Digosville | Plus de 6 000 fichiers pédopornographiques et pas un jour de prison

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Pédocriminel En liberté

L’homme prétend que ses recherches” étaient destinées à comprendre l’inceste subi par son fils…
Le tribunal de Cherbourg (Manche) a récemment condamné un homme, âgé de 72 ans, pour avoir détenu plus de 6 000 fichiers pédopornographiques dans son matériel informatique.

Un habitant de La Baule comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire le 25 octobre 2022 pour détention d’images pédopornographiques

Le 20 octobre 2022, à la suite d’une enquête internationale de lutte contre la pédocriminalité, l’Office central français est averti que des téléchargements se font sur le territoire national, et qu’un suspect est identifié près de Cherbourg (Manche), que l’on appellera Jacques, demeurant à Digosville.

L’homme, 72 ans, est retraité, marié depuis 42 ans et père de deux enfants.

Les policiers cherbourgeois se rendent alors à Digosville pour l’interpeller, le placer en garde à vue et confisquer son matériel informatique (17 supports, ordinateurs, clés USB, téléphones portables, disque dur) pour l’analyser.

Au domicile, l’épouse de Jacques a reconnu que son mari passait beaucoup de temps sur son ordinateur, sans savoir quels étaient les sujets de cette addiction. Mais la cellule familiale avait déjà été marquée par une dérive incestueuse, qui peut être qualifiée d’intergénérationnelle puisque le fils du couple est actuellement en prison pour le viol d’une nièce, mineure (une petite-fille du couple), et que lui-même, tout jeune, avait été victime d’un membre du cercle familial.

Lors du procès qui s’est tenu à Cherbourg, Jacques a voulu justifier ses « recherches » pour tenter de comprendre ce que son fils avait subi. Mais était-ce audible ?

« Foutaises ! s’exclame le procureur. Un pédophile qui mène son enquête sur le réseau, vous n’allez pas nous faire croire que ça n’est pas sexuel ? »

Dans son matériel informatique, les policiers ont trouvé plus de 6 000 fichiers, dont 1 667 mis en partage, photos et vidéos insoutenables de jeunes garçons, de 7 à 9 ans, abusés par des adultes ou de grands adolescents, voire même une scène de zoophilie.

« Il faut que vous ayez une véritable attirance pour avoir accumulé autant de fichiers et passer autant de temps à en visionner tous les jours », adresse le président à Jacques, qui n’a pas pu nier que les mots-clés dans son moteur de recherche se plaçaient tous au-dessous de la ceinture.

Difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de cet homme qui refuse de reconnaître l’attirance obsessionnelle qu’il a pour les corps de jeunes garçons, petits, prépubères et même jeunes adultes. Mais l’odieux n’en est pas exclu.

« Que pensez-vous de ces scènes où l’on voit un enfant abusé par un adulte ? », lui demande le président.

« Je n’ai pas d’avis là-dessus », répond le prévenu.

Et après un silence :

« Il doit faire ça pour de l’argent, il est dans un pays pauvre. »

Le procureur reconnaît :

« Les propos du prévenu sont vraiment inquiétants. Mais il faut prendre ses distances par rapport à sa propre révulsion. »

Parce qu’il faut juger sereinement et objectivement sur le droit.

« La culpabilité de Jacques est parfaitement établie, et le choix de la peine doit tenir compte de la gravité des faits, de la nécessité pour lui de faire le travail sur lui-même qu’il n’a pas fait et dissiper le prétexte de son fils à comprendre, ce rideau de fumée qu’il se crée pour dissimuler à ses yeux la gravité de ses actes. »

Il a donc requis contre Jacques de la prison ferme et un suivi.

L’homme a finalement été condamné à une peine de 18 mois de prison, dont 10 avec un sursis probatoire pendant 2 ans. Les 8 mois de prison ferme, il les fera sous contrôle électronique à domicile. Il est également condamné à une amende de 500 euros et interdit de tout contact avec des mineurs pendant 12 mois.

Son nom est inscrit d’emblée au fichier des délinquants sexuels, le Fijais. Les scellés, c’est-à-dire le matériel informatique et les fichiers de son activité pédopornographique, sont confisqués, à l’exception des photos et vidéos qui concernent la vie familiale.

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