d’agressions sexuelles sur quatre de ses nièces, Franck C., qui encourait 20 ans de réclusion, a été condamné à une peine de 12 ans

Après une première journée d’audience vendredi 24 mars, au cours de laquelle les victimes ont été entendues, la journée de lundi devait être celle qui pouvait permettre de savoir comment cette affaire a commencé.

Mais malgré les relances de la présidente Aude Cristau, qui a essayé d’aborder la question via plusieurs prismes, jamais Franck C. n’expliquera ce qui a pu engendrer le passage à l’acte, et les nombreuses réitérations.

Il indique entre deux sanglots:

« J’ai du mal à exprimer comment j’en suis arrivé à faire ça Ce week-end encore, j’ai réfléchi, mais je n’ai pas trouvé la réponse. J’aurais dû me dénoncer plus tôt. »

La grand-mère admet avoir surpris un acte

Éternel célibataire, il n’avait jamais été en couple avant 2012, mais assure qu’il n’avait « pas de frustration sexuelle » ; pas non plus de penchants pédophiles ou une attirance pour la pornographie.

La mère de l’accusé, chez qui les viols et agressions avaient lieu quand les jeunes filles venaient pendant les vacances scolaires, a elle aussi été entendue.

Très affaiblie, elle a tout de même reconnu avoir surpris son fils avec l’une des nièces, ce qu’elle avait nié lors de la procédure, sans se souvenir précisément:

« Je ne savais pas quoi dire, ni comment faire. »

Elle ne se souvient pas en revanche d’avoir insulté la jeune fille.

« On leur a volé l’innocence de l’enfance »

Les avocates des deux parties civiles ont insisté sur leur courage, malgré un traumatisme qu’elles porteront toute leur vie.

Me Fabienne Aubry, avocate de la jeune femme de 20 ans qui a été la première à dénoncer les faits, évoque:

« Le poids qu’elle portait sur ses épaules quand elle est arrivée aux portes de la gendarmerie et qu’elle s’apprêtait à briser le silence »

Selon elle, le fait que l’accusé ne s’explique pas est « la façon la plus supportable de faire face à ses actes ».

Me Julie Delourmel, l’avocate de la jeune femme de 25 ans, abonde dans le même sens, arguant que:

« L’accusé ne pleure pas pour les victimes, mais pour lui-même »

« On leur a volé l’innocence de l’enfance, Franck C. était parfaitement conscient qu’il commettait un crime ».

Les réquisitions de l’avocat général suivies

Même s’il considère que le risque de réitération des faits est « limité » et que les remords exprimés sont « sincères », l’avocat général Jean Demattéis relève que:

« L’accusé  ne s’est pas arrêté de lui-même, ce sont les nièces qui ont révélé les faits »

Il requiert 12 ans de réclusion ainsi qu’un suivi sociojudiciaire.

Une peine qui n’est « pas juste » selon l’avocate de la défense, Me Sandrine Audeval:

« Il ne s’agit pas de minimiser ses gestes, mais de considérer que ses regrets sont sincères, il sait qu’il a détruit des enfants »

Pas un regard pour ses victimes

En toute fin d’audience, Franck C. a eu la parole en dernier mais là encore, il n’a pas pu aller bien loin dans ses explications.

Alors qu’il a passé les deux journées de son procès de profil par rapport au banc des parties civiles, le regard vers le bas, il commence à dire :

« Je voudrais bien arriver à les regarder… »

Dans la salle, l’une des nièces ayant subi un viol mais qui ne s’est pas constituée partie civile, lui lance :

« Mais retourne-toi ! »

Sans succès.

Les jurés ont donc suivi les réquisitions.

Le condamné devra en outre verser 16.000 € de dommages et intérêts à l’une de ses nièces, 20.000 € à l’autre, ainsi que 3.000 € à chacune pour les frais d’avocat.

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