Donde Vamos | Affaire Silva, un “suicide collectif” qui pose question

Donde Vamos: Affaire Silva, un “suicide collectif” qui pose question

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Aujourd’hui on va revenir sur un fait divers, qui laisse perplexe.

Le 22 novembre, les pompiers sont intervenus dans un petit village de Charentes-Maritimes pour ce qui ressemblait à une tentative de suicide en famille.

Il y a un mort, deux femmes intoxiquées au gaz, et une fillette de deux ans dans le coma.

Cette famille, c’est la famille Silva, qui a pris la fuite après avoir tenté d’éclaircir les affaires Estelle Mouzin, Marion Wagon et Léo Ballet.

 

Le 22 novembre, Sud Ouest rapporte ce “drame familial”: Elisabeth Silva aurait tenté de tuer toute sa famille (sa mère, son frère et sa fille), car elle serait dépressive et était en conflit avec le père de sa fille.

Ce scénario est étonnant quant on sait l’acharnement qu’a mis cette famille à se sortir de la nasse dans laquelle elle se trouvait.

Seul Marc Silva est décédé d’une intoxication au monoxyde de carbone.

On reproche à Elisabeth d’avoir fait prendre des médicaments à fortes doses à tout le monde ainsi qu’à elle même, puis d’avoir ouvert le gaz et même bouté le feu à l’habitiation.

Mais le feu n’a pas pris, faute d’air. La porte d’entrée était bloquée par un frigo et elle était fermée à clé.

Tout de suite, la presse parle d’un “huis-clos pesant”, on présente la famille comme recluse et dépressive, limite une secte [1], on interroge le père de la gamine qui confirme le tout, tout semble cohérent.

Elisabeth Silva, qui aurait déclaré que la famille “souhaitait en finir avec la vie“,  est envoyée en hôpital psychiatrique, puis elle passera des années en prison.

Mais finalement on nous dit (Ouest France, le 10/12/2015) que “Le suicide collectif se transforme en tentative d’assassinat“.

Faudrait savoir.

On doit aussi noter qu’Elisabeth Silva était la mère d’une petite fille de 2 ans et demi et qu’elle était en conflit avec le père, qui vit à Dax, au sujet de la garde.

Au début de l’été, elle a même ouvert un blog dans lequel elle raconte ce conflit.

En gros, elle dit avoir quitté le père qui était un tyran domestique et elle lui reproche des maltraitances envers leur fille.

Le père a déposé plusieurs plaintes pour non-représentation d’enfant et a réclamé la garde exclusive de sa fille, qu’il obtiendra certainement.

Quant à Marc Silva, son ancienne hiérarchie rappelle qu’il a “pété les plombs” en 2003, quand il a quitté son métier pour fuir avec sa mère et sa sœur.

Mais, il faut rappeler qui sont Elisabeth et Marc Silva.

 

Sur la piste du secret-défense

En 2006, Elisabeth Silva publie “Les Piliers de la Traitrise”, un livre dans lequel elle explique que ce qu’elle et son frère Marc, policier à l’OCRB, ont découvert lors des enquêtes sur ces trois disparitions, les a amenés à devoir fuir la France.

Le livre peut sembler un peu paranoïaque, mais elle décrit bien comment la pression a été mise sur sa famille, et pourquoi ils n’ont pas vu d’autre solution que de partir.

 

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Le livre commence ainsi:

En traitant l’affaire de disparition du petit Léo Balley survenue le 19 juillet 1996 à Grenoble, je déchiffrais un secret défense.

Involontairement, je mettais au grand jour un mystère de la scène politique française et Marc, le seul officiel de la famille devenait en ce début de l’été 2003, un homme traqué“. 

L’enquête d’Elisabeth et Marc Silva reposait sur les “perceptions” de la première, puis sur du travail de terrain.

Ils ont commencé en 2000 quand Marc a demandé de l’aide à sa sœur au sujet de l’affaire Marion Wagon [2], puis en 2001, avec des “pressentiments” concernant Léo Balley [3], puis en 2003 quelques mois après l’enlèvement à Guermantes d’Estelle Mouzin.

Les séances de “voyance” d’Elisabeth leur auraient permis d’identifier le kidnappeur, et juste après le frère et la sœur disent avoir reçu des menaces. Selon la police, le suspect désigné n’avait rien à voir avec l’affaire.

D’après le livre d’Elisabeth, les policiers avec lesquels ils étaient en contact au sujet de ces dossiers les ont pris au sérieux, car elle est parvenue à donner des éléments précis et vérifiés. 

Elisabeth Silva explique dans son livre qu’on lui avait parlé de la recruter comme collaboratrice, que ses auditions concernant l’affaire Leo Balley et Estelle Mouzin étaient classées “secret défense” [4], et qu’on a mis de gros moyens pour les coincer.

