Toulouse | 12 ans ferme pour agressions sexuelles sur sa nièce et des enfants d’amis
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 04/06/2024
- 03:01
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Ils sont venus de l’Indre, de la Sarthe, de la Loire-Atlantique ou de Charente-Maritime.
Venus, en famille, entendre, comprendre, entendre des excuses devant la cour criminelle de la Haute-Garonne.
Dans le box, un homme de 39 ans domicilié dans la banlieue de Toulouse.
Il a été arrêté en 2022, vingt ans après les premiers agressions sexuelles sur une fillette alors âgée de 4 ans.
En tout, 7 victimes, toutes de son entourage, à savoir sa nièce et 6 enfants de différents amis.
Il a infligé deux viols à l’une d’entre-elles.
Une première plainte avait été déposée en 2011 et classée sans suite.
Il a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle.
Sous la protection du huis clos, victimes et parents ont longuement témoigné devant la cour jeudi après-midi.
« Beaucoup de pleurs, de douleurs »
confie M e Justine Rucel qui défendait des sœurs jumelles.
Ce sont elles qui ont lancé l’alerte en 2019, dénonçant les agissements de l’accusé qu’elles avaient subis entre leurs 4 et 12 ans.
Après ces premières plaintes, d’autres jeunes victimes se sont manifestées.
Sept étaient réunies devant la cour.
« Quand les victimes atteignaient la puberté, l’homme trouvait de nouvelles proies »
confie Mes Robin Senié-Delon et Sébastien Delorge, avocats de ces jeunes femmes aujourd’hui majeures.
Dans sa famille proche, la fille de sa sœur a subi ses outrages, ainsi que les enfants d’amis de la famille.
Toujours des “caresses” identiques.
Une des jeunes filles a subi deux viols.
Pourtant en 2011, une petite fille avait trouvé la force de parler.
Elle avait dénoncé à sa mère les agressions sexuelles imposées par « ce grand » qui promenait ses mains sur son sexe et sa poitrine.
Mère et enfant ont alors pris la direction du commissariat de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique.
L’enquête a été menée avant d’être classée « sans suite » par le parquet faute d’élément probant.
Une difficulté supplémentaire pour cette victime, aujourd’hui âgée de 22 ans, qui souffre de ne pas avoir été crue « à l’époque ».
« D’autres jeunes filles ont subi des agressions après 2011. C’est une culpabilité de plus pour la victime, pour ses parents aussi. Surtout cette jeune femme ne comprend pas comment, à l’époque, sa dénonciation est restée incomprise, pas entendue »
constate Me Clément Rouger, son défenseur.
Face à ces victimes réunies, l’accusé
« A réalisé le mal qu’il avait fait. Il attendait une condamnation même s’il n’imaginait sans doute mal la douleur qu’il a provoquée pendant toutes ces années »
estime Me Aurélie Joly, son avocate.
L’avocate générale a réclamé aux juges de la cour criminelle, présidée par Michel Huyette, une peine de 10 à 12 ans
« Cet homme sait ce qu’il a fait. Il travaille depuis son arrestation pour comprendre ses gestes passés. Il existe chez lui une vraie déviance pédophile dont il doit analyser les ressorts. Cette compréhension est nécessaire pour soigner cette paraphilie »
argumente Me Joly.
Après délibéré, la cour a condamné l’accusé à 12 ans de réclusion criminelle et 8 ans de suivi socio-judiciaire.
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