Ibos | Condamnation pour le naturopathe qui agressait sexuellement ses patientes

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Des gestes “pour l’aider à se reconnecter avec son corps” ou “pour devenir une femme”
En 2018, deux jeunes filles ont dénoncé des agressions sexuelles et un viol de la part d’un naturopathe qui les suivait. Ce dernier est jugé et condamné à 5 ans ferme par la Cour d’Assises des Hautes-Pyrénées.L’audience s’est déroulée à huis clos à partir de lundi jusqu’à mercredi après-midi.

Un naturopathe de la pharmacie du Méridien à Ibos accusé de viol commis sur un mineur de plus de quinze ans, agression sexuelle sur un mineur de plus de quinze ans, agression sexuelle imposée à un mineur de quinze ans et d’agression sexuelle.

L’affaire a débuté en 2018 avec la plainte de la mère de deux jeunes filles mineures, suivies par le naturopathe.

Ce dernier, qui se présentait également comme un conseiller fleurs de Bach, sophrologue ou encore comme psycho comportementaliste, les avait reçus dans son espace dédié au sein de la pharmacie du Méridien, dont son épouse était la pharmacienne.

Les deux sœurs, en grande difficulté émotionnelle, soufrant notamment d’anxiété en raison de leur histoire personnelle, s’étaient confiées à leur mère.

La première s’était effondrée en pleurs après une séance, dans la voiture et avait fini par relater des faits graves qui s’étaient passés durant la séance.

Cela se traduisait par des massages du corps en s’attardant sur sa poitrine. Il serait ensuite descendu sur ces jambes puis entre ces dernières.

“Faire découvrir de nouvelles sensations”

L’homme lui avait ensuite conseillé de n’en parler à personne. Des faits qui se seraient produits plusieurs fois.

Les gestes se seraient souvent accompagnés d’explications sur les faits “pour l’aider à se reconnecter avec son corps” ou encore “pour avoir des sensations avec son corps pour devenir une femme”.

Les caresses se seraient faites de plus en plus précises jusqu’au viol par pénétration digitale.

Une séance présentée comme une séance de sophrologie. Sa sœur aurait aussi été victime des agissements du naturopathe lorsqu’il lui avait massé les fesses et touché le sexe avec, pour seule explication de “lui faire découvrir de nouvelles sensations”.

L’accusé nie le viol et les agressions sexuelles

L’accusé, qui officiait sous le numéro siret de la pharmacie dont il était directeur mais aussi salarié, y disposait d’un local dans lequel il exerçait son activité de naturopathe et sophrologue, a toujours réfuté tout geste déplacé sur les deux jeunes filles.

L’ADN de l’accusé aurait, par la suite, été retrouvé à l’intérieur des sous-vêtements de l’adolescente.

Il a également été accusé par une autre de ses patientes, majeure, pour le même type de comportement.

Il nie le viol et les agressions sexuelles dont l’accusent les deux jeunes filles victimes.

L’accusé a été défendu par Me Jérôme Boursican, tandis que Me Hélène Kozaczyk, Me Martine Corsini et Me Olivier Saumon défendaient les intérêts des parties civiles.

L’audience s’est déroulée à huis clos jusqu’à mercredi en fin d’après-midi.

La cour et les jurés se sont retirés pour délibérer vers 18 heures et ont rendu leur verdict peu après 23 heures. Le naturopathe a été condamné à 5 ans de prison mais le mandat de dépôt n’a pas été demandé, l’homme “présentant des garanties de représentation” comme l’a indiqué la Cour d’Assises.

Il est donc reparti libre en attendant de purger sa peine et sous réserve qu’il fasse appel.

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