Toulouse | Le combat de Fanny Thiel pour sa fille victime d’inceste

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L’inceste, un crime presque parfait, un crime sans cadavre, qui tue tout en laissant vivant.
Alors âgée de 3 ans et demi, Luna confie à sa mère les viols incestueux dont elle est victime. Fanny, victime de violences conjugales de la part de son ex-mari, met tout en œuvre pour que la dangerosité de son ancien compagnon soit reconnue.

Fanny apporte son témoignage, non pas contre la justice, mais pour que la protection des femmes et de leurs enfants soit améliorée. Leurs droits sont intrinsèques. Il nous faut impérativement sortir du déni, parce que le silence et l’omerta tue progressivement. Fanny n’a de cesse d’alerter la justice que sa fille et elle courent un grave danger. Malgré sa détermination à faire entendre sa voix et celle de sa petite Luna, le drame qu’elles vivent est nié et aucune protection ne leur est offerte.

 

Mère : Fanny Thiel, 38 ans

Mari violent et père incestueux : Adel M.

Enfant : Luna M. , 5 ans et demi. Lève le voile sur les viols qu’elle subit à l’âge de 3 ans et demi

 

Fanny a rencontré le père de sa fille en 2010. Adel est d’origine marocaine.

Bien que Fanny et Adel n’aient jamais vécu ensemble, ils se sont mariés en 2012 et ont continué à vivre séparément pendant encore six mois.

Six mois plus tard, le jeune couple est parti vivre d’un commun accord à Dubaï. Fanny a alors travaillé pour une société suisse, dans l’inox architectural, pour la plus haute tour du monde. Adel n’a jamais travaillé pendant les trois années qu’ont duré leur mariage.

Les violences physiques à l’encontre de Fanny ont débuté dès le premier mois de leur arrivée à Dubaï.

Fanny a gardé les traces de ce premier accès de violence. Une profonde cicatrice dans la main. Bien que Fanny ait énormément saigné, Adel ne l’a pas conduite à l’hôpital. Il s’est contenté de la dénigrer, lui assenant qu’elle n’était bonne à rien, qu’elle était grosse, qu’elle ne savait pas parler anglais, etc. Sa seule réponse a été de l’étrangler alors qu’elle continuait de saigner abondamment…

Des jours de silence total et d’ignorance la plus absolue s’en sont suivis. Adel est ensuite revenu vers elle, redoublant d’attentions à son égard.

Fanny l’a excusé, encore et encore. Pour cause, elle était isolée socialement. Loin de sa famille, elle n’avait personne à qui confier ses maux et ses angoisses.

Fanny travaillait avec acharnement tandis que son époux, lui, ne trouvait aucun emploi malgré les diplômes qu’il possédait.

Consciente de l’anormalité de la situation, Fanny se refusait à penser au divorce. Après tout, ils n’étaient mariés que depuis peu de temps…

Après chaque violence – physique ou psychologique – Adel se faisait pardonner.

De son côté, Fanny bénéficiait de précieux moments de répit. Son mari lui a fait croire qu’il préparait un doctorat, et qu’il lui était de fait nécessaire de se rendre en France pour y passer des examens et ce, à plusieurs reprises.

Au terme de leur première année de vie à Dubaï, Fanny et Adel sont rentrés en France. Fanny a donc quitté son emploi pour suivre son mari qui lui a fait croire qu’il allait passer un doctorat à Southampton.

 

2013 :

Fanny a gardé le secret de leur retour en métropole. A quoi bon annoncer son retour puisqu’Adel la séquestrait ? Ce dernier ne cessait de lui dire que ses amis étaient des moins que rien et qu’ils n’avaient aucune valeur.

Sans logement, Fanny et Adel ont vécu séparément pendant quatre mois ; Chacun hébergé par leurs mères respectives.

Fanny a trouvé un logement et les violences ont repris.

Le couple vivait sur les seuls revenus officiels de Fanny. Bien qu’Adel ne travaillait pas, il bénéficiait de grosses rentrées d’argent. Il prétendait que ses revenus provenaient d’un poste d’enseignement ; Qu’il ne travaillait que très peu d’heures, mais était extrêmement bien payé. Deux ans après l’avoir quitté, Fanny a appris que cet argent provenait du trafic de drogue…

 

2014 :

En janvier, Adel a frappé et étranglé une fois de plus Fanny.

Pour la première fois, elle a osé en parler à l’un de ses amis avec lequel elle n’était plus en contact à cause de l’emprise exercée par Adel.

Policier, à la DCI (Défense Conseil International) de Nanterre, Fanny a pris contact avec lui par le biais de son email professionnel. A partir de cet instant, cet ami s’est révélé être un allié et un soutien fidèle. Adel a appris l’existence de cette relation amicale et a décidé qu’il lui fallait désormais avoir un enfant de Fanny.

Bien que Fanny soit rapidement tombée enceinte, les violences ont persisté.

Une nuit, alors que Fanny dormait, Adel est rentré en furie pour la battre, sous prétexte qu’il était tombé en panne, qu’il l’avait appelé et qu’elle n’avait pas répondu ; L’obligeant de fait à marcher 6 km. Adel n’a plus jamais fait allusion à cet incident, faisant comme si cette nuit n’avait tout simplement pas eu lieu. Fanny a eu le sentiment de perdre pied avec la réalité.

 

2015 :

Au cours des mois de janvier/février 2015, Fanny a commencé à parler de son calvaire quotidien à la famille d’Adel. Elle a surmonté sa peur et a été jusqu’à prendre contact avec ses deux-belles-sœurs afin qu’elles lui viennent en aide. Alors que Fanny avait tissé de solides liens avec elles, ces dernières lui ont dit que ses problèmes ne les concernaient pas et qu’ils ne devaient pas être évoqués en dehors du couple.

