Douai | Un homme condamné à du sursis pour agressions sexuelles et détention de pédoporno

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Pédocriminel En liberté

“Je me suis laissé faire, je ne comprenais pas. Par la suite, il a dit qu’il allait me baiser.”
enfant dans une petite pièce avec les mains levées pour échapper aux coups
Un homme de 55 ans comparaissait, ce mardi 12 octobre, pour des faits d’agressions sexuelles sur deux mineurs d’une même fratrie et de détention d’images pédopornographiques.

Lisa* n’oubliera jamais l’anniversaire de ses onze ans.

Me Seilliez, l’avocate de la partie civile résume:

“Elle vivra toujours avec”

Ce soir-là, la jeune fille célèbre sa onzième année au restaurant, en compagnie de son père, du “meilleur ami du papa” et sa compagne Sophie*.

Fatiguée, Lisa rentre dormir avec Sophie au domicile conjugal.

Vers 3h, Sophie se lève pour se rendre au travail, et laisse Lisa dormir paisiblement.

La jeune fille sera réveillée par les mains de l’ami de la famille, lui caressant les fesses.

Puis, il baisse la culotte de la victime, avant de lui lécher le sexe.

Le prévenu déclare:

“Quand je me suis rendu compte, j’ai arrêté”

Pourtant, quelques heures plus tard, il demande à voir, à deux reprises, “les poils de sa pépette” et sa poitrine.

Face à cette insistance, la jeune fille finit par baisser son pantalon.

Aucune défloration de l’hymen n’est constatée lors de l’expertise gynécologique de la jeune fille. Mais le doute subsiste.

La procureure souligne:

“L’hymen peut admettre l’introduction d’un doigt sans créer de lésions”

3 ans de silence

Plus les mois passent, plus l’état de Lisa se dégrade.

Elle se renferme peu à peu, mais son comportement n’alerte pas ses proches.

Excepté à deux amis à qui elle se confie, Lisa garde le silence.

Un silence qui durera plus de trois ans.

C’est en 2018 que la vérité éclate, suite à l’évocation du consentement au cours d’une réunion organisée dans son établissement scolaire.

L’infirmière décèle “tout de suite une faille”.

Convoquée dans le bureau de la professionnelle de santé, Lisa avoue tout.

La présidente d’audience rapporte:

 “Elle tremblait”

Entendue par les enquêteurs, la jeune fille reste “mutique à plusieurs reprises”.

À la barre, la mère de la victime évoque la fragilité de sa fille :

“Elle ne va pas bien depuis cette histoire.”

Son père, abasourdi, complète :

“Tous les week-ends, quand elle vient à la maison, elle s’enferme dans sa chambre”.

Une autre victime

La jeune fille n’est pas la seule victime de l’ami de la famille.

Dans le cadre de la procédure, Loïc*, le frère de Lisa, est également interrogé.

Il se remémore avoir subi des faits similaires, au même âge.

Il relate des attouchements au-dessus des vêtements et une relation consentie une fois sa majorité atteinte.

Lors de son audition il relate :

 “Je me suis retrouvé dans l’ascenseur avec lui mais il a commencé à me toucher les parties intimes à travers le pantalon. Je me suis laissé faire, je ne comprenais pas. Par la suite, il a dit qu’il allait me baiser.”

A la lecture du témoignage, le prévenu répond:

 “C’est possible, je ne me souviens pas”

Se défendant de toute attirance envers les mineurs, la présidente s’interroge :

“Qu’avez-vous à dire sur les photos de mineures dénudées retrouvées dans votre ordinateur ?”

L’individu répond :

“Je suis tombé sur une page comme ça, j’ai tout effacé. C’était pour regarder, c’est tout.”

Examiné par deux experts, l’individu est décrit comme quelqu’un qui a “tendance à se victimiser”, “peu empathique”, “avec une problématique alcoolique ancienne”, susceptible d’avoir causé une “altération” au moment des faits.

Me Seilliez déclare:

“Je vous demande de ne pas tenir compte de l’altération. On se cache ici derrière une alcoolisation massive”

L’avocat de la défense, Me Bufquin plaide:

“Je ne pense pas que cela soit de la victimisation, Il se rend compte de la gravité des différentes infractions. Il a besoin d’être aidé pour ne plus recommencer.”

Reconnu coupable des faits, l’homme a écopé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire d’une durée de deux ans, avec obligation de soins, de travail, et d’indemnisation des victimes.

Il a interdiction de rentrer en contact et d’exercer une activité professionnelle en lien avec des mineurs.

* Prénoms d’emprunt

 

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