Affaire Villefontaine | Instituteur soupçonné de viol.Déjà condamné, comment a-t-il pu travailler dans une école ?

Instituteur soupçonné de viol : déjà condamné, comment a-t-il pu travailler dans une école ?

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Les parents de 14 élèves ont signalé de nouveaux faits potentiels aux enquêteurs.

FAIT DIVERS – Dans l’Isère, un directeur d’école enseignant en classe de CP est en garde à vue depuis lundi matin. Il est soupçonné de viol sur au moins deux de ses élèves. L’homme avait déjà été condamné en 2008 pour possession de fichiers pédopornographiques.

Comment un homme, déjà condamné pour possession d’images pédopornographiques, a-t-il pu devenir directeur d’une école primaire ? C’est la question à laquelle va devoir répondre l’enquête administrative, diligentée conjointement par les ministères de l’Education nationale et de la Justice ce mardi matin. L’institution est en effet confrontée à un cas particulièrement grave : le directeur d’une école de Villefontaine, dans l’Isère, instituteur en CP, est accusé par au moins deux de ses élèves de viol. Il leur aurait imposé des fellations, les yeux bandés, sous prétexte “d’ateliers du goût”.

Cet enseignant de 45 ans a intégré l’Education nationale en 2001, dans l’académie voisine du Rhône. C’est là-bas qu’en juin 2008, il a été condamné pour recel d’images pédopornographiques à six mois de prison avec sursis et à une obligation de soins. Mais le juge n’a pas assorti sa condamnation d’une interdiction d’exercer auprès des enfants ; aux yeux de la loi, l’homme avait donc toujours le droit de travailler dans une école.

“Aucune mention d’une condamnation” dans son dossier

Quelques mois plus tard, à la rentrée 2008, l’enseignant arrive dans l’Isère. Selon l’inspectrice d’Académie, Mireille Fis, il ne figure alors dans son dossier “aucune mention d’une condamnation” précédente. Mais l’Académie n’indique pas si elle a demandé à consulter le dossier judiciaire de l’enseignant. Si celui-ci est obligatoirement demandé à tous les personnels de l’Education nationale au moment de leur embauche, “au gré des mutations, il est extrêmement rare qu’on nous demande de le ressortir”, précise un directeur d’école à metronews.

L’inspectrice d’académie indique par ailleurs ignorer si le directeur était recensé au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Les académies peuvent pourtant demander l’accès à ce fichier, à l’arrivée d’un nouvel enseignant. Mais ce n’est pas automatique. “Nous avons 2000 enseignants qui demandent à bouger chaque année”, indique Dominique Fis.

Le suspect, qui nie les faits en garde à vue, n’exerce pas tout de suite en Isère : il se met en congés “pour raisons personnelles” jusqu’à la rentrée 2011. A cette date, il intègre une école de Villefontaine. S’il change d’établissement à deux reprises, il reçoit en 2014 la visite d’un inspecteur qui le note “très bien”, précise Dominique Fis. En septembre 2014, il est à nouveau muté dans une école de la commune, dans le groupe scolaire du Mat de la Raz, où il obtient le poste de directeur. C’est là que, quelques mois plus tard, les faits, particulièrement sordides, auraient eu lieu.

Source: http://www.metronews.fr/

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