Le 4 mars au soir, Adel a décidé de conduire Fanny – enceinte de 8 mois – dans un restaurant afin de regarder un match de foot sur grand écran. La soirée s’est révélée être un calvaire. De retour à leur domicile, Fanny s’est rendue dans la salle de bain afin de se changer et en est ressortit rapidement. Elle a surpris Adel en train de se droguer et de boire de la vodka pure.

Jusqu’alors, Fanny ignorait que son époux consommait des drogues et de l’alcool. Bien qu’Adel avait une pratique extrêmement modérée de l’Islam, elle pensait que ses convictions religieuses le tenait à l’écart de ce genre de pratiques. Avec le recul de leur séparation, Fanny s’est souvenue de certains faits et des doutes qu’elle nourrissait ; Doutes qui étaient toujours balayés d’un revers de main par les excuses avancées par Adel.

Ce soir là, pris sur le fait, Adel a roué Fanny de coups, l’a étranglée et séquestrée pendant plusieurs heures. Pendant cet épisode de violences, Fanny a pensé qu’elle allait mourir.

Adel a relâché son attention pendant quelques brèves secondes ; Quelques précieuses secondes qui ont permis à Fanny de fuir et de gagner l’extérieur. Vêtue de sa seule chemise de nuit, elle s’est saisie de ses clés et de son téléphone, a dévalé les trois étages qui la séparait de l’extérieur, et s’est tapie derrière des voitures en attendant que son frère vienne lui prêter secours. Il est arrivé aux alentours de 2h du matin et l’a immédiatement conduite chez leur mère. Plus tard, la psychologue de la police lui a parlé de l’instinct de survie qu’elle a développé à cet instant précis pour se sortir d’une situation sans issue apparente.

Le lendemain, une amie de Fanny l’a conduite à la maternité pour vérifier l’état de santé de sa fille à naître. Honteuse, Fanny a prétendu avoir chuté pendant qu’elle faisait du ménage plutôt que de reconnaitre son statut de femme battue, de peur que la garde de son enfant ne lui soit retirée. Les coups répétés portés par Adel ont eu pour effet de développer une pré-éclampsie. Quelques jours plus tôt, Fanny avait passé des examens médicaux qui n’avaient révélé aucune anomalie.

Fanny a été hospitalisée en urgence. Les médecins ont pris la décision de la garder dans leur service puisque son enfant n’était pas encore viable. Pendant cette hospitalisation éprouvante, Fanny n’a été autorisée à aucune visite. Ses organes ont été atteints les uns après les autres ; Son foie l’a été le 24 mars. Le dernier organe vital étant atteint, les médecins ont décidé de déclencher l’accouchement.

Luna est née le 25 mars. Alors que Luna va pour le mieux, Fanny apprend qu’elle ne pourra désormais plus avoir d’enfant sans prendre le risque de mourir.

Adel reconnaît Luna.

En sortant de la maternité, l’ami policier de la DCI de Fanny la pousse à porter plainte.

Le 21 avril 2015, Fanny est auditionnée pour un dépôt de plainte. La police l’envoie à l’UMJ (Unité Médico-Judiciaire) de Rouen. Le médecin légiste établit une ITT de 21 jours qui est directement envoyé au tribunal.

 

 

 

 

 

Tétanisée par la peur, Fanny ne va pas jusqu’au bout de sa plainte et ne retourne pas au commissariat.

Elle ne prend pas encore pleinement conscience du danger que représente Adel. Elle préfère une nouvelle fois justifier ses violences et se dit qu’elle est en mesure de l’aider, de lui porter secours afin que tous trois forment enfin une famille fonctionnelle.

Elle se confie alors à son médecin qui lui dit avec la plus grande sincérité que son mari est alcoolique, toxicomane et qu’avant tout, il est extrêmement dangereux.

Sous le choc, Fanny a mis plusieurs semaines à entendre ces paroles et à mesurer tout le danger que représente Adel, pour elle, mais aussi pour Luna.

Les épisodes de violences d’Adel continuent, alors même que Fanny porte leur fille dans ses bras.

Fanny part à trois reprises, trois semaines. Avec sa fille, elles sont hébergées par sa mère et un couple d’amis.

Fanny n’arrive pas à rompre avec l’emprise exercée par Adel et retourne auprès de lui pour subir de nouveaux accès de violences. Fanny prend à ce moment là conscience qu’il lui faut fuir pour ne pas mourir ; Se protéger et protéger Luna de la violence de son père.

Luna est le déclic tant attendu par Fanny, qui comprend enfin qu’elle n’est plus la seule à être en danger et que désormais, elle est responsable de la vie de sa fille, et qu’elle se doit de la protéger.

Pendant cette période de révélation progressive, Fanny s’est rendue à plusieurs reprises auprès des services de police, qui ont toujours fait preuve de bienveillance à son égard et qui l’ont aidée à préparer sa fuite.

Sur leurs conseils avisés, Fanny a rassemblé quelques papiers et affaires dans l’attente du moment opportun pour fuir. L’opportunité qu’elle attendait s’est présentée le 14 août 2015. Fanny a pris la fuite, et la police l’a aidée à se cacher. Loin d’Adel, elle a demandé le divorce.

