Montbert| Les parents qui frappaient leurs trois filles conservent leur autorité parentale

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Pédocriminel En liberté

Les sœurs vivaient au milieu des détritus
Un couple de Montbert jusqu’alors inconnu de la justice a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes pour des volences sur leurs trois filles mineures.

Les claques étaient données facilement dans cette maison de Montbert.

La femme de 36 ans avait par exemple donné un coup de cravache à sa fille aînée de 12 ans et passionnée comme elle d’équitation, pour l’inciter à « ranger sa chambre ». Elle lui avait aussi mis du « gros » ruban adhésif « en croix » sur la bouche pour la faire taire. Mais ce n’est arrivé « qu’une fois », un jour où elle était « à bout » a-t-elle minimisé à la barre.

L’enquête de la gendarmerie était en fait partie de « confidences » faites par les enfants au centre médico-psychologique de Gorges et d’un « signalement du milieu scolaire » en 2021. Elle avait permis de découvrir un lieu de vie « totalement inadapté » au bon développement des trois fillettes, a résumé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.

“Un amoncellement de vêtements se trouvait dans chacune des pièces. La salle de bains était dans un état d’encombrement totalement ubuesque : on ne pouvait pas accéder au lavabo ni à la baignoire.” La magistrate.

Le plan de travail de la cuisine et la table du salon étaient eux « jonchés de détritus ».

Suite à ces révélations, les trois fillettes avaient été placées auprès des services de l‘Aide sociale à l’enfance et les gendarmes avaient entendu leurs enseignantes. Il était ainsi apparu que la cadette, âgée aujourd’hui de 9 ans, était par exemple arrivée « en pleurs » un matin à l’école après avoir reçu « deux gifles assez violentes » de sa mère.

Les membres de l’équipe enseignante avaient aussi répété que les fillettes étaient habillées de vêtements « sales », « malodorants » ou « inadaptés à la saison » : elles n’avaient par exemple :

« Pas de manteau ni de chaussettes en hiver ».

Leurs têtes étaient « littéralement infestées de poux », a dit la présidente du tribunal, en dépit des rappels faits à leurs parents.

« Elles étaient tellement gênées que c’était compliqué pour elles de suivre les cours tant elles se grattaient la tête », a détaillé la juge.

« Tout le monde les décrit pourtant comme de très bonnes élèves, exemplaires et extrêmement sages. »

Les devoirs à la maison n’étaient pourtant « pas faits », leurs cartables revenaient « vides » en classe et les carnets « pas signés ».

La benjamine, âgée elle de 6 ans, avait fini par dire à une animatrice périscolaire que son père lui avait mis « la pointe d’un couteau sur la tempe » et que c’était sa sœur cadette qui lui avait mis un pansement…

Placé en garde à vue en juin 2022, le père de famille de 37 ans avait reconnu avoir « un tempérament impulsif » et pouvoir « crier facilement ».

Leur sœur aînée, qui souffre d’une maladie rare, comme son père, avait elle avoué n’avoir droit qu’à « une douche par semaine ». Son oncle maternel fait d’ailleurs actuellement l’objet d’une enquête pour « agression sexuelle » à son encontre.

Une amie du couple, amenée parfois à garder les fillettes, avait aussi été interrogée par les gendarmes : elle avait alors évoqué « des tensions au sein du couple », avec une femme « pas épaulée » par un compagnon « qui ne fait pas grand chose ».

“Je ne prendrai jamais de douche chez eux, et je n’irai jamais dans leurs toilettes tellement c’est sale.” Une amie.

Au cours de l’enquête, le couple avait globalement incriminé leur nourrice « totalement défaillante » : elle a été « congédiée » depuis, a précisé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.

Le père de famille avait par ailleurs dit avoir « fait une réflexion » à sa compagne sur les trous des vêtements de leurs filles, mais elle lui avait répondu que c’était « à la mode »… Depuis le placement de leurs enfants auprès des services sociaux, ces parents ont néanmoins « fait place nette » dans leur maison et ont « trié » les vêtements.

Ils ont finalement écopé de dix mois de prison avec sursis probatoire : pendant deux ans, ces deux ouvriers agricoles auront obligation de continuer à travailler et de suivre des soins psychiatriques. Ils devront aussi indemniser leurs filles, mais leur autorité parentale ne leur pas été retirée. Le jugement a été frappé d’exécution provisoire, ce qui signifie qu’il s’applique dès à présent, même si les prévenus en faisaient appel.

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