Gramat | 2 ans avec sursis pour le surveillant accusé d’atteinte sexuelle sur une collégienne de 12 ans

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“Un homme de 22 ans ne sort pas avec une mineure, qui plus est sous son autorité”
Ce jeudi matin, un homme de 25 ans était jugé par le tribunal correctionnel de Cahors pour atteinte sexuelle sur une mineure de moins de 15 ans alors qu’il était surveillant dans son collège à Gramat.

Pendant trois mois, de novembre 2020 à janvier 2021, F. a entretenu une “relation” intime et sentimentale avec Sophie* alors âgée de 12 ans.

Les premiers émois de l’adolescence pourrait-on dire sauf qu’ici F. était son surveillant et qu’il avait 10 ans de plus qu’elle soit 22 ans.

Des faits graves qui étaient jugés par le tribunal correctionnel de Cahors ce jeudi matin en présence de la jeune victime et de ses parents qui n’ont pas souhaité s’exprimer, représentés dans ce dossier par Maître Brullot.

Le signalement est venu du système scolaire et de l’entourage de la jeune fille notamment ses amies.

À l’époque, ces dernières s’inquiètent de la situation et des confidences de Sophie.

Certains collégiens constatent que F. use de divers stratagèmes pour se retrouver seule avec elle.

En aparté, à l’abri des regards dans ce secret de Polichinelle, ce sont des baisers, des caresses sur la poitrine et les parties intimes de la jeune adolescente.

Impassible à la barre

En jean et pull, F. est à la barre, immobile, impassible presque absent, comme s’il souhaitait tout simplement se rendre invisible.

Il n’a pas souhaité prendre d’avocat.

Le président du tribunal poursuit :

“Sophie a voulu vous protéger dans ses déclarations, il y a un manque de discernement de sa part dans la gravité des choses qu’elle a vécu.

Elle a même reproché à ses amis d’avoir parlé en leur disant qu’elle s’est sentie trahie.

Mais je crois que ses amis lui ont rendu service !”

Le surveillant a d’abord été suspendu de ses fonctions par l’établissement puis a présenté sa démission.

Le père de Sophie a ensuite porté plainte.

Le tribunal tente d’engager la discussion avec le prévenu, le relance à plusieurs reprises, lui pose les mêmes questions de manière différente pour tenter d’avoir des explications.

En vain. F. reste mutique, à peine audible, il répond de manière laconique par timidité, par honte ou par désinvolture, difficile de le savoir.

“Vous avez parlé aux enquêteurs d’une relation amoureuse consentie sur laquelle vous n’avez rien vu de mal, est-ce toujours le cas ?”

– “Non, je reconnais les faits, je n’ai pas réfléchi, je n’étais pas bien dans ma vie, j’avais besoin d’affection ce n’était pas voulu, je ne sais pas comment ça s’est passé réellement.”

– “Vous n’ignorez pas qu’un homme de 22 ans ne sort pas avec une mineure, qui plus est sous son autorité ? Vous avez bénéficié de la fragilité de cette fille qui, à 12 ans, ne peut savoir ce qu’est une relation. Il y aura des conséquences graves et importantes pour elle dans son avenir quand elle comprendra vraiment que vous avez abusé d’elle, souligne l’expert psychiatre”

Un suivi psy nécessaire

Aujourd’hui, l’homme de 25 ans est ouvrier polyvalent en CDI en Corrèze.

Le président du tribunal s’agace qu’il n’y ait pas d’avocat pour le défendre, serait-ce parce qu’il ne prend pas cette affaire au sérieux, qu’il ne se rend pas compte de la gravité des accusations ?

Il lui demande:

“Voyez vous un psy ?”

– “Non”.

– “Que vous a dit l’expert psychiatrique de la justice ?”

– “Je ne m’en souviens pas”.

– “Alors je vais vous le dire, il parle d’une fragilité narcissique, une importante immaturité sur le plan psycho affectif. Un positionnement égocentré, pas de sentiment de culpabilité, une absence d’autocritique, d’un possible fonctionnement déviant de la sexualité et d’une possible récidive, il est donc nécessaire d’entreprendre un travail, voilà ce qu’il dit. Tout ceci nous inquiète grandement.”

Le tribunal le condamne à deux ans de prison avec sursis et un suivi socio judiciaire pendant cinq ans, en cas de non-respect, la peine encourue est de deux ans complémentaires, une interdiction de 10 ans d’activité en lien avec les mineurs, et 2500 euros en réparation du préjudice morale.

*le prénom a été modifié

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