Début octobre 2015, Fanny bénéficie d’une simple ordonnance de protection qui ne tient pas compte du danger encouru par Luna, ni des menaces d’enlèvement proférées par Adel. Elle fait appel de l’ordonnance de protection pour « mise en danger d’enfant en bas âge ». Le procès a été repoussé à deux reprises pour finalement aboutir – 1 an après – à un désistement.

L’ancien préfet de Toulouse aide néanmoins Fanny à obtenir une interdiction de sortie de territoire pour Luna qui craint qu’Adel ne l’emmène au Maroc. Sachant qu’elle s’apprêtait à fuir la Normandie en avril 2016, Fanny a prit soin de prévenir le tribunal et le préfet des menaces d’enlèvement qu’elle avait reçue, afin que sa demande d’interdiction du territoire soit effective le plus rapidement possible.

Alors que l’enquête de police pour « violences » à l’encontre de Fanny avait débuté, Adel porte plainte contre Fanny pour « non représentation d’enfant ». Adel étant parti au Maroc, Fanny s’est refusée à confier la jeune Luna à un tiers comme son ex-compagnon en avait formulé la demande par mail. Les services de polices refusent le dépôt de plainte d’Adel qui n’était pas là pour exercer ces droits parentaux. Ce dernier fait donc une citation directe en correctionnelle.

A ce propos,  Fanny a bénéficié de deux ajournements de six mois, avant d’être rendue coupable de deux non représentations d’enfant ; Avec une dispense de peine de un mois.

L’ordonnance de protection délivrée – en octobre 2015 – en faveur de Fanny ne met nullement terme aux menaces que cette dernière reçoit. Fanny s’est vue menacée, des hommes sont entrés par effraction chez elle, de la colle a été introduite dans sa serrure afin qu’elle ne puisse plus sortir de son domicile, ses pneus sont crevés quotidiennement, etc. Bien que Fanny ne dispose pas de preuve matérielle de l’implication d’Adel, elle est formellement convaincue qu’il est l’instigateur de toutes ces menaces voilées.

 

2016 :

Le 22 janvier 2016, Adel est interrogé par la police à la demande du Procureur, qui a écouté les audios de menaces en possession de Fanny.

Le 26 janvier, Fanny s’est rendue une nouvelle fois au commissariat pour notifier qu’Adel ne s’était pas présenté à son domicile pour récupérer sa fille afin de faire valoir son droit de visite. Les policiers qui la reçoivent lui confient qu’ils ont peur pour elle, qu’elle a le profil de la femme qui pourrait mourir sous les coups de son ancien compagnon.

Fanny les écoute et prend la fuite. Elle s’établit à Toulouse, ville dans laquelle elle avait effectué des recherches d’emplois.

En mars 2016, Fanny est une femme active à Toulouse. Elle vient de parcourir 800 km pour s’éloigner de son ex-compagnon violent qui continuait de la menacer, même après plusieurs mois de séparation.

Laurence Rossignol (alors Ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes) et Ernestine Ronai (Observatoire des Violences Conjugales) trouvent un logement à Fanny en deux jours. Il est à noter que l’Observatoire et le Ministère des Affaires sociales suivaient alors son affaire depuis 2015.

Fanny se rétablit progressivement. Elle se reconstruit professionnellement et psychiquement, loin des violences et des tensions exercées par Adel. Elle élargit son cercle d’amis et tisse de solides liens d’amitié, qui lui seront par la suite d’un précieux secours.

Luna est suivie par la puéricultrice de la PMI depuis le 20 mai 2016. Cette puéricultrice s’est rendue au domicile de Fanny, à sa demande, une fois par mois pendant deux années. Elle contrôlait également l’assistante maternelle de Luna ; Une femme agréée par le département.

Le 24 septembre 2016 sonne le premier droit de visite d’Adel (droit de 8h consécutives). Adel a ramené Luna avec du retard au lieu de rendez-vous (Commissariat Central de Toulouse), et il était impossible de le joindre. Bouleversée, Fanny laisse une main courante sur les conseils avisés de la police.

A son retour, Luna est au plus mal. Elle est en état de crise au point que le SAMU est obligé d’intervenir en sa faveur.

Les jours suivants, l’assistante maternelle note un changement notable dans son comportement et écrit dans le cahier de liaison :

« Pleurs +++ ».

Luna n’a jamais eu un tel comportement.

Paniquée, Fanny a évoqué ces changements d’attitudes inquiétants avec la puéricultrice de la PMI, qui lui conseille d’écrire un mail au père pour comprendre les raisons de cette souffrance. Elles rédigent ensemble le mail à son attention. Adel fournit une réponse des plus surprenantes ; Il écrit à Fanny :

« Bientôt tu vas m’accuser d’attouchements sexuels ».

L’assistante maternelle remarque que Luna effectue des gestes déplacés avec son sexe.

Fanny n’avait rien remarqué dans ce sens jusqu’au 2 octobre 2016, au soir. Alors que Fanny est dans la cuisine pendant que Luna est à table, en pyjama avec sa couche, Luna s’introduit une fourchette dans le sexe. Fanny la reprend aussitôt et lui explique qu’elle ne peut pas faire une telle chose, et qu’elle pourrait se blesser. Luna lui répond :

« C’est papa qui me fait ça… »

Luna est alors âgée de 18 mois…

Sur demande de Fanny, une amie vient à son domicile garder la jeune Luna pendant qu’elle se rend au commissariat. Le policier lui conseille alors de déposer une main courante concernant ces nouveaux éléments ; Ce que Fanny fait.

Notons que contrairement à une plainte, la personne qui dépose une main courante ne souhaite pas poursuivre l’auteur des faits. Aucune enquête n’est donc déclenchée ! La main courante permet uniquement de dater officiellement les faits constatés.

