Landerneau | Un pédocriminel s’en est pris à sa fille et à son jeune voisin

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Pédocriminel En liberté

L’homme a nié l’absence de consentement de l’ado, le viol a donc été requalifié en atteinte sexuelle
photo d'une adolescente tendant la main pour échapper a l'agression
Un ex-délégué syndical a fait appel de sa condamnation pour l’agression sexuelle et l’atteinte sexuelle qu’il avait fait subir à sa fille et à son voisin de 14 ans à Landerneau.

Un ancien délégué syndical de 57 ans a fait appel mardi 29 mars 2022 de sa condamnation pour « l’agression sexuelle » et « l’atteinte sexuelle » qu’il avait fait subir, en 2014 à Landerneau, à sa fille à peine majeure et à son voisin de 14 ans.

Il avait en effet été condamné en première instance à deux ans de prison ferme et un autre avec sursis par le tribunal correctionnel de Brest en janvier 2019.

C’est la fille de ce soudeur qui avait dénoncé sa première « agression sexuelle », commise le 6 avril 2014 alors qu’elle était « partie s’allonger » dans sa chambre : son père « alcoolique » était venu la rejoindre en « sortant de la douche, nu » et s’était « couché » auprès d’elle, mettant « la main dans sa culotte » afin d’effectuer « des mouvements entre ses fesses ».

La jeune fille, à peine majeure, s’était alors « réveillée » et s’était « réfugiée chez la voisine ». Celle-ci était donc « descendue voir » son voisin : il lui aurait alors « ouvert la porte nu » et lui avait dit que « cela ne se reproduirait plus ».

Devant les enquêteurs, le mis en cause avait dit avoir simplement mis « une main sur la hanche ou l’épaule » de sa fille « pour la réveiller ». Celle-ci n’avait « pas totalement inventé », avait-il admis, mais elle avait juste « déformé » et « amplifié la scène ».

Mais, six semaines après cette agression, le 19 mai 2014, le prévenu avait « confié » à sa fille avoir eu « un rapport sexuel avec le voisin » de 14 ans : la fille s’était donc rendue avec celui-ci pour déposer plainte deux jours plus tard.

L’adolescent avait indiqué aux gendarmes avoir « accepté l’invitation de l’homme pour discuter » : celui-ci l’avait alors « reçu en sous-vêtements » et l’avait « caressé et embrassé sur la bouche ». Il s’était « senti paralysé au point de ne rien pouvoir dire » de peur qu’il le « frappe » ou qu’il « dise à sa mère qu’il était homosexuel », a résumé le président de la cour d’appel.

L’enquête avait initialement été orientée en « viol » puisque la « relation sexuelle » avait bien été « reconnue » par le prévenu.

Ce dernier avait toutefois nié « l’absence de consentement » de l’adolescent : c’est donc une « atteinte sexuelle » qui a finalement été retenue.

Pour ce délit, « la question qui se pose c’est la connaissance de l’âge », a donc résumé ce mardi 29 mars 2022 devant la cour d’appel de Rennes l’avocat général. L’accusé soutient lui toujours qu’il « ne savait pas » que son jeune voisin avait 14 ans.

Reste qu’un enregistrement produit par sa fille – dans lequel « elle essaie de le coincer », selon les mots de l’avocat du prévenu, Me David Rajjou – avait permis d’établir qu’il avait dit, le 20 mai 2014, « bah ouais il était pas consentant ».

« À la fin de la conversation, on entend « Je pensais qu’il avait 17-18 ans » », a toutefois contesté l’avocat du soudeur. Mais « mon assesseur me fait remarquer que sur les photos, on voit qu’il est très jeune », a pour sa part noté le président.

« Plus il s’exprime sur ce qui s’est passé [avec sa fille], plus on sent que quelque chose d’extrêmement glauque s’est passé », a commenté pour sa part l’avocat général.

Le magistrat a aussi fait remarquer, à propos de l’atteinte sexuelle, que le jeune avait toujours soutenu que son voisin « savait parfaitement » quel âge il avait à l’époque.

Le psychiatre qui avait examiné le prévenu avait en tous cas noté que l’homme – qui a déjà été condamné à trois reprises, dont deux pour des conduites en état d’ivresse – n’éprouvait :

« Aucun sentiment de culpabilité ».

Le représentant du ministère public a finalement estimé que « le sursis probatoire est nécessaire, à l’évidence », mais il a choisi de laisser la cour « apprécier » la hauteur de la peine de prison ferme. Me David Rajjou a pour sa part sollicité « une peine qui lui permette un aménagement ».

La chambre des appels correctionnels de la cour d’appel de Rennes rendra son arrêt à la mi-mai 2022.

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