Fresnes | Un animateur condamné à 18 mois avec sursis pour s’être masturbé dans une école primaire face à des élèves

Agé d’une trentaine d’années, il travaillait à l’école Barbara. Après sa condamnation en comparution immédiate, enseignants et parents d’élèves sont sous le choc.

«Apocalyptique.» Le qualificatif utilisé par Saunielle Diallo, représentante des parents d’élèves de l’école Barbara, à Fresnes (Val-de-Marne), résume bien l’atmosphère qui règne au sein de l’établissement depuis plusieurs jours.

«Un climat de psychose est en train de s’installer.»

Vendredi dernier, l’un des animateurs du groupe scolaire, employé depuis deux ans pour organiser des ateliers sportifs sur les Temps d’activité périscolaire (Tap), a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Créteil.

L’homme d’une trentaine d’années était accusé d’avoir, à deux reprises, durant la semaine du 2 au 5 mai, montré son sexe à des élèves de moyenne section, dans le local où était entreposé le matériel dont il se servait pour ses activités.

Il a été condamné à cinq ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pour exhibition sexuelle – le non-respect de cette obligation serait sanctionné par 18 mois d’emprisonnement -, et d’une interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs pendant 10 ans.

«Il n’a pas obligé les enfants à le regarder»

«L’enquête menée par la sûreté territoriale n’a pas permis d’établir que d’autres enfants aient pu être victimes de cette personne, souligne une source judiciaire. Il faut prendre garde à un effet d’emballement.

Le délit a été qualifié en exhibition sexuelle et non en agression sexuelle car il n’a pas obligé les enfants à le regarder quand il se masturbait.»

Chez les parents, on oscille entre impuissance et colère.

«Les enfants en parlent entre eux, et ma fille de 6 ans m’a demandé si c’était vrai, raconte Mélanie. Je lui ai confirmé, et depuis, ça la travaille. Elle a peur qu’il revienne et lui fasse du mal.»

«Nous avons tous été horrifiés par cette nouvelle, déclare Pamela*. Beaucoup de parents n’ont plus confiance en l’équipe d’animation, et se posent des questions sur le mode de recrutement de ses membres. On se demande à qui on confie nos enfants pour la journée.»

Soucieuse de rassurer les familles, et de démêler le vrai du faux, la mairie de Fresnes a envoyé un courrier à tous les parents d’élèves de la ville, en date du 10 mai.

Elle y stipulait notamment avoir :

«dès qu’elle [avait] eu connaissance des faits, demandé à l’association employant cet agent de le suspendre de ses fonctions».

«Dans le cadre des Tap, nous faisons appel à plusieurs associations prestataires, rappelle l’un de ses représentants. Ce sont elles qui assurent les recrutements des animateurs, et nous leur demandons de vérifier systématiquement un certain nombre d’éléments légaux, comme leur casier judiciaire. Concernant l’animateur qui a été condamné, nous sommes en train de vérifier qu’il n’y a pas eu de manquement à ce niveau-là. Si tel était le cas, nous nous retournerions contre l’association qui l’a recruté.»

L’association en question se refuse pour le moment à tout commentaire.

Mais, selon nos informations, elle aurait fourni toutes les pièces demandées par la mairie dans ce processus de recrutement.

Elle a par ailleurs immédiatement suspendu l’animateur après les faits.

Deux réunions ont par ailleurs été organisées à destination des parents d’élèves, ces vendredi et mardi.

Une cinquantaine de parents a participé à la réunion de ce mardi.

«Il s’agissait notamment de leur faire rencontrer les psychologues que nous mettons à leur disposition, poursuit le représentant de la municipalité. Nous sommes satisfaits que la justice ait frappé rapidement. Il est temps d’apaiser et de rassurer les familles.»

*Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressé.

Source : Le Parisien

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