Domfront-en-Poiraie | Prison avec sursis pour un ancien gendarme

Jugé en appel à Caen pour corruption de mineur et détention d’images pédopornographiques, le militaire poussait des ados à se masturber devant lui via Internet.


L’affaire a été jugée au tribunal de Caen. (©DR, actu.fr)

Présent à l’audience, Lorenzo Puccini fera également l’objet d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans. Durant cette période, il a l’obligation de travailler et de se soigner, faute de quoi il pourrait écoper de trois ans de prison supplémentaires.

Enfin, l’ex-adjudant de 46 ans, dont le nom a été inscrit au fichier automatique des auteurs d’infractions sexuelles, a désormais l’interdiction d’exercer toute activité en relation avec des mineurs.

Pendant 5 mois, entre novembre 2014 et mars 2015, le père de famille a abusé de 24 mineurs, alors âgés de 12 à 15 ans. Homme marié avec une femme de 52 ans en quête d’amants, il était le père d’un adolescent de 14 ans.

« Une spirale »

Dissimulé derrière de faux profils, le prévenu abordait ses victimes via bazoocam, un site de rencontre en ligne. « Ça me changeait, alors j’y allais de plus en plus souvent. Et puis, je suis tombé dans une spirale », a soupiré l’intéressé, qui est désormais cuisinier à Paris.

Prédateur sexuel la nuit

Le gendarme avait été identifié via l’adresse IP de son ordinateur, qui était ressortie dans un autre dossier de pédopornographie instruit à Toulouse.

Accro aux jeunes hommes, le militaire était « demandeur d’images », a souligné Agnès Quantin, la présidente de la cour d’appel. Sur son ordinateur, les enquêteurs avaient découvert de très nombreux clichés « mais aussi la vidéo du viol d’un gamin de moins de dix ans », a tonné le représentant du ministère public.

Mis en examen en mai 2015, il avait rapidement reconnu les faits. Derrière son clavier, une fois son képi mis de côté, le gendarme se transformait en prédateur sexuel. Durant l’enquête, la section de recherche de Caen avait retranscrit 827 pages de discussions « crues, au caractère sexuel indiscutable », a tranché la présidente de la cour.

Suivi psychologique

Pour parvenir à ses fins, l’homme n’hésitait pas à menacer ses victimes de diffuser leurs photos en ligne. « J’ai fait des choses inadmissibles. Je devais les protéger, pas leur faire du mal. Seulement, il fallait que je voie des jeunes », a reconnu le père de famille, qui a entamé un suivi psychologique depuis les faits. Selon l’expert qui l’a rencontré, cet homme « immature » a été incapable de céder à « un besoin compulsif ».

Des images et vidéos « à vomir »

Dans ses réquisitions, l’avocat général a dénoncé des faits « ignobles, à vomir ». Il a requis trois ans de prison, dont deux avec sursis, à l’encontre du prévenu, qui était inconnu de la justice au moment des faits : « Il faut qu’il comprenne ce que veut dire le terme prédateur sexuel ! », s’est indigné le magistrat.

En défense, l’avocate du prévenu a brossé le portrait d’un homme « dans un grande situation de souffrance ». Découvrant sa bisexualité, le militaire n’aurait pas su faire face à ce « burn-out émotionnel » avant de passer à l’acte. Pour autant, « il a pris conscience d’avoir franchi une ligne rouge, que des ados ont souffert. Il en a terminé avec ça », a plaidé le conseil.

En première instance, l’ancien gendarme avait écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis, et d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

Source : normandie

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