D’ailleurs, même le journal Détective écrivait en 2003 que

Tous les postes frontières et les aéroports sont en état d’alerte, mais l’homme, et son arme de service, restent introuvables“…

 

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Là encore: on ne peut que se demander pourquoi la simple disparition d’un flic avec son arme de service, ce qui arrive régulièrement, entraîne immédiatement un tel “état d’alerte” alors qu’aucune condamnation ne pèse sur lui et sa famille.

La suite

La famille a fini par rentrer en France. Elisabeth Silva a rencontré un brocanteur avec qui elle a eu une fille, et dont elle s’est séparée récemment.

Jusqu’en 2014, les comptes Twitter de Marc Silva et de sa mère étaient actifs.

Celui d’Elisabeth l’était jusqu’en janvier 2015.

En novembre 2014, Elisabeth Silva expliquait que sa famille était “toujours victime d’ostracisme” mais elle restait très combative.

Les médias restent invariablement sourds et muets, les politiques sont corrompus jusqu’aux dents, le président de la république dont l’immobilisme affiché trahit sa complicité dans ce crime d’Etat organisé, à défaut de faire figure de proue fait figure de pantin et in fine l’ Europe où les Etats souverains semblent asservis par un certain “pacte immoral” dans cette Affaire, pour ne faire que citer “Marion”, dont nous ignorons la cause…, quelle bassesse et ignominie ! “, écrivait-elle alors.

Le site par lequel ils tentaient d’alerter les autorités sur leur situation et sur la cabale dont ils ont été victimes existe toujours lui aussi.

Le 23 août, Elisabeth a mis en ligne un nouveau site pour évoquer les maltraitances sur sa fille et le bourbier judiciaire qui s’en est suivi.

Elle explique que sa fille est victime de maltraitances physiques et psychologiques, mais aussi qu’elle a été “témoin d’actes sexuels déviants” par son père.

D’après ce qu’elle expliquait, le médecin traitant de la fillette a fait un signalement à la justice.

Le divorce est intervenu en février 2015, et Elisabeth a refusé les droits de visite au père, si bien que l’affaire est partie chez le JAF.

Dans une plainte, Elisabeth Silva explique que sa fille est revenue perturbée de droits de visite chez son père en mars, avril et juillet 2015.

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Cette affaire me laisse perplexe depuis le départ. Les dossiers Marion Wagon et Estelle Mouzin sont en effet des dossiers sensibles, ce qui peut entraîner de grosses mesures de rétorsion contre ceux qui cherchent à remuer tout ce bourbier.

Impossible en revanche de prendre position sur l’affaire des maltraitances, quant à cette scène de suicide/ assassinat, je ne peux m’empêcher de trouver cela contradictoire avec la position affichée d’Elisabeth et de son frère.

 


 

[1] Le Nouveau Détective, notamment, a fait très fort le 9 décembre dans un article intitulé “Voyance, chantages et délire macabre”.

Ils ne sortent quasiment jamais, ne reçoivent personne et répondent du bout des lèvres quand on les salue“, “une famille à première vue assez banale.

Sauf que Marc n’est pas le père de Zoé.

Et quand le véritable père, Benoît, veut voir son enfant, il est chassé à coups de pied par Marc.

Un classique drame de la séparation ?

Non. Une histoire folle où se mêlent enlèvement d’enfant, radiesthésie, complots, règlements de comptes, escroquerie aux sentiments.

Et, pour finir, mort violente…

Sud Ouest a carrément cité la propriétaire de l’appartement qui n’ “excluait pas un comportement sectaire” de la famille Silva…

[2] Elisabeth Silva a rédigé plusieurs feuillets concernant cette affaire, mais d’après les informations que j’ai Marion n’était déjà plus en vie en 2000, elle aurait été tuée peu de temps après son enlèvement.

[3] Léo Balley a disparu le 19 juillet 1996 à l’âge de 6 ans, alors qu’il campait avec son père et des amis au lac du Fourchu en Isère.

On n’a jamais retrouvé sa trace.

L’affaire a été close par un non-lieu en 2012.

[4] Elisabeth Silva écrit dans son livre:

Cette commission rogatoire, instruite par un juge, six ans après la disparition d’un mineur non élucidée, a fait l’objet d’un dossier classé SECRET DEFENSE, eu égard à d’autres éléments relevant du secret militaire paraissant vraisemblablement sur le dossier confié à l’adjudant O.(cf. notre site web). 

Ce dernier m’exhorte dans le procès-verbad’audition,signé par moi-même et contresigné par ce dernier de ne jamais révéler à la presse les informations délivrées. 

Il m’informe ouvertement des dangers qui pèseraient sur ma personne si toutefois ces révélations étaient connues de la presse et recommande mes services pour élucider des affaires de disparitions et autres à de hauts gradés de la Gendarmerie de DAX, en leur signifiant que mon anonymat doit absolument être conservé pour préserver ma propre sécurité“. 

 

Source : http://dondevamos.canalblog.com/

 

 

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