Nice | Plus de 6 ans après les premières plaintes le prêtre Jean-Marc Schoepff n’a toujours pas été jugé…

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Le procès pour agressions sexuelles sur mineurs prévu le 8 janvier reporté au 9 septembre
Le procès du père Jean-Marc Schoepff, ancien aumônier de jeunesse pour agressions sexuelles sur mineurs, prévu ce lundi 8 Janvier à Nice, a été reporté au 9 septembre. Il interviendra sept ans après les premières plaintes.

Actualisation du 16 Janvier 2024:

La demande de report a été déposée par la défense, en raison de la santé d’un des deux avocats du prêtre.

Le parquet et les parties civiles n’ont pas présenté d’objection.

7 ans après les plaintes

L’affaire avait éclaté en 2017 avec une plainte déposée par le père de jumeaux quadragénaires dont l’un avait oublié les faits, mis à part des rêves d’attouchements, et l’autre n’osait pas faire la démarche.

Charismatique au sein des aumôneries de jeunes où il a officié à partir des années 1980, le père Jean-Marc Schoepff, aujourd’hui âgé de 67 ans, était apprécié à Nice.

Il conteste formellement les faits qui lui sont reprochés.

Interdit de tout ministère auprès des mineurs par la hiérarchie de l’Église en septembre 2017, il a été suspendu comme curé à l’ouverture de l’information judiciaire en 2018, date à laquelle il avait été brièvement incarcéré.

André Marceau, alors évêque de Nice l’annonçait en ces termes en mai 2018 :

Je m’étais engagé, si d’autres développements judiciaires intervenaient, à appliquer les dispositions prévues par le droit canonique et les recommandations du Vatican dans ce genre de situations.

Ce 7 mai 2018, j’ai donc rendu un décret le « suspendant » de ses fonctions de curé, et nommé un administrateur paroissial.

Libéré sous contrôle judiciaire, il a d’abord résidé en région parisienne, avant d’être autorisé à s’installer à Fréjus puis à revenir à Nice en décembre 2021.

9 dénonciations

Au total, neuf personnes ont dénoncé des attouchements, essentiellement à l’occasion de sorties ou de camps de vacances.

Mais les faits dénoncés remontent pour la plupart aux années 1980 et sont prescrits pour sept plaignants.

Sur les deux plaignants qui restent, l’un est né en 1985 et a porté plainte en 2019 pour des faits datant d’un voyage à Rome.

Sébastien Liautaud avait 11 ans, quand il part en voyage à Rome en 1997. Il rapporte que c’est à ce moment-là qu’il a subi des attouchements sexuels de la part du curé, alors prêtre aumônier dans un lycée.

L’autre, né en 1982, situe les faits en 1996, quand il était élève à Stanislas, un établissement privé catholique renommé à Nice.
La quasi-totalité des plaignants dénonçant des faits prescrits devraient cependant s’exprimer comme témoins au procès.

Article du 16 Octobre 2021:

Un prêtre niçois a été de nouveau mis en examen mardi 12 octobre par un juge d’instruction de Nice pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, a appris l’AFP auprès des avocats des deux parties.

Le père Jean-Marc Schoepff, 65 ans, a déjà été mis en examen et brièvement incarcéré. Sa mise en examen avait été annulée pour vice de forme.

Le prêtre Schoepff, relevé de ses fonctions, a été mis en examen pour des faits commis sur un Antibois de 35 ans alors qu’il était enfant, a indiqué à l’AFP l’avocat de la victime, Me Vincent Ehrenfeld, confirmant une information révélée par Nice-Matin.

Les avocats du prêtre, Michel Cardix et Tina Colombani, joints par l’AFP, ont confirmé la mise en examen.

«Le père Schoepff conteste totalement les faits»

a ajouté Me Colombani, ajoutant qu’il n’existe «aucun élément matériel corroborant les accusations de Sébastien Liautaud» pour des faits remontant «à 1997».

Sébastien Liautaud accuse Jean-Marc Schoepff de lui avoir infligé des attouchements lors d’un séjour à Rome, alors qu’il n’avait que 11 ans et demi, a précisé Nice-Matin.

Sébastien Liautaud avait déposé plainte en 2019. Le prêtre avait réfuté une dizaine de plaintes déposées contre lui dont certaines pour des faits prescrits.

«Cette fois les faits ne sont pas prescrits»

a précisé Me Ehrenfeld, ajoutant que

«La bonne nouvelle, c’est que le juge va organiser une confrontation.»

«S’il n’y a pas de confrontation, nous en demanderons une»

a également indiqué Me Colombani.

Cette nouvelle mise en examen intervient quelques jours après la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Église catholique, évaluant à 216.000 le nombre d’enfants et d’adolescents victimes de clercs et de religieux depuis 1950.

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