Argentan | Il agresse sexuellement deux fillettes

Pendant cinq ans, une fillette, puis sa sœur, ont été agressées par le compagnon de leur grand-mère. Il a été condamnée mardi à 48 mois d’emprisonnement dont 30 avec sursis.

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Fin décembre 2012, une enfant se confie à sa mère. Née en 2000, elle confie qu’elle a subi des attouchements.

Les faits qui se sont déroulés à Fel, commune nouvelle de Gouffern-en-Auge, près d’Argentan, étaient jugés ce mardi 24 avril 2018 au tribunal correctionnel d’Argentan.

Les parents déposent plainte et une enquête est ouverte. Il s’avère que le mis en cause est le compagnon, depuis plus de trente ans, de la grand-mère maternelle de la fillette.

Lors des vacances chez leur grand-mère

L’enfant relate qu’entre l’âge de 7 ans et de 10 ans, elle a passé plusieurs fois une partie des vacances chez l’intéressé, tout comme sa jeune sœur née en 2002.

Elle explique :

il me touchait comme il n’aurait pas dû me toucher ».

Interrogée plus précisément, elle répond qu’il la faisait venir sur ses genoux et qu’il en profitait pour la caresser au niveau du sexe, dit qu’elle « croisait les jambes pour l’empêcher d’agir ».

Puis disant à ses parents qu’elle s’ennuyait chez le prévenu, elle n’y passait plus les nuits à compter de ses dix ans.

Les mêmes actes sur la mère des deux enfants

Sa jeune sœur entendue dira avoir elle aussi été victime des agissements de l’intéressé lorsqu’elle était âgée de 6 ans à 8 ans, mais à une fréquence moins élevée. De l’aveu de l’enfant, trois fois environ.

L’enquête permettra, de plus, d’établir que le mis en cause s’était livré aux mêmes actes sur la mère des deux enfants, lorsque celle-ci était enfant « il y a plus de 20 ans » dit-il à la barre.

Sa compagne précédente déclarera qu’il faisait preuve d’une sexualité entreprenante lors de leur vie commune.

« Il me traitait comme une chose »

Ce mardi 24 avril, cet habitant de Gacé, âgé de 70 ans, renouvelle ses aveux à la barre du tribunal correctionnel d’Argentan et reconnaît l’intégralité des faits.

Peu bavard, ses réponses se limitent à « oui » ou « non ».

Il affirme que rien n’était prémédité et que :

C’est venu comme ça ».

Perte de confiance dans les adultes

L’expertise psychologique de l’aînée des deux victimes mentionnera que celle-ci a perdu toute confiance en un adulte référent, que la victime présente une insensibilité sexuelle.

L’enfant dira à cet expert :

il me traitait comme une chose », « le plus dur a été d’en parler la première fois ».

Interrogé sur ces conclusions, le prévenu répond « c’est grave ». Puis « il ne faut pas le faire », « c’est des pulsions que j’avais ».

« Je n’aurais pas dû faire ça »

Et questionné par le ministère public, il répond : « je n’aurais pas dû faire ça ».

Il s’avère par ailleurs que ce dernier est suivi psychologiquement depuis les faits et qu’il adhère à ce suivi. De même, il dit que, depuis ces révélations, il n’a plus de contact avec sa famille, qu’il le comprend, ajoutant « même si c’est dur ».

Quant à l’autre victime, celle-ci confie « j’avais honte, je n’avais plus envie de rien ». L’expert conclura que cette dernière a besoin d’un suivi psychologique.

Dangereux en présence d’enfants

L’expertise du prévenu ne relève pas de pathologie psychologique éventuelle. Il est décrit comme dangereux en présence de jeunes enfants ou d’adolescentes.

Cet expert estime par ailleurs que l’intéressé est curable et ré-adaptable s’il a un suivi socio-judiciaire et un travail avec un psychiatre. Le mis en cause confie, lors de cet entretien, que lui-même a été victime d’agression sexuelle enfant.

Lourd secret familial

Appelée à la barre, la mère des victimes, en pleurs, ne peut prononcer que trois mots : « il est impardonnable ».

Quant à la plus jeune des fillettes, elle dit au tribunal :

j’attends qu’il soit réellement puni pour ce qu’il a fait à ma mère et à ma sœur et qu’il aille en prison ».

Pour Me Elsa Gilet-Ginisty, il s’agit là d’un lourd secret familial qui s’est perpétué sur deux générations.

Elle explique que les deux enfants ont été traumatisées et que, malgré les apparences et un cadre bénéfique, des traces subsistent. Elle ajoute que tant la mère que les filles ont encore un suivi psychologique.

Une confiance familiale trahie

Pour le ministère public il s’agit là de faits qui choquent les victimes. Il est rappelé que ceux-ci s’étendent sur cinq années, de 2007 à 2012 et que durant cette longue période il a abusé des petites filles qui l’appelaient « papy », trahissant la confiance dans le cercle familial.

Il est requis une peine de quatre ans d’emprisonnement dont deux mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant 36 mois avec les obligations de soins, de rentrer en contact avec les victimes, avec des mineurs et l’interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs.

« Enfant, il n’a pas su demander de l’aide »

Me Mélanie Legot, pour la défense, souligne que son client regrette sincèrement.

Elle précise que lui-même a été victime d’agressions sexuelles lorsqu’il avait 12 ans de la part d’un membre de sa famille. Elle ajoute :

il sait ce qu’endurent ses victimes aujourd’hui car lui-même n’a pas oublié ».

Elle mentionne qu’il n’a pas su à l’époque des faits demander de l’aide et précise qu’il est prêt à assumer ses actes et qu’il ne se cherche pas d’excuses.

Inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles

Le prévenu est condamné à 48 mois d’emprisonnement dont 30 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant 2 ans avec les obligations de soins et d’indemniser les victimes.

Les deux enfants se voient allouer chacune 4 000 € de partie civile. Chaque parent reçoit 1 000 € chacun ainsi qu’une somme totale de 600 € pour leurs frais d’avocat.

L’inscription au FIJAIS (Fichier Judiciaire Automatisé des Auteurs d’Infractions Sexuelles) est également prononcée, ce qui implique que l’homme devra « pointer » au commissariat de police ou à la gendarmerie tous les ans pendant vingt ans.

Source : actu.fr/normandie

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