En octobre 2016, Adel communique à Fanny l’adresse de « son domicile » à Toulouse afin d’héberger Luna pendant son droit de visite. La puéricultrice qui suit Luna s’aperçoit que le code postal renseigné par Adel ne correspond pas à la rue. En regardant le contrat de sous-location, Fanny se rend compte qu’il a été falsifié.

Elle se rend à l’adresse indiquée et fait la connaissance de la locataire des lieux ; Une prostituée rentrée illégalement en France, qui reconnait ne pas connaitre Adel, mais l’avoir hébergé à deux reprises pendant l’été. Fanny obtient de cette dame une attestation concernant ces révélations, ainsi qu’une attestation du syndic.

 

 

 

 

 

 

Sur demande de Fanny, la police se rend auprès de cette dame pour recueillir son témoignage sous forme de procès verbal. La plainte pour « … » sera classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée.

En août, Fanny reçoit en l’espace de 30 minutes, 27 textos de son ex-compagnon ; Textos dans lesquels il prétend être possédé par une entité qu’il qualifie de « pute ».

Fanny saisit le Juge pour enfant de Toulouse, qui un mois plus tard lui répond ne pas être compétent. Fanny prend donc contact avec le Juge aux Affaires Familiales, qui lui aussi se révèle incompétent, puisque le JAF de Rouen a déjà été saisi. La procédure s’enlise.

 

2017 :

En janvier 2017 se tient le procès sur les violences conjugales exercées sur la personne de Fanny. Cette dernière se retrouve sur le banc des accusés et assiste à une audience d’une violence inouïe. Bien que le statut de victime de Fanny ait tout de même été reconnu, l’ITT de 21 jours – émis à la demande de la police par le médecin légiste de l’Unité Médico-Judiciaire de Rouen – a été requalifié en moins de 8 jours. Adel a été condamné à 1 mois de sursis. Les circonstances aggravantes n’ont pas été prises en compte (enceinte et mariée).

Fanny décide de ne pas faire appel de cette décision. Bien que son statut de victime soit reconnu – point fondamental pour sa reconstruction personnelle –, Fanny comprend que la peine encourue par Adel est dérisoire, et que son ex-compagnon comprend que la justice ne le réprimandera pas pour les actes qu’il commet quotidiennement à son encontre.

Les craintes de Fanny se voient confirmées ; Les violences continuent, de même que les menaces.

En mai 2017, Adel parvient à connaître le lieu où travaille Fanny et s’y rend. Ses collègues et son employeur prennent peur. Fanny comprend qu’il est nécessaire qu’elle trouve un nouvel emploi afin de ne pas subir le harcèlement de son ex-compagnon dans sa vie professionnelle.

 

2018 :

Le 11 juillet 2018, une information préoccupante par la Protection de l’enfance est ouverte suite au signalement d’une voisine d’Adel, qui témoigne d’un :

« État de violences physiques et menaces de Monsieur A. sur une de ses ex-compagnes. Évènements qui seraient produits et qui se produiraient régulièrement en présence de sa fille Luna âgée de 3 ans et demi. L’alcoolisation et la consommation de substances illicites de Monsieur, ainsi que ses problèmes de voisinage (incivilités, et agressivités envers les femmes seules vivants dans la résidence) sont également évoqués ».

Alors que l’évaluation « Enfance en danger » est déclenchée le 11 juillet 2018, Fanny n’en sera informée qu’à la date du 5 septembre 2018. A priori, son adresse demeurait introuvable….  Alors que Fanny collabore avec toutes les institutions pour protéger son enfant, Adel refuse l’enquête sociale.

Le 15 octobre 2018, le divorce est prononcé aux torts exclusifs d’Adel pour violences conjugales.

Dans le Jugement reçu à la date du 23 octobre, la JAF ordonne que la passation de garde entre le père et la mère se fasse dans un lieu public (à l’école ou dans une structure au moment des vacances) afin de protéger Fanny. Paradoxalement, dans ce même jugement, Fanny est déboutée de sa demande de confidentialité concernant son adresse. Elle se voit obligée de communiquer à Adel l’adresse du domicile principal de Luna ! Alors que Fanny a toujours vécu sous la menace d’Adel, les menaces vont désormais redoubler d’intensité.

Le 25 octobre, alors que Luna est en vacances chez son père, Fanny est toujours menacée de mort par email.

Deux jours plus tard, le 27 octobre, Adel se rend chez Fanny ! La justice a mis un terme au peu de répit qu’elle pouvait s’accorder entre les murs sécuritaires de son domicile.

Au retour des vacances de la Toussaint, Luna confie à sa mère que son père lui a mis un :

« Bâton de cigarette dans ses fesses ».

Fanny tente d’en savoir d’avantage sur les propos tenus par sa fille. N’étant pas une professionnelle de la petite enfance, Fanny n’ose pas poser de question à sa fille.

Néanmoins, dès le lundi, elle contacte le pédopsychiatre qui suit Luna depuis 2 ans. Luna refuse d’étayer ses propos.

Parallèlement, dans le cadre de la Protection de l’enfance, le Docteur de la commission se rapproche du pédopsychiatre de Luna et conclut qu’il faut que la fillette renonce à son suivi individuel au profit d’un suivi collectif pour « favoriser sa parole dans un cadre d’inhibition ». Fanny est de fait orientée vers le CATTP (Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) de sa commune. Luna a été suivie par ce service jusqu’en juin 2019.

