La Gacilly | Des parents mis en examen après avoir affamé leur bébé décédé

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Les services sociaux étaient intervenus en novembre 2020 au domicile du couple
Illustration | Image IStock: La Gacilly
Le père, qui exerçait une emprise psychologique sur la mère, a été mis en examen pour violences ayant entraîné la mort et a été placé en détention provisoire
  • Un couple de parents a été mis en examen le 17 avril après la mort de leur fillette âgée d’un an et demi à La Gacilly (Morbihan). Le père est soupçonné de violences ayant entraîné la mort.
  • La fillette et sa sœur aînée étaient affamées et dénutries. Les services sociaux étaient intervenus au domicile du couple en novembre 2020, constatant les carences des enfants.
  • La question du maintien au domicile des deux enfants se pose, alors que les parents viennent d’être condamnés pour des faits de privation de soins.

La sanction est malheureusement tombée trop tard.

Jeudi 2 juin, un couple de parents résidant à la Gacilly (Morbihan) s’est vu retirer l’autorité parentale après avoir été reconnu coupable de privation de soins et d’aliments sur ses deux enfants. Une décision qui aura été trop tardive et n’aura pas permis de sauver leur plus jeune fille.

Âgée d’un an et demi, la cadette est décédée en avril. Ses parents ont tous les deux été mis en examen.

Si les circonstances du drame demeurent floues, le parquet de Lorient a confirmé que le père était poursuivi « du chef criminel de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans par ascendant », a appris 20 Minutes auprès du procureur Stéphane Kellenberger.

Le père, un kinésiologue installé dans la petite commune, est également poursuivi pour privation de soins.

Il a été placé en détention provisoire le 17 avril par le juge des libertés et de la détention.

La mère de la fillette a également été mise en examen pour privation de soins. Elle a été placée sous contrôle judiciaire.

Une information judiciaire a été ouverte au sein du pôle criminel de Lorient.

Le père accuse la mère de « vampiriser » l’enfant

On ignore pour l’heure les circonstances du décès de l’enfant.

Ce que l’on sait, c’est que la fillette était affamée. Depuis sa naissance fin 2020, l’enfant était dénutrie, tout comme sa sœur, aujourd’hui âgée d’un peu plus de 6 ans.

Jeudi, le tribunal correctionnel de Vannes a condamné le père à une peine de vingt-quatre mois de prison ferme, la mère, à quinze mois avec sursis pour des faits de privation de soins.

D’après Ouest-France, les services sociaux étaient intervenus en novembre 2020 au domicile du couple, constatant la maigreur des deux fillettes et un état de santé « extrêmement préoccupant ».

Le quotidien évoque « l’emprise psychologique » du père sur la mère.

Lors de l’audience, ce dernier a d’ailleurs accusé sa compagne de « vampiriser l’énergie de cette enfant » par l’allaitement. Le retrait de l’autorité parentale a finalement été prononcé. Trop tard.

Quel suivi des services sociaux ?

Au-delà des maltraitances infligées par les parents, la question du suivi social et judiciaire de la famille interroge.

Comment une enfant a-t-elle pu être maintenue à son domicile alors que plusieurs alertes ont été émises depuis sa naissance il y a un an et demi ?

Dans les rangs de l’aide sociale à l’enfance, c’est le silence qui prédomine. La famille était pourtant suivie par les services sociaux du département du Morbihan. Contactés, ces derniers « ne souhaitent pas s’exprimer tant qu’une procédure est en cours ».

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