Lillebonne | Soupçonné de viol sur mineures, déjà condamné pour corruption de mineures

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Un jeune homme soupçonné d’avoir violé deux adolescentes, incarcéré
photo d'une femme agressée plaquée au sol maintenue et molestée
Accusé de viols sur deux jeunes filles âgées de 14 ans, un Lillebonnais « immature » mais âgé de 21 ans, au profil bien différent des habituels agresseurs sexuels, conteste les faits. Pour autant, il se montre très peu enclin à s’expliquer.

« Vous vous appelez Kévin* ? », lui demande le président de la chambre de l’instruction de Rouen, mercredi 13 avril 2022. « Ouais », répond sur un ton (trop) détaché ce jeune homme dans le box des accusés.

Un accusé qui présente, de par son âge (21 ans seulement) et son physique, un profil très éloigné des habituels violeurs et autres pédophiles libidineux beaucoup plus âgés.

Presque une allure de surfeur, cheveux blonds mi-longs, grand et élancé, barbe qui peine encore à faire de lui un homme, Kévin est incarcéré depuis le 1er avril 2022 suite à deux plaintes pour le viol d’adolescentes âgées de 14 ans. L’enquête se poursuit.

Le 20 janvier 2022, la mère de l’une d’elles dépose plainte pour détournement de mineure. Sa fille, qui avait fait le mur soi-disant pour consoler une amie au bord du suicide, a finalement reconnu être sortie nuitamment pour aller conter fleurette avec Kévin. Mais le rendez-vous, qui faisait suite à une amourette commencée à l’été 2021, aurait pris un autre tournant.

« Pression et chantage »

L’adolescente assure avoir été violée dans un hall d’immeuble à Lillebonne – pas d’ADN mais un hymen déchiré. Ce qu’il conteste devant les enquêteurs, mais sans s’épancher…

Parole contre parole à ce stade mais des précédents ont amené le juge des libertés et de la détention (JLD) à l’incarcérer. L’ado, qui avait reçu, via Snapchat, une photo du sexe en érection du jeune homme, assure qu’il l’aurait forcé à sortir ; qu’il exerçait des pressions et du chantage pour l’amener à avoir des relations sexuelles.

Déjà condamné pour corruption de mineures

La balance de la justice n’a pas penché pour cette seule raison : à l’issue de son procès en comparution sur reconnaissance préalable de la culpabilité, Kévin a été condamné en 2019 à dix mois de prison avec sursis pour corruption de mineures. Des gamines âgées de 12 ans à qui, là encore, décidément, il avait envoyé des clichés de son phallus tendu.

Enfin, une première plainte pour viol sur une autre adolescente de Lillebonne, a fini de convaincre le JLD d’embastiller Kévin en attendant son prochain procès, théoriquement devant une cour criminelle.

Ce sont les enquêteurs qui ont fait le rapprochement entre ces deux affaires.
« Attrait pour les jeunes filles »

Le psychiatre qui l’a rencontré en détention parle d’une « immaturité majeure et d’un attrait pédophile pour les jeunes filles ». L’accusé reconnaît effectivement apprécier leur compagnie mais dénie tout viol.

Une autre expertise apportera un second éclairage sur ce dossier où la drague appuyée sur les réseaux sociaux, théâtre de toutes les libertés, met en scène des adolescentes et un jeune majeur. Une frontière ténue et désormais particulièrement répréhensible depuis la loi Schiappa.
« Pas le profil d’un pédophile »

« Sept mois d’enquête et c’est maintenant qu’il y aurait une impérieuse nécessité de le placer en détention ?, s’étonne Me Élisa Haussetête. Mon client à 21 ans et n’a pas le profil d’un pédophile de 40 ans. En outre, il conteste les rapports sexuels », appuie l’avocate havraise.

« La procédure n’a pas tardé, les faits sont récents et l’une des victimes montre un trouble de stress post-traumatique, charge de son côté l’avocate générale. On est passé de la corruption de mineurs au viol. Il nie les faits malgré les éléments gynécologiques probants mais ne s’explique pas. Et il a refusé la confrontation avec les victimes », n’omet pas de préciser Claude Ruard.

Laquelle obtient de la cour d’appel le maintien en détention préventive de Kévin.

* Prénom d’emprunt.

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