Adel laisse des messages lourds de menaces à Fanny sur la ligne qu’elle avait ouverte pour sa fille, sur demande de la JAF alors que Luna était âgée de 5 mois. Comme Adel n’a jamais cherché à joindre Luna sur cette ligne, Fanny décide d’éteindre ce téléphone en décembre 2018. Les messages audios de menaces sont directement sauvegardés sur la messagerie.

Le jugement du divorce a condamné Adel à payer les frais scolaires de Luna et une pension alimentaire de 100€ mensuel. Depuis que cette demande a officiellement été formulée, Adel ne s’acquitte plus de ses obligations financières. Les droits économiques de Luna ne sont de fait plus garantis.

Fanny dépose plainte pour « abandon de famille » ; Plainte qui va être classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée alors qu’il y a manifestement violation du code pénal et du code civil. Il est à noter qu’Adel a orchestré son insolvabilité et s’en est vanté auprès de Fanny ; Il a pris soin de s’en vanter lors d’un message vocal laissé à Fanny.

Le 5 novembre 2018, la CRIP (Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes) sollicite une MIJ (Mesure Judiciaire d’Investigation). Le juge pour enfant s’en désistera le 17 décembre 2018.

Le 6 décembre 2018, la grand-mère de Luna procède à son coucher. Luna se confie à elle et lui dit que son père :

« Mets son zizi dans les fesses, qu’il est dur puis mou, que ça fait comme les lavages de nez, qu’elle a les fesses mouillées, etc. ».

Le lendemain matin, Fanny évoque ces confidences à Luna. La jeune enfant ajoute aux propos qu’elle a tenu la veille :

« Maman ça ressemble à du lait ».

Fanny lui assure qu’elle est présente pour elle, qu’elle la croit et qu’elle va entreprendre tout ce qui est humainement possible pour la protéger et lui venir en aide.

Une petite fille de 3 ans et demi ne peut savoir que les relations sexuelles anales sont possibles si elle ne les a pas subies. Elle ne peut décrire la douleur si elle ne l’a pas vécue. Elle ne peut inventer qu’un sexe devient dur puis mou. Elle ne peut s’imaginer qu’il en ressort du lait si elle n’a pas essuyé le sperme de son père. De même, elle ne peut connaître la position de la levrette si elle n’a pas encaissé la violence…

Fanny alerte la Brigade de Protection des Familles. La police oriente Fanny vers l’UHED (Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse) qui lui donne rendez-vous le 14 décembre. Luna parle… L’UHED fait un signalement.

Fanny se refuse à remettre Luna à Adel pour qu’il exerce son droit de visite. Luna a alors vu son père pour la dernière fois le 2 décembre 2018. Une enquête pénale est ouverte pour « viols sur mineur de moins de 15 ans par ascendant ».

Luna est entendue par la police le 19 décembre 2018 ; Leur entrevue de 10 minutes est filmée en salle Mélanie. En ressortant, le policier s’adresse à Fanny en ces termes :

« Votre fille a parlé, elle a réitéré ses propos. Est-ce que vous voulez porter plainte ? »

Fanny répond évidemment par l’affirmative, prête à tout pour défendre l’intérêt supérieur de Luna.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Luna est reçue par le médecin légiste le 20 décembre 2018. Le 22 décembre 2018, elle est reçue par une experte psychologue afin que son expertise soit établie.

Bien que Luna aurait légalement dû se rendre chez son père, Fanny se refuse à lui remettre son enfant et assure son rôle de mère protectrice.

Luna à peur, elle ne veut pas revoir son géniteur ; Elle parle de sa souffrance et de la douleur qu’elle a ressenti pendant les viols ; Bien qu’elle ne mesure pas encore l’horreur de ce qu’elle a vécu…

Luna dessine ce qui lui est arrivé ; A l’école, chez ses amies, chez l’assistante maternelle… Luna ressent le besoin de parler de ce qu’elle a subi en dehors de la sphère familiale. Malgré son lourd traumatisme, la jeune enfant se reconstruit progressivement et va mieux.

Le rectorat de Toulouse refuse de faire un signalement sous prétexte qu’une enquête est déjà en cours !

 

2019 :

Le vendredi 18 janvier 2019, Adel fait une tentative d’effraction dans l’appartement de Fanny, pendant son absence. Accompagné d’un homme de grande taille et de couleur noire, ils iront jusqu’à casser sa poignée de porte. Alertée par le bruit, la voisine de Fanny sort sur le perron et subit une agression physique.

Tétanisée par la peur, Fanny ne rentre pas à son domicile et trouve refuge chez des amis. Adel se vante de son effraction via un audio laissé sur sa messagerie.

Malgré le témoignage de la voisine de Fanny et l’expertise de l’audio, la plainte est classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée. Les cinq plaintes pour « menaces de mort » déposées par Fanny seront toutes classées sans suite pour infractions insuffisamment caractérisées…

Le 4 février, Luna a fait un dessin à l’école. Elle a expliqué avec ses mots d’enfant, qu’une nuit son père l’a réveillée avec l’intention de la violer. Il l’a déshabillée alors qu’elle se débattait et criait. Adel l’a alors enfermée dans un placard où elle continuait d’hurler. Il l’a alors attrapée et jetée par la fenêtre, totalement nue. Elle a fait le dessin du buisson dans lequel elle est tombée ; Un buisson pourvu d’épines…

Le 14 mars, Adel est placé en garde à vue. Après perquisition, les enquêteurs trouvent beaucoup d’images à caractère pornographique dans son ordinateur ainsi que des images pédopornographiques de Luna.

