
Internet | Voici comment protéger ses enfants des trop nombreux prédateurs d’Internet
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 05/03/2025
- 20:48
Catégories :
Mots clés :

Un constat effroyable, conforté par les témoignages de plusieurs spécialistes de la question.
« Les pédocriminels fréquentent évidemment les endroits où l’on trouve des enfants, sur la Toile ou dans la vie réelle », analyse l’un d’eux.
Quand les abords des jardins publics et des écoles étaient leur terrain de chasse favori des années en arrière, ils se sont adaptés aux évolutions de la société et privilégient la discrétion du numérique, comme le démontre régulièrement l’actualité.
Fin 2024, Actu Bordeaux relatait par exemple l’histoire d’un pédophile « multirécidiviste » soupçonné d’avoir encore tenté d’approcher de jeunes enfants via le très populaire jeu vidéo Fortnite.
Alors comment protéger ses enfants de tous ces prédateurs qui rôdent sur la Toile ?
Acteurs de la prévention auprès des jeunes, mais aussi de la traque en ligne de ces individus nous ont répondu.
Voici leurs conseils aux parents.
1 – Dialoguer. Pour nos interlocuteurs, c’est la clé de voûte de la question. « Il faut leur décrire une situation anormale, leur donner des repères pour qu’ils puissent alerter les adultes à bon escient », affirme Samuel Comblez, secrétaire général adjoint de l’association e-Enfance et directeur du 3018, numéro dédié aux jeunes victimes de cyberharcèlement.
2 – S’intéresser à ce que fait son enfant. Une autre base, selon ce même spécialiste. « Être parent, c’est s’intéresser aux activités amicales, sportives et amoureuses de son enfant. Dans la vraie vie, on vérifie ses fréquentations, c’est assez naturel de le faire aussi sur Internet. »
3 – Responsabiliser. « Quand on donne un téléphone à un enfant, ce n’est pas une nounou numérique, ça peut être une arme, souligne Neila, chasseuse de pédophiles lyonnaise, membre de la Team Moore. On ne lui confierait pas un vélo sans lui transmettre les bases du code de la route. Sur Internet, c’est pareil et comme dans la rue, il faut lui apprendre à ne pas parler aux inconnus. » Samuel Comblez suggère aussi de « vérifier les outils de modération » des sites que l’enfant sera amené à fréquenter et lui apprendre à s’en servir.
4 – Le contrôle parental. Nos différents interlocuteurs conseillent également d’utiliser un contrôle parental. Proposé par défaut sur iPhone et via Google Play sur Android, il permet de filtrer des catégories de contenus, de restreindre l’utilisation de certaines applications, limiter le temps d’écran ou encore les horaires d’utilisation.
5 – Donner des consignes claires et surveiller. « Fixer des limites, autoriser certains sites, certaines applications, l’autoriser à jouer mais hors ligne, lui expliquer aussi qu’à partir de tel âge, il aura le droit à plus. Après il faut lui faire confiance, tout en gardant un œil sur son activité », détaille Samuel Comblez.
6 – Transmettre les bonnes pratiques et se les appliquer. « Il ne faut jamais partager des photos de son enfant en public », insiste Mérogis, chasseur de pédophiles et administrateur du compte X AlertesPedo. Ces clichés, fièrement exhibés sur les réseaux sociaux, peuvent en effet servir de support aux fantasmes des pédocriminels.
Il préconise également de « privilégier » des jeux n’offrant pas la possibilité d’interagir avec les autres utilisateurs pour éviter toute mauvaise rencontre virtuelle, mais également de mettre en contact son enfant « le plus tard possible » avec les écrans.
« Il faut éviter de donner son nom, son prénom, son âge, sa ville à un inconnu », abonde Anays Pesnol, animatrice auprès d’adolescents à Andrésy (Yvelines) et membre du dispositif de prévention Promeneurs du Net.
Elle déconseille même aux jeunes de « montrer leur visage » sur Internet.
Une simple « capture d’écran » peut en effet être utilisée pour harceler, faire chanter ou même identifier, par le biais de la reconnaissance faciale.
Cette spécialiste des bonnes pratiques numériques estime également que l’utilisation de chats ou de certaines messageries comme Snapchat doit être proscrite pour les plus jeunes.
« Il faut sensibiliser sur le fait que derrière le pseudo d’un enfant de 8 ans peut se cacher un adulte de cinq fois cet âge », indique encore Samuel Comblez.
Dans cet esprit, aucune rencontre ne doit être envisagée avec un interlocuteur virtuel, prévient le cadre d’e-Enfance :
« On doit lui apprendre à faire appel à ses émotions. S’il est mal à l’aise vis-à-vis de quelqu’un ou d’une situation, il doit en parler à l’adulte. »
Source(s):