Finkielkraut et la ministre Azoulay défendent Polanski | A treize ans, “ce n’était pas une enfant”

Pour le “philosophe”, “Polanksi n’est pas pédophile”.

Sa victime, âgée de 13 ans, “n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant”, estime-t-il.

Il accuse la France d’être “en proie à une véritable fureur de la persécution”.

Le philosophe Alain Finkielkraut défend vigoureusement le cinéaste Roman Polanski, arrêté en Suisse pour “relations sexuelles illégales” avec une mineure de 13 ans, en 1977 aux États-Unis.

Interrogé vendredi 9 octobre sur France Inter, Alain Finkielkraut a affirmé :

“Polanski n’est pas le violeur de l’Essonne.

Polanksi n’est pas pédophile.

Sa victime, la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits.”

“C’était une adolescente qui posait dénudée pour Vogue homme, poursuit Alain Finkielkraut.

“Et Vogue homme n’est pas un journal pédophile.

C’est quand même une chose à prendre en considération.”

 

Des inculpations abandonnées

Le 10 mars 1977, Roman Polanski a reconnu une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans, Samantha Geimer, en marge d’une séance de photographie à Los Angeles, aux États-Unis.

Samantha Geimer racontera devant un grand jury, dont le Los Angeles Times a lu le rapport, que le cinéaste lui avait fait boire du champagne, l’avait droguée et qu’elle avait tenté, sans succès, de résister à ses avances.

Quinze jours plus tard, Roman Polanski est inculpé pour fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes ou lascifs sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie, selon le récit du Los Angeles Times.

Un accord est alors négocié avec le procureur, la famille de la victime souhaite lui éviter le traumatisme d’un témoignage public.

Roman Polanski décide de plaider coupable pour le chef d’accusation de “relations sexuelles illégales”.

Les autres accusations sont abandonnées.

Le cinéaste est incarcéré 42 jours à l’hôpital-prison Chino, près de Los Angeles. Le 17 décembre 1977, il apprend qu’il risque finalement une peine maximale de 50 ans de prison, et décide de fuir la justice américaine.

Il trouve refuge à Paris. Depuis, il a pu se déplacer dans de nombreux pays sans être inquiéter, jusqu’à son arrestation, en Suisse, le 26 septembre dernier.

 

Finkielkraut fustige la “foule lyncheuse” sur Internet

“Depuis le déclenchement de cette affaire infernale, Je vis dans l’épouvante”,  déclare Alain Finkielkraut sur France Inter.

“La France est en proie à une véritable fureur de la persécution.

Et il n’y a pas que la France.

C’est toute la planète internet qui est devenue comme une immense foule lyncheuse.”

“Je ne réclame pas une quelconque impunité pour un artiste.

Mais il faut quand même comprendre que sa qualité d’artiste, depuis le début de l’histoire, n’est pas un privilège, mais un handicap.

C’est parce qu’il est un artiste que les juges mégalomanes américains refusent de lâcher l’affaire, et c’est parce qu’il est un artiste que la foule des internautes se déchaîne contre lui.

Dans une société démocratique, l’art est comme un outrage à l’égalité, alors on adore voir les artistes tomber.

Et c’est exactement ce qui se passe avec Polanski aujourd’hui. (…)

Cette fureur de la persécution, c’est une tentation constante aujourd’hui, aggravée par l’immédiateté d’Internet.”

Quant à Frédéric Mitterrand, Alain Finkielkraut juge qu’il a été “victime d’un procédé totalitaire” :

“On prend un texte, on en change le registre, on prélève des citations, on les tronque, et on lui demande de se justifier.”

Source: http://tempsreel.nouvelobs.com/

 

La ministre de la Culture défend Polanski.

“Cette affaire de viol est très ancienne”.

Alors que la nomination de Roman Polanski à la présidence des prochains César fait des vagues, Audrey Azoulay a défendu ce choix.

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Alors que l’Académie des César vient de nommer Roman Polanski à la présidence des César 2017, ce choix ne plaît pas à tout le monde.

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a en effet fait part de son mécontentement.

Le réalisateur franco-polonais a été accusé de viol sur mineur dans les années 1970 aux États-Unis.

Audrey Azoulay a souligné que ces faits sont “particulièrement graves”, mais qu’

“ils sont aussi très anciens, et la victime elle-même a demandé à ce que l’affaire ne soit plus l’objet de débat public et que la procédure, dont la justice avait été saisie, soit close.”

Elle a également reconnu que “cette affaire poursuivra Roman Polanski toute sa vie”, mais rappelle qu’il “demeure néanmoins un cinéaste de très grand talent qui a depuis été honoré de multiples César : c’est cela qui est en jeu dans le choix fait par l’Académie.”

Un choix qui fait des vagues, et a fait l’objet d’un hashtag appelant au boycott des prochains César.

Source : http://www.le100.fr/

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