Amnésie traumatique | “On revit dans sa chair tout le viol”

“Je croyais devenir folle.” “Je n’avais strictement aucun souvenir. J’ai subi un choc émotionnel lors d’une rencontre professionnelle. J’avais des souvenirs extrêmement précis, comme si j’avais une caméra à la main. Je croyais devenir folle”, assure la journaliste, qui a raconté son expérience dans le livre Le petit vélo blanc (Calmann-Lévy).

Illustration lamanchelibre.fr

“J’ai alors rencontré un gendarme, qui m’a parlé de thérapie par l’hypnose. Je suis allé voir un thérapeute, et dans les deux minutes suivantes je me suis souvenu du viol. J’avais cette image de mon petit vélo blanc, posé contre le mur près duquel mon agresseur m’a violée. J’avais des souvenirs très précis, comme sa gourmette, élément qu’il a reconnu lors de son audition, des couleurs, une sensation de terreur”.

Son combat pour faire reconnaître judiciairement l’amnésie traumatique. Près de 40% des enfants victimes de violences sexuelles présentent une amnésie totale, et 60% une amnésie partielle. “Un viol, c’est un événement trop important pour le cerveau d’un petit enfant. Le cerveau a un mécanisme de défense et disjoncte complètement. Il va stocker le souvenir de ce traumatisme. Ce souvenir, qui est enfoui, peut ressurgir des années plus tard. De nombreuses victimes ont ce mécanisme”, explique Mie Kohiyama.

L’agresseur de la journaliste a été auditionné, mais il n’a pas été condamné en raison de la prescription. Depuis, Mie Kohiyama se bat pour faire reconnaître l’amnésie traumatique par la justice. “On voudrait que ce soit reconnue, de sorte qu’une instruction puisse avoir lieu.”

Source : europe1.fr

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