Le 15 avril, par décision de justice, Fanny doit verser 1 200 euros à son ex-mari, alors que ce dernier ne paie plus ses obligations de père depuis le 1er octobre 2018. Le 3 février 2019, Fanny a déposé plainte pour abandon de famille, plainte qui a été classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée

Fanny médiatise son histoire lors du 30ème féminicide.

https://drive.google.com/file/d/10ni4Jw0j8md_daSdQfgo8ClY10Kx8psd/view

Fanny est paralysée par la peur au point de ne plus vivre, mais de survivre. Alors qu’elle a entrepris toutes les démarches légales qui auraient pu lui permettre de se protéger, Luna a été victime des perversions de son ex-mari.

https://youtu.be/HEf5wJVAKY0

Fanny formule une demande d’ordonnance de protection le 8 avril 2019. Elle est rejetée.

Concernant Luna, la JAF a jugé et tranché en faveur de la présomption d’innocence d’Adel… Le principe de précaution systématique pour protéger un enfant n’est donc pas appliqué. La Juge va même excuser les violences d’Adel, étayant ses conclusions en disant que ce dernier est exaspéré par le comportement de Fanny qui le prive de tout contact avec sa fille ! Par ses conclusions, la Juge ne sanctionne pas les années de violences endurées par Fanny et Luna, et nie le viol qu’à subi la fillette.

Fanny fait appel de la décision de la Juge. La date de l’audience est fixée au 17 septembre 2019 et le délibéré doit être rendu le 15 octobre suivant.

Dans le cadre de l’enquête pénale pour viols, Adel – après deux convocations auxquelles il ne s’est pas rendu – va être auditionné en mars ; 4 ou 5 heures de garde à vue au terme desquelles il est sorti libre.

Dans les messages qu’il laisse à Fanny, il se vante de connaître des policiers et affirme être expert au Tribunal de Toulouse.

A ce jour, l’enquête pour « viols sur mineure » est toujours en cours !

Le 13 juin, dans le cadre de l’information préoccupante et de l’enquête pénale, Fanny est reçue par l’UHED.

Au terme de l’entretien, ils estiment que Luna est effectivement en danger et menacent Fanny de placer la jeune Luna. Alors que Fanny se bat depuis près de 5 ans pour pouvoir mener une vie sereine et qu’elle possède toutes les conditions requises pour élever correctement sa fille, les institutions de protections se retournent contre elle !

Fanny a maintes fois démontré qu’elle était capable d’élever et de protéger sa fille, d’introduire des repères éducatifs et affectifs sécurisants dans sa vie, et de prendre l’initiative d’un soutien thérapeutique pour sa fille.

Sans le formuler explicitement, les institutions font référence au SAP (Syndrome d’Aliénation Parentale) en estimant que Fanny serait à l’origine du mal être de sa fille. On assiste de fait à un retournement pervers de la situation de mise en danger.

Une mère éplorée est qualifiée par les institutions de « défaillante », une mère révoltée et en colère, parce que sa parole est bafouée, est taxée « d’hystérique ». Quelque soit l’attitude adoptée par une mère protectrice – mise consciemment à bout par le système juridique –, elle est cataloguée de « mère aliénante » ; Donc dangereuse pour le développement de son enfant. La seule manière d’extraire l’enfant de ce conflit de loyauté auquel il est confronté « malgré lui » est donc de l’extraire du cercle familial dans lequel il vit.

Des professionnels travaillant dans le domaine du social sont influencés par des concepts non scientifiques qui légitiment ou excusent les violences faites aux enfants, en faisant notamment référence à l’utilisation de violences dites « éducatives et ordinaires », voire même en utilisant le concept de « conflit parental » destiné à menacer le parent protecteur du placement de ses enfants.

Dans ce contexte, certains intervenants sociaux ont tendance à « pronostiquer » une aliénation parentale dès qu’un enfant refuse d’avoir des contacts avec son géniteur ; Même si cet enfant a pu être exposé à de la violence ou a été victime de violences. Les propos des enfants qui disent avoir peur de leur père sont de fait interprétés comme résultant d’une manipulation de la part de leur mère.

Ces intervenants ont aussi une tendance maladive à décrire les mères comme aliénantes dès qu’elles s’opposent aux contacts père/enfant ; Même si cette opposition peut être justifiée. Les hommes violents peuvent donc avoir recours au concept d’aliénation parentale pour contrer des accusations de violence ou de viol, se positionnant de fait comme les victimes d’une ex-conjointe hostile et manipulatrice.

Estimant que Luna est en danger, la Protection de l’enfance a saisi le Juge des enfants à la date du 19 juin, et sollicite une AEMO (Action Educative en Milieu Ouvert) et une expertise psychiatrique du père. Fanny a accepté l’AEMO parce qu’elle y a été contrainte.

Il est un fait que Fanny n’a nullement besoin d’une aide éducative ; Elle a un besoin urgent et vital de protection ! Aujourd’hui, on sait qu’un conjoint violent ne peut pas être un bon père.

Le piège va désormais se refermer peu à peu sur Fanny.

Signalons que la mesure AEMO a été ordonnée pour une année et n’a débutée qu’à la date du 6 décembre 2019.

Il est important de noter qu’une action éducative en milieu ouvert menée dans un conflit parental et dans des violences conjugales ne sont pas la même chose. Au terme de l’année d’investigation, la situation de Luna et de Fanny n’aura pas évolué favorablement puisque Luna sera toujours une fillette qui a été violée par son père, et que Fanny demeurera toujours une femme qui a été violentée par son ex-mari et qui a été menacée de mort.

