Gros-de-Vaud | Accusé d’avoir violé sa fille pendant 6 ans, le père risque 17ans de prison

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« Je veux qu’il me rende les années qu’il m’a prises »
Peine de 17 ans de prison requise contre le père accusé d’avoir abusé de sa fille de ses 11 à 17 ans, et de l’avoir rémunérée pour les actes sexuels, 6 ans requis contre la mère accusée d’avoir fermé les yeux. Verdict ce 10 novembre.

Lors du deuxième jour de son procès, mardi, c’est ce que ce père, accusé d’avoir abusé sexuellement de sa fille de ses 11 à ses 17 ans, a souhaité que l’on adresse à sa progéniture.

«Je ne veux pas qu’elle me pardonne, c’est impardonnable, dégueulasse, immonde. (…) J’ai détruit sa vie, nos vies. Je suis vraiment désolé. (…)»

Lundi, Léa* avait refusé de faire face à son géniteur. Mardi, le procureur a requis une peine de 17 ans de prison ferme contre le quinquagénaire, notamment pour viol, inceste et violation du devoir d’assistance ou d’éducation.

«Je veux qu’il me rende les années qu’il m’a prises», a exigé de la justice la jeune femme, aujourd’hui âgée de 22 ans.

Pendant six longues années, le patriarche lui a infligé des rapports sexuels plusieurs fois par semaine, souvent sans préservatifs, pour lesquels il la rémunérait: 20 francs pour une fellation et 50 francs pour une relation complète.

Tout se passait le soir, sur le canapé du foyer familial du Gros-de-Vaud. Le prévenu reconnaît dans les grandes lignes les actes reprochés mais conteste leur fréquence et l’âge qu’avait sa progéniture quand les abus ont commencé.

Quant à la mère de famille, accusée notamment de n’avoir rien fait pour protéger sa fille, elle risque aussi la prison ferme, six années de privation de liberté ayant été requis notamment pour complicité de la quasi-totalité des infractions retenues à l’encontre de son ex-mari.

«Elle a fait le choix délibéré de fermer les yeux», a fustigé le procureur Alexandre Schweizer.

La quinquagénaire avait d’ailleurs tout tenté pour étouffer l’affaire après que sa fille lui a tout raconté en 2020. Le couple risque en outre une interdiction à vie d’exercer toute activité impliquant des contacts réguliers avec des mineurs.

La Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) avait reçu un signalement en décembre 2020 pour suspicions de maltraitance sur le cadet de cette famille de trois enfants.

En mars 2021, alors que l’instance s’apprêtait à classer le dossier, les collaborateurs ont été, dans l’intervalle, informés des abus présumés sur la jeune fille, comme l’a expliqué mardi la psychologue de cette dernière.

Les faits seront finalement dénoncés en janvier 2022, quelques jours avant que Léa dépose plainte.

Ses parents ont été arrêtés le lendemain. La mère a été emprisonnée pendant un petit mois. Le père, lui, est en prison depuis son arrestation.

*prénoms d’emprunts

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