Isle-Jourdain | Un récidiviste agresse une ado en pleine rue et part en prison pour 2 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 16/03/2023
- 00:27
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La procureure interroge:
« On est obligé de se poser la question : que se serait-il passé si cette dame ne s’était pas arrêtée ? »
Cette « dame » a stoppé le 13 janvier dernier l’agression d’une jeune fille de 16 ans dans les rues de l’Isle-Jourdain.
Alors qu’elle travaille à la bibliothèque ce 13 janvier après-midi, la jeune Mélanie*, lycéenne en classe de terminale qui rêve de devenir médecin, prend une pause pour aller acheter un goûter.
Chemin faisant, elle croise la route d’un homme qui lui fait une drôle d’impression.
Capuche grise, barbe mal rasé, grand et mince au guidon d’un vélo en mauvais état.
Elle retourne travailler à la bibliothèque avant de partir en direction de la salle où elle pratique l’escalade tous les vendredis.
Il est 18 h 15.
Un jeune homme la dépasse à vélo, celui aperçu plus tôt dans l’après-midi.
Il se gare et semble attendre quelque chose ou quelqu’un.
Puis il lui emboîte le pas.
La jeune fille est sur ses gardes, elle guette l’ombre derrière elle et s’apprête à prendre son téléphone « pour appeler quelqu’un », histoire de se donner une contenance.
Elle n’en aura pas le temps.
L’individu l’interpelle, elle se retourne, il la pousse violemment et la roue de coups de pied une fois à terre.
Elle hurle et tente de se défendre avec ses jambes.
Le grand gaillard d’1m85 qui la surplombe lui intime:
« Maintenant, tu vas me suivre ! »
Cette rue habituellement passante est déserte et plongée dans le noir.
Ce n’est que l’arrivée d’une femme en voiture et qui aperçoit la scène qui va mettre en fuite l’agresseur.
Elle fait monter la lycéenne et l’accompagne à la gendarmerie, où elle pourra raconter cette agression aux militaires.
Profil inquiétant
La description de l’agresseur interpelle les gendarmes.
Quelques jours plus tôt, un jeune SDF était venu se renseigner sur un hébergement d’urgence.
Ils retrouvent sa trace rapidement et il est interpellé.
La victime l’identifie lors d’un tapissage.
Placé en garde à vue, il nie les faits à plusieurs reprises, avant de les reconnaître du bout des lèvres lors de sa troisième audition.
Le tribunal n’aura guère plus de succès que les enquêteurs.
« Qu’avez-vous à dire sur ces accusations ?
– Rien, je ne veux pas répondre »
« Vous avez des souvenirs ?
– Non »
« Si je vous pose des questions, vous allez répondre ?
– Non »
« Sur cette consommation de champignons hallucinogènes que vous évoquez auprès des gendarmes pour expliquer votre amnésie, vous avez quelque chose à dire ?
– Non. »
L’échange n’ira pas beaucoup plus loin…
Si ce n’est qu’il demande à être interné.
D’ailleurs, devant l’expert psychiatrique, il parle de sa dangerosité, pour lui et pour les autres.
La procureure, qui se demande jusqu’où l’agression aurait pu aller sans l’arrivée du témoin, s’inquiète:
« Ce sont des faits qui s’inscrivent dans une démarche de prédation particulièrement inquiétante »
Le profil du jeune prévenu a tout d’inquiétant.
Il venait de sortir 4 jours plus tôt de prison où il purgeait une peine pour agression sexuelle en récidive.
Me Marie Gomes insiste pour la défense.
Il n’a jamais reconnu les faits, si ce n’est sans conviction après trois interminables gardes à vue.
Elle l’a reconnu ?
La belle affaire, il faisait nuit, des grands types minces avec une barbe, ça court les rues…
Le tribunal a suivi le parquet et condamné le prévenu à 2 ans de prison ferme et 5 ans d’interdiction de paraître dans le Gers.
Le jeune homme est reparti en détention sous bonne escorte.
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