Le piège de l’AEMO peut donc tout aussi bien se refermer sur Fanny, et justifier le placement de Luna. Cette situation ne nous est malheureusement pas inconnue…

Le 19 juin, un rapport de la CRIP (Protection de l’Enfance Haute-Garonne) a été versé au dossier du Juge des Enfants. Il y est écrit que :

« La mineure est en danger au titre de l’article 375 du Code civil : – Madame dénonce des violences conjugales depuis le début de la grossesse de Luna – Les violences conjugales tout comme la consommation d’alcool et de produits illicites sont niées par Monsieur – La sécurité de Madame est questionnée, son adresse n’étant plus tenue secrète par décision JAF du 15/10/2018 – Depuis cette décision, Monsieur n’a pas respecté le cadre de son DVH (horaire non respecté, s’est introduit dans la résidence et immeuble de Madame) et a menacé Madame. – La sécurité de Madame et de Luna est questionnée du fait des menaces de Monsieur – Il y a des pressions exercées sur la mère et cette absence de recul qui inquiète ».

http://www.slate.fr/story/178905/femmes-victimes-violences-intrafamiliales-conjugales-feminicides-justice-twitter

https://www.facebook.com/1757782394471400/posts/2351811918401775?sfns=mo

En juillet 2019, Fanny a appris, à la lecture du rapport, qu’Adel a été agressif et menaçant avec les travailleurs sociaux ! Cette phrase est même soulignée dans le rapport. 

Le 23 juillet 2019, suite à une audience avec le Juge des enfants, le jugement rendu comporte quatre erreurs :

  • La JDE a employé le terme d’ « abus sexuels » qui est terme englobant qui minimise les viols subis par Luna.
  • La JDE a fait référence à un conflit parental, en évinçant de fait les violences conjugales reconnues par quatre jugements.
  • La JDE a écrit que « chaque semaine, Fanny envoie à l’UHED des vidéos et des enregistrements de Luna ». Fanny a questionné l’UHED sur ce point, qu’ils ont eux-mêmes réfuté.
  • La JDE a notifié que Fanny a refusé le suivi administratif, alors que cette dernière a toujours collaboré sur tous les points ; Contrairement à Adel.

Aujourd’hui, Luna ne bénéficie toujours d’aucune protection contre son père, bien que son dossier soit significatif concernant la dangerosité d’Adel.

Pour tenter de protéger sa fille de son bourreau, Fanny est contrainte de se mettre en situation de hors la loi. En mettant tout en œuvre pour que le statut de victime de sa fille soit reconnu, elle se met gravement en danger et encourt peu à peu le risque de rentrer dans la catégorie de « mère aliénante » dont la justice aime tant affubler les mères protectrices.

On remarque en effet que la juge évoque l’impact négatif que cette dernière aurait sur Luna, lorsqu’elle fait mention du prétendu « harcèlement » que Fanny exercerait sur l’UHED.

On peut se demander ce qui pourrait avoir un impact traumatique sur Luna ? Avoir une mère qui se bat pour faire reconnaitre le crime dont sa fille a été victime, ou avoir une mère qui refuserait de prendre en compte la douleur de son enfant et qui la conduirait aux droits de visites chez son père afin qu’elle puisse subir d’autres sodomies ?

La protection de l’enfance ne peut décemment nier la violence d’Adel, puisque quatre jugements ont été rendus en faveur de Fanny.

Rappelons que cette dernière n’alimente jamais le conflit parental puisqu’elle vit depuis de longues années dans la peur des menaces qu’elle reçoit, sans jamais y répondre. On peut donc se demander : qui est l’adulte responsable du dit conflit ? En s’interrogeant sur ce point, la justice balaie d’un revers de main l’élément le plus important : le viol de Luna. Ce viol ne rentre absolument pas dans le cadre du conflit parental dans la mesure où le crime est commis sur Luna.

Fanny prend conscience qu’en faisant désespérément appel à la justice, elle se met chaque fois un peu plus en danger. Si Fanny a initialement revendiqué l’autorité parentale exclusive, c’est parce qu’elle connaissait le vice et la perfidie d’Adel. En mettant son jugement en cause et en refusant d’appliquer le principe de précaution, la justice a condamné Luna à être la victime de la violence de son père.

Lorsque Fanny a décidé de se battre pour que sa fille soit reconnue victime d’inceste, la justice l’a purement et simplement menacée de lui enlever la garde de sa fille afin de la soustraire à un conflit parental inexistant.

Fanny s’est battue de manière acharnée pour vivre alors qu’elle était condamnée à mourir ; Et la justice ne lui a offert que deux options : rester auprès d’Adel et mourir sous ses coups ou partir et perdre la garde de sa fille…

Notons que Fanny ne peut légalement taire les viols de sa fille, puisque sa passivité la condamnerait à se rendre complice d’un crime « réprimé » par le droit français. Si Fanny ne faisait pas preuve de tant de résilience, qui se lèverait pour défendre Luna ?

Depuis de longues années, Fanny vit constamment dans la peur d’Adel et développe des stratégies quotidiennes pour tenter d’échapper à sa violence. Elle ne gare jamais sa voiture au même endroit, rentre toujours chez elle en faisant des détours, ne rentre jamais par la porte d’entrée, développe des subterfuges avec ses voisins afin de ne jamais être vue d’Adel, etc. Elle vit aujourd’hui en permanence avec un bracelet connecté, dans l’espoir d’être secourue rapidement si Adel venait à la coincer. Luna pâtit de ce climat de terreur et est une victime collatérale de la folie de son géniteur.

