Saleilles | 13 ans de réclusion pour viols et abus sexuels sur sa petite-fille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 16/03/2016
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Le retraité de 67 ans a été condamné pour avoir imposé des actes sexuels à sa petite-fille alors âgée de 6 à 10 ans, à Saleilles.
Au terme de deux jours de procès, une condamnation tombe, “qui ne laissera personne indemne“.
Et la peine impensable avec laquelle devra apprendre à vivre une enfant. Quand au grand-père de 67 ans “au parcours linéaire”, sa peine en est toujours moindre. Accusé de viol, agressions sexuelles et corruption sur sa petite-fille alors âgée de 6 à 10 ans, entre 2010 et 2014 à Saleilles.
Une “énigme”, selon Me Cécile Parayre l’avocate de la défense.
“ne supportant pas le vide et préférant se contenter de juger un monstre“. “Vous en avez assez pour le condamner, mais à quelle peine ? Pour vous, il serait impensable de le considérer comme quelqu’un de normal. Et pourtant…»,
L’avocate, appelant à la raison contre la passion, à la justice de droit contre celle de la morale.
Pour ce “bon père de famille, n’en déplaise à la morale” à qui il reste des petits enfants “qui veulent le voir et qui l’aiment malgré le séisme qui a frappé cette famille“. Un pompier à la retraite “à la vie sans faille et sans fausse note” qui a fait “une sortie de route“.
- “Un incesteur”
“Ni prédateur, ni pédophile“. Un “‘incesteur’ sidéré par les faits qu’il a commis. Avouant des caresses poussées mais niant les fellations “comme pour dire qu’il n’a pas tout transgressé”. “Non, un homme responsable de ses actes“, a estimé l’avocate générale Mme Boussaguet, requérant à son encontre 15 ans de réclusion criminelle assortis d’un suivi sociojudiciaire pendant 5 ans avec injonction de soins, outre l’interdiction définitive d’exercer une quelconque activité sociale en lien avec les mineurs.
“Les pénétrations digitales, les fellations, l’intention, la contrainte, la répétition des faits sont avérées par les éléments du dossier, résume-t-elle, opposant “les déclarations constantes, précises et circonstanciées de la victime” à celles “à géométrie variable” de son grand-père.
“Il ne reconnaît pas ces fellations et dit : ‘ J’ai honte, j’ai gâché ma vie. ‘ Il ne pense qu’à lui, il tient à son image sociale, familiale. Mais, vous devez protéger la société et rendre justice à la victime qui a été traitée de menteuse. Il en a fait sa chose, son objet sexuel et a volé son enfance.” “Au départ, je ne voulais pas le croire, a témoigné l’épouse de l’accusé. À force, on se fait une raison. Deux ans après, je comprends que son grand-père lui a fait du mal. Ça restera toujours ma petite-fille malgré tout. Et lui, je sais très bien qu’il ne sera pas là pendant quelque temps pour les travaux de la maison.“
13 ans de réclusion, seront prononcés par les jurés le reconnaissant coupable de tous les faits après 3 heures de délibération. Et assortis d’un suivi sociojudiciaire pendant 3 ans avec injonction de soins.
“L’inceste, un meurtre d’identité”
“Porter la parole d’une enfant, à la hauteur de son courage.” Tel était la mission ce mardi de Me Valérie Delhaye-Lambert, l’avocate de cette petite fille qui s’est tenue au premier rang avec une dignité exemplaire.
Avec “sa peur, son angoisse, sa douleur, l’insupportable subi de la part d’un grand-père qui a profité de son innocence, de sa fragilité et de son amour pour lui imposer le pire par un chantage affectif.” “Cet homme frustré sexuellement, pourquoi ne va-t-il pas voir ailleurs, voir des femmes de métier ? N’est-ce pas de la perversité ? Elle voulait conduire la voiture, il va mettre sa main dans sa culotte puis il introduira ses doigts dans sa ‘pépette’. D’autre fois, il lui mettra son sexe dans la bouche. Au stade, au cimetière… Puis il tentera de la pénétrer. Mais avant, il la contraindra à regarder des films pornographiques.”
“Avec la peur, je l’ai fait, a confié l’enfant. Avec la peur dans le ventre“, qui ne la quitte pas même après avoir brisé le silence.
“Et, elle avait mal. On ne peut pas inventer ce genre de choses à 8 ans. Mais lui est dénué d’émotions, de sentiments, de remords.” Comme étranger à cette culpabilité qui tenaille la mère de la victime, représentée par Me Valérie Cons.
“Femme brisée par la douleur et la colère. Elle a cherché à comprendre et elle savait que sa famille allait exploser.Elle vit une double peine. Seule. Sa fille est partie vivre dans sa famille paternelle. En arrêt de travail, elle a des ennuis financiers et ne peut assurer ses droits de visite.“
Enfin, Me Guillaume Madrenas a, lui-aussi, réclamé justice au nom du père “pour dire qu’il a cru et croit sa fillette, instantanément, instinctivement et avec son cœur.” Justice pour “une petite fille bannie d’un clan où règne un silence oppressant presque imposé par le grand-père”. “On a construit une mythologie familiale autour d’un patriarche, un héros d’une guerre contre le feu. Mais un viol, c’est un meurtre psychologique. Pire, c’est un inceste, un meurtre d’identité par la transgression du tabou le plus absolu de notre civilisation. Un sacrilège.“
Source : http://www.lindependant.fr
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