Puisserguier | 6 ans d’emprisonnement pour l’agression sexuelle de 5 garçons

L‘ancien employé du château de Puisserguier, âgé de 60 ans, s’est attaqué à cinq mineurs âgés de 9 à 14 ans, pendant l’été 2016.

L’incarcération a été la solution.

Impassible, l’ancien employé du château de Puisserguier, poursuivi pour l’agression sexuelle de cinq garçons mineurs, âgés entre 9 et 14 ans, pendant l’été 2016, a été condamné à six ans de prison et à un suivi judiciaire de 10 ans.

Ce prévenu, âgé de 60 ans, n’aura pas jeté un œil dans la salle d’audience du tribunal de Béziers. Il n’aura jamais affronté le regard des mères venues représenter leurs enfants. Rien, pas un mot d’excuse non plus, pas même un semblant de début de compassion.

Pire encore, il a fini par les traiter de menteurs. L’homme, qui s’est très peu exprimé sur les faits, n’a plus le droit de s’approcher de mineurs ou de travailler en lien avec eux. Il s’expose à une sanction de trois ans de prison, s’il ne respecte pas cette décision de justice. Il devra aussi verser environ 18 000 € aux victimes. L’association de sauvegarde du patrimoine de Puisserguier recevra un euro symbolique. Enfin, le mis en cause a été inscrit sur le fichier national des délinquants sexuels.

Un prévenu muet

Vendredi 20 octobre, celui qui était présenté comme un homme passionné était pour le moins éteint. Face aux questions de la présidente Claire Ougier, il n’a pas livré grand-chose. Même quand les questions étaient très précises, notamment sur son appétence à regarder des vidéos sur lesquelles de petits enfants se faisaient violer. Le tribunal n’aura pas de réponse.

Juste un laconique : “Je ne peux pas répondre. ”

Finalement ce mutisme aura eu le mérite de donner bien plus vite la parole aux avocats des victimes.

Me Caroline Vergnolle insistera :

“ Il a beaucoup déménagé et a dû laisser nombre de victimes derrière lui. C’est un prédateur sexuel qui se présente aux autres sous un jour ludique et pédagogique. Nous devons arrêter ce qui se passe. Aujourd’hui, les victimes ont honte.

Il y a un mutisme autour de cette affaire. Toutes ont le sentiment d’avoir commis une faute. Il faut leur dire qu’elles ne sont en rien responsable de ce qui est arrivé. Il faut le punir car il ne semble pas avoir pris conscience des traumatismes qu’il a créés.”

Me Franck Chapuis poursuit :

“ Mon client n’a pas eu la force de venir ici ce matin. Il ne peut être face à lui. C’était un passionné d’histoire. Il est détruit, lui qui s’était investi dans les ateliers du château. Celui-ci était une sorte de guide et un jour, il est devenu son bourreau en l’agressant.

Un bourreau cynique qui l’a même invité au restaurant et qui a été contraint d’y aller, par sa mère qui n’était au courant de rien. Aujourd’hui, ce garçon m’a écrit pour me dire qu’il avait perdu une année scolaire et qu’il ne faisait plus confiance aux adultes.”

Le président de l’association du château de Puisserguier a dit tout le bien professionnel qu’il pensait, à tort, de son animateur:

“Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce que je l’ai embauché. Je n’avais rien trouvé sous son nom le concernant sur internet. Alors, j’avais confiance. Aujourd’hui je suis très ému par ce qu’il a fait à ces enfants, c’est comme s’il l’avait fait aux miens. Ce que nous souhaitons aujourd’hui c’est une condamnation morale pour tout ce qu’il a fait.”

Honte et culpabilité… des victimes

“Nous sommes frappés par la retenue de ces enfants dans leurs déclarations, a soutenu le procureur Laurent Couderc. Mais aussi par leur sentiment de honte et de culpabilité. Heureusement, il y a eu un élément déclencheur qui a permis que l’affaire soit mise au jour.

Non, il n’y a pas de responsabilité de ces enfants. Nous nous rendons compte aujourd’hui que les mois qu’il a passés derrière les barreaux n’ont finalement servi à rien. Nous n’avons aucun regret, aucune excuse. Tout cela en dit long sur l’absence de repentis de cet individu. Il s’entête contre toutes les évidences.”

Il va requérir cinq ans de détention, dont un an avec sursis mis à l’épreuve durant trois ans.

Me Fanny Michel pour la défense explique :

“il reconnaît des gestes déplacés ou indécents, il s’explique un peu, mais ne s’excuse pas.C’est un homme qui n’a pas de vie amoureuse ni de vie sexuelle. Il nie les accusations de deux des enfants et en admet d’autres. Il faut une sanction adaptée, mais aussi un suivi psychologique car il le demande et en a besoin.

Je vais plaider la relaxe pour les accusations des deux frères et une application bienveillante de la loi pour les autres. L’incarcération n’est pas une solution.”

Source: midilibre.fr

Source(s):