Florange | Un père accusé d’agression sexuelle par sa fille et sa belle-fille

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Une famille recomposée au tribunal pour agressions sexuelles et violence sur mineurs
Alors que les enfants ont dénoncé leur père pour agression sexuelle et leur mère pour violences physique, ces derniers nient les faits. Les jugent devront trancher le 7 décembre prochain.

Les trois enfants se serrent les coudes lorsqu’ils défilent un à un devant les juges du tribunal de Thionville pour raconter ce qu’ils ont vécu.

Aujourd’hui âgés d’une vingtaine d’années, ils évoquent des agressions sexuelles et des violences subies dans leur enfance ou leur adolescence.

Ils dénoncent leurs parents, un couple remarié à la tête d’une famille recomposée installée à Florange.

Une des filles accuse son beau-père de lui avoir touché la poitrine, l’entrejambe.

Elle dit qu’il s’est introduit dans la chambre, dans la salle de bain aussi.

C’était en 2011, alors qu’elle n’avait que 14 ans.

« C’est des conneries ! »

balaie l’intéressé.

Il reconnaît en revanche qu’il lui a fait des avances un soir, cinq ans plus tard.

La jeune femme l’avait filmé.

« Elle était majeure […] Elle me chauffait, elle me parlait de sexe ! »

prétexte-t-il.

« Tu as détruit ma vie ! »

répond la victime.

La fille du prévenu décrira le même ressenti que sa demi-sœur.

Elle rapporte un épisode ancien, survenu lorsqu’elle était fillette.

Elle raconte que les attouchements commencent par un câlin, et se poursuivent avec une main glissée sur et sous son pyjama.

Selon elle, son père l’aurait ensuite forcée à caresser son sexe par-dessus son pantalon.

Ce souvenir lui serait revenu 19 ans plus tard, lorsqu’elle était enceinte.

« Je ressens encore tout ! »

sanglote-t-elle.

Le rapport d’un expert psychiatre fait état de la fragilité des victimes présumées, met en avant leur souffrance, des comportements à risque, des conduites addictives qui pourraient être liés à ce type de traumatisme.

 

La défense plaide la relaxe

À la barre, les parents restent de marbre.

Le père (et beau-père) crie même au complot, à la manipulation.

Son fils accuse la belle-mère de violences et répète les coups de poing, de cuillère en bois, il se souvient d’un crachat au visage.

Lorsqu’elle avait appris qu’il fumait, elle l’aurait forcé à fumer plusieurs cigarettes jusqu’au vomissement et à manger le tabac.

Il parle aussi d’insultes, de dénigrements.

Son père, souvent décrit comme alcoolisé, est aussi poursuivi pour des violences à son égard.

« C’était un garçon turbulent, il nous piquait du pognon, il faisait le con à l’école, il dealait de la drogue. »

argue le papa à la barre.

L’avocat des enfants relève que le déni est omniprésent dans cette famille.

De son côté, la défense rappelle surtout qu’aucun élément matériel ne corrobore les allégations de nature sexuelle.

Elle pointe des contradictions dans les propos tenus, des incohérences dans les dates retenues.

Me Perioli plaide la relaxe pour les deux parents.

La substitut du procureur requiert, contre le père, deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire soumis à une obligation de soins et d’indemnisation des victimes notamment.

Elle demande aussi à ce qu’il soit inscrit au fichier judiciaire qui recense les auteurs d’infractions sexuelles.

La magistrate réclame deux amendes de 750 € à l’encontre de la mère pour les violences contraventionnelles sur son beau-fils.

Le tribunal rendra sa décision le 7 décembre.

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