Les Avenières-Veyrins-Thuellin | Un homme accusé d’agression sexuelle sur sa belle-fille de 16 ans

« Montre-moi tes seins et je te prêterai mon téléphone portable »

À l’audience, l’avocate de la partie civile a sollicité au moins 3 000 euros de dommages et intérêts pour la victime : « Elle ne veut plus jamais être confrontée à Monsieur ». Archives photo Le DL /Jean-Francois SOUCHET

 Alors qu’elle avait 16 ans, le compagnon de sa mère l’aurait agressée sexuellement. Déjà condamné pour des faits similaires par le passé, l’homme était jugé par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu ce jeudi 21 mars.

« Des seins, ça va, j’en vois tous les jours lorsque je prends ma douche avec ma femme ».

Le prévenu a nié une partie des faits qui lui étaient reprochés, ce jeudi 21 mars, au tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu.

Inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (le Fijaisv), il n’avait pas déclaré son changement d’adresse aux autorités. « Un oubli » d’après lui. Mais en juillet 2018, aux Avenières-Veyrins-Thuellin, la fille de sa compagne a porté plainte contre lui pour agression sexuelle.

Alors qu’elle avait 16 ans, et au cours de la même journée, le prévenu aurait en effet eu un comportement plus qu’inapproprié envers elle à plusieurs reprises. Elle avait été privée de téléphone portable par sa mère et son beau-père lui aurait ainsi proposé de lui prêter le sien si elle lui montrait sa poitrine. Avant, un peu plus tard, de lui caresser les fesses et les cuisses, puis d’improviser un strip-tease durant lequel il aurait baissé son pantalon, s’exhibant en caleçon dans le salon.

« Tout est faux, cela ne correspond à rien, rétorque le prévenu, venu à l’audience sans avocat. Il n’y a eu aucun geste ambigu. Elle s’est servie de tout ça pour repartir chez son père, car là-bas, elle a la belle vie, elle peut sortir tous les week-ends. Je lui en veux un petit peu. »

« Pourtant, votre compagne dit que vous avez reconnu pour le téléphone portable et que vous vous êtes excusé, après une dispute »,

relève, étonné, le président du tribunal.

« Oui, c’est vrai que je voulais lui prêter mon portable, mais c’est tout. De toute façon, vu comment elle était habillée, je n’avais pas besoin de lui demander pour voir ses seins »,

répond l’homme, âgé de 40 ans, déjà condamné pour agression sexuelle sur sa nièce il y a plusieurs années.

« Il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, souffle la procureure Dietlind Baudoin. Il nie toujours l’évidence. Selon lui, c’est elle qui provoque. Sauf que la victime est constante dans ses déclarations, elle voulait même protéger sa mère, ne voulait pas déposer plainte, il a fallu lui tirer les vers du nez. Nous avons ici un fonctionnement familial qui est erratique, on a éloigné une victime de sa mère car le loup est dans la bergerie ».

Et de requérir une peine de deux ans de prison, dont un an ferme, avec mise à l’épreuve pendant trois ans, obligation de soins et obligation d’indemniser la victime.

Le jugement a été mis en délibéré au 6 mai.

Source : ledauphine

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