La justice se rend complice des crimes commis par Adel en ne le réprimant pas pour les actes qu’il commet ; Actes qui, selon la convention d’Istanbul, devraient être fermement réprimés par la justice. Jamais la présomption d’innocence ne devrait être invoquée lorsqu’il est question du bien supérieur et de la sécurité d’un enfant.

http://www.centpourcent.com/les-infos-10/feminicide—la-toulousaine-fanny-s-indigne-la-justice-leur-laisse-une-chance-de-nous-tuer-11084

https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/fanny-a-ete-victime-de-violence-conjugale-par-son-ex-mari-elle-raconte-son-calvaire-1184018.html

https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/violences-conjugales-je-n-ai-rien-a-ce-jour-qui-protege-ma-fille-fanny-refuse-de-remettre-sa-fille-a-son-pere-1183912.html

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/fanny-victime-violences-conjugales-temoigne-prochaine-fois-il-me-tue-1746945.html

https://youtu.be/fiH7dkM1r7M

Le 3 octobre, un brigadier de police rédige un faux en écriture.

NDLR : Lorsqu’un faux en écriture est versé à un dossier, porter impérativement plainte.

 

2020 :

Le 23 janvier, Fanny a reçu le classement sans suite de la plainte pour viol de Luna, pour infraction insuffisamment caractérisée, au motif que Luna « fantasmerait » et qu’elle serait prise « dans un conflit parental majeur ».

Le 3 mars, un rapport AEMO fait état d’une demande de placement de Luna de la part de son père. Ainsi, ce dernier préfère que sa fille soit placée par l’aide sociale à l’enfance, plutôt que de la voir vivre auprès de sa mère. 

En ayant massivement médiatisé son affaire, Fanny a réussi à faire ré-ouvrir l’une de ses plaintes. Adel a été placé sous contrôle judiciaire, avec une interdiction formelle de s’approcher et d’entrer en contact avec Fanny, et de se rendre à son domicile.

Ce contrôle judiciaire aboutit à un procès en correctionnel le 22 septembre 2020, pour le motif de « menaces de mort », qui a finalement été requalifié en « appels malveillants réitérés ».

Dès le début de séance, le procès est reporté au 29 janvier 2021. Accompagnée de la responsable de France Victimes, le procureur s’est adressé à Adel en lui disant de ne surtout pas s’inquiéter ; Qu’il pouvait poursuivre ses agissements, qu’il était couvert par la justice et que Fanny aimait se faire violenter et insulter ! Fanny a dénoncé les propos tenus par ce procureur qui l’a directement mise en danger alors qu’elle aurait dû être considérée comme victime de son ex-mari.

Nous nous interrogeons : Que vaut à Adel une telle complaisance de la part des institutions juridiques ? Comment se fait-il que ce monsieur puisse en toute impunité poursuivre ses agissements et violer sa jeune enfant, sans jamais être inquiété par la justice ?

https://nopedozone.wixsite.com/mobilisation/post/un-p%C3%A8re-viole-sa-fille-de-3-ans-la-m%C3%A8re-risque-la-prison-et-il-a-toujours-ses-droits-de-garde

https://youtu.be/QIB8DVHgz9U

https://youtu.be/Q4PT1g4McS4

https://youtu.be/jrT_-8VWuSQ

 

2021 :

Le 3 mars, un procès ordonné par le Juge des Enfants va avoir lieu au tribunal de Toulouse. Le placement de Luna risque d’être prononcé malgré le combat acharné que Fanny a entreprit de mener pour défendre l’intérêt supérieur de sa fille. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des suites de ce procès…

 

Quelques mots de Fanny :

Il faut avoir énormément de courage pour partir, pour quitter un homme violent, pour échapper à la mort. Mais on ne mentionne jamais le courage d’affronter les procureurs et les juges, le parcours judiciaire fastidieux.

Il est anormal, que plus de 6 ans après mon premier dépôt de plainte, je sois encore dans cette même situation ; Et que ma situation se soit empirée alors que j’ai fait appel à la justice française pour me protéger.

Il est impossible de dissocier les enfants de la mère, puisque les enfants sont les premières victimes collatérales des violences conjugales et deviennent bien souvent des moyens de pression sur leur mère.

L’inceste est un crime sans cadavre… Ma fille n’a pas seulement subi des viols, elle est marquée à vie ; Et elle a définitivement perdu son père.

En prenant des décisions qui visent à préserver à tout prix les liens de paternité, on remarque que la justice considère les enfants comme la propriété du père, quelque soient les maux dont il est accusé, si graves soient-ils.

Un enfant ne peut se construire s’il est tiraillé entre deux adultes dont l’un est pervers, malveillant et nuisible pour lui ; Et s’il est au contact d’un parent qui œuvre à sa destruction psychologique et physique. Il lui serait préférable ne n’être élevé que par le seul parent bienveillant qui le protège.

Alors que l’intérêt supérieur de l’enfant est d’être mis en sécurité afin qu’il ne soit plus en contact avec son agresseur, je constate que la justice fonctionne de façon disparate… Les enfants de France peuvent être doublement victimes ; A la fois de leur bourreau, mais aussi des institutions qui ne les protègent pas, voire pire, qui les maintiennent dans l’environnement mortifère et violent qu’ils ont eu le courage de dénoncer.

Selon les estimations 2009 de l’Observatoire national de la délinquance, le viol donne lieu à moins de 10 % de plaintes, 3 % de poursuites judiciaires et entre 1 et 2 %  de condamnations. Je souhaite par mes démarches éviter que Luna ne soit en danger ; Eviter qu’elle ne se mette dans des situations de danger en grandissant.

 

Apportez votre soutien à Fanny :

L’association Wanted pedo soutient cette courageuse maman pour faire entendre la voix de sa fille.

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