États-Unis | Après la gymnastique, un scandale sexuel frappe la natation américaine

Ariana Kukors Smith, une ancienne championne du monde américaine de natation, affirme avoir été abusée par son entraîneur alors qu’elle était adolescente. Un «secret que tout le monde connaissait», d’après elle.

Ariana Kukors Smith. Photo : Ted S. Warren/AP/SIPA

Le sport américain à nouveau en plein scandale. Après la gymnastique, la natation est au cœur d’une affaire d’abus sexuels. L’ancienne championne du monde de natation, Ariana Kukors Smith, accuse la fédération américaine de natation d’avoir couvert les agissements de son entraîneur, qui l’aurait abusée alors qu’elle était mineure.

CNN indique qu’une plainte a été déposée contre l’instance sportive.

D’après la nageuse de 28 ans, la première agression sexuelle remonte à ses 16 ans, en 2006.

C’est en janvier dernier qu’Ariana Kukors Smith a raconté son histoire pour la première fois, alors qu’au même moment le docteur Larry Nassar, médecin star de l’équipe américain de gymnastique, était jugé pour plus de 300 agressions sexuelles.

Dans sa plainte, la nageuse explique avoir été embrassée, caressée et avoir subi des actes sexuels oraux alors qu’elle était mineure.

Elle affirme également que son coach a pris des photos d’elle nue.

Des faits niés par Sean Hutchison.

En janvier, l’entraîneur a déclaré dans un communiqué :

«Je démens formellement avoir eu des rapports sexuels ou une quelconque relation romantique avec elle avant qu’elle ait l’âge légal pour prendre ce genre de décisions par elle-même».

«En n’agissant pas, (la Fédération) a autorisé Sean à m’abuser durant une décennie.

Pendant cette décennie, il a volé tant de choses en moi, dont ma carrière, ma relation avec mes collègues, mes amitiés, ma virginité, et en dernier lieu, mon rêve olympique», indique aujourd’hui dans un communiqué l’ancienne championne.

Elle accuse USA Swimming d’avoir caché des documents mettant en difficulté l’entraîneur Hutchison – et d’autres coaches – créant une culture de «la pédophilie par les entraîneurs».

Ariana Kukors Smith avait 13 ans lorsqu’elle a commencé à travailler avec Sean Hutchison, à Seattle.

Dès le début, l’homme s’est mis à la manipuler pour gagner sa confiance, peut-on lire dans la plainte qui accuse par ailleurs également le club de natation dans lequel l’homme travaillait.

Entre 2002 et 2005, le coach et sa sportive ont parcouru le pays pour participer à divers compétitions.

Peu à peu, les gestes inappropriés ont débuté, allant même jusqu’à toucher la nageuse devant d’autres personnes, affirme encore la plainte.

C’est aux championnats nationaux que l’adolescente a été agressée pour la première fois.

Des faits qui se sont répétés durant plusieurs mois à l’occasion d’autres déplacements officiels.

Les organisateurs de ces évènements sont d’ailleurs eux aussi nommés dans la plainte qui les accuse de n’avoir pas protégé la nageuse.

Mark Schubert, entraîneur vedette de la Fédération est de son côté accusé de n’avoir pas dénoncé son collègue auprès des instances officielles alors qu’entre juin 2006 et novembre 2010, il aurait été témoin des gestes inappropriés de Sean Hutchison.

En 2009, ce dernier est d’ailleurs devenu l’entraîneur numéro un de l’équipe américaine olympique.

Un an plus tôt, il était coach aux JO de Pékin.

Dans la plainte, les avocats d’ Ariana Kukors Smith expliquent qu’une fois que leur cliente est devenue majeure, elle s’est retrouvée piégée dans une relation toxique avec son entraîneur.

«A cause du pouvoir et du contrôle d’Hutchison sur Smith», ce n’est qu’en 2015 que la nageuse a pris conscience des abus qu’elle subissait, indique encore la plainte.

En avril 2017, le quotidien «USA Today» révélait un scandale de grande ampleur, indiquant que le Comité olympique américaine aurait délibérément pris à la légère les accusations d’agressions sexuelles commises dans deux de ses plus illustres sports, la natation et la gymnastique.

En avril 2010, les médias avaient dévoilé en détails de nombreuses relations inappropriées entre des entraîneurs de natation et de jeunes sportifs mineurs, indiquant au passage que 36 coaches avaient été bannis à vie de leur sport dans les dix années précédant le scandale.

Aujourd’hui, plus de 100 entraîneurs se trouvent sur cette liste noire.

Source